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Différend entre
Vienne &
Arles.
Sfi/l. i. fag.
Bpifi. I I .
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h 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de faire publiquement profellîon de la foi catholique
, & demeura en cet état jufques à la mort.
Saint A v it avoit obtenu du pape Anâftafe un règlement
entre lui & l’évéque d’A rles, qui étendoit
la jurifdiétion fur les évêques voifins. Eonius evê-
que d’Arles s’en plaignit au pape Symmaque > foû-
tenant que ce règlement avoit été obtenu par fubre-
tion contre les canons. Le pape Symmaque ne
voulant juger qu’en connoiifance de caufe , manda
aux deux évêque s, d’Arles ôc de Vienne , de lui envoyer
à un jour nommé des gens pour (obtenir leurs
prétentions. La lettre eft du troifiéme des calendes
de Novembre après le confulat de Paulin: c’eft-à-
dire du 30. d’Oêlobre 499. Eonius envoya à R o me
un prêtre nommé Crefceq,pe, qui ayant inftruit
Symmaque, il vit que le pape Anaftafe avoit mis de
la confuîîon dans la p rovince, en changeant l’ordre
ancien. Il blâme cette conduite , & dit : que le
facerdoce étant in d iv ifib le , les fucceifeurs ne peuvent
donner atteinte aux ordonnances de leurs pré-
deceffeurs, autrement cette legereté oteroit tout le
refpedt dû au faint fiege. Il ordonne donc à Eonius
de s’en tenir à la venerable an tiq u ité , (ans avoir
égard aux nouvelles conftitutions , qui ne fervent
qu’à troubler la p a ix , & à favorifer l’ambition ;
c’eft-à-dire, qu’il lui fait gagner fa caufe. La lettre
eft du 2,9. de Septembre l’an 500. Saint A v it en ayant
eu connoiiTance fe plaignit d’avoir été condamné
fans être entendu : car il ne paroît pas qu’il eût envo
y é à R om e , mais le pape lui fit cette réponfe : Si
vous pouvez montrer qu’Anaftafe mon prédeceiTeur
ait eu raifon de faire ce qu’il a fa it , nous ferons
L i v r e T r e n t i e ' m e . 1 1 7
■bien aifes qu’il n’ait point bleilé les canons. Car il
■faut quelquefois relâcher de la rigueur delà loi pour
■u n bien que la loi même auroit ordonné , fi elle l’a-
■ v o it prévû. La lettre eft du troifiéme des ides d’O c-
ftobre fous le confulat d’Avienus & de Pompée, c’eft-
■ d ir e , du 30. Oêtobre 501.
L ’année fuivante 501 . fous le confulat d’Avienus le
»jeune, le 6 de Novembre le pape Symmaque tint un
■concile à R om e , dont les reglemens tendent princip
a lem en t à empêcher les aliénations des biens eccle-
piaftiques. Ce concile fut tenu dans la Baiilique de S.
¡¡Pierre : avec le pape il y eut quatre-vingt é v êq u e s ,
fjdont les premiers étoient Laurent de Milan &; Pierre
de R av en n e : on y voit aufti Eulalius de Syracufe, re-
cotnmandable par fa vertu. Il y avoit trente-fept prêtres
, &c quatre diacres, dont le fécond étoit Hormif-
4 -is depuis pape. Symmaque remercia d’abord les peines,
d’avoir offert le pardon aux clercs fchiftnatiques :
«mis il ajoû ta , <^ue ceux-ci avoient voulu prendre
avantage d’un écrit fait par le patrice Bafile , fous
brétexte de la confervation des biens ecclefiaftiques;
Sfc on le fit lire par le diacre Hormifdas. C ’étoit le déc
re t fait ious le roi Odcacre l’an 483.
Ap rès la leéture, Laurent de Milan dit : Cet écrit
jn’a pû obliger aucun évêque de R om e , parce qu’un
■ a ïq u e n’a pas eu le pouvoir de rien ordonner dans
■ ’églife; vû principalement que le pape n’y a point
■fouferit, ni aucun métropolitain. Pierre de R a v en -
ttc en dit autant. Eulalius de Syracufe aj-oûta ; que
■ e s evêques qui avoient confenti à ce décret , n’a-
jvoient pu faire préjudice au pape, le faint fiege étant
■Vacant. Tout le concile fut de même a v is , que l’on
P iij
A n. jo l .
LIV.
Décrets contre
l’aliénation des
biens d’églife. ,
H 4. 1 j j î*
Vita S. Ttulg*
c. 1 1 . ap. Boll*
i . Ja n • p. j 6.
Sup. liv. xxrx,
n. S9.
p• 133^ -