
A n . 510.
LI.
More de Jean
Epiphane éve-
que de C. P.
Sut). n. 34.
Tbeopb, an. l»
Ju ft.p . 14 1 .
Sugg. Diofc.
ij.D.
Ê■ 15)g-
154 H i s t o i r e E c c i î s i a s t i q ü e .
Cependant Jean patriarche de C. P. étoit mort au
commencement de la même année 52.0. ayant rempli
le fiege près de trois an s , & on avoit élu à fa
place le prêtre Epiphane, fon fyn e e lle , le vingt-
cinquième de Février. Le légat Diofcore en donna
aulîi tôt avis au pape , qui fe plaignit aimablement
à Epiphane de ce qu'il tardoit a lui é c rire , & lui envoy
e r des députez, fuivant la coûtume: ne faifant
point de difficulté de le prévenir. Epiphane y iatisfit
& écrivit au pape une lettre, où il lui déclare , qu’il
a été ordonné évêque de C. P. parle choix de l’empereur
& du confentement des évêques, des moines
& du peuple : qu’il veut être uni au faint fiege,
& fuivre la foi de faint Pierre. Il explique eniuite
fa créance, qu’il dit avoir fouvent expofée aux cate-
cumenes, étant commis pour leur inftru&ion ; &
déclaré, qu’il condamne tous ceux dont le pape a
défendu de reciter les noms dans les dyptiques. Cette
lettre fut reçue à Rome le ‘dix-feptiéme de Septembre
jr o .
Le pape en reçut une en même tems du comte
Ju ft in ie n , qui lui mandoit qu’une grande partie
des Orientaux ne pouvoit fe refoudre , à condamner
les noms de leurs é v êq u e s , morts après Acac
e ; & qu’ils étoient piêts pour les maintenir à fouf-
frir toutes fortes d’extremitez. Votre fainteté, ajcû-
toit ih, doit donc avoir égard au tems, & finir cette
ancienne difpute, en condamnant les auteurs de
l ’erreur, Acace de C . P. Pierre d’Ale x an d rie , T i-
mothée E lu re , Diofcore & Pierre d’Antioche : fans
parler davantage des autres, de peur qu en voulant
gagner les âmes, nous ne perdions les corps & les
L i v r e T r e n t e - U n i e’m e ; n j
atnes de plufieurs. Vos prédeceffieurs ont déjà fou-
vent déclaré , qu’ils fe contenteroient de la condamnation
d’Acace & des autres que j ’ai nommez.
Le pape étoit en peine dépuis quelque tems de
fes légats, dont l’empereur lui avoit mandé le départ,
dès le neuvième de Juillet. Il apprit le premier
d’O étobre, que l’évêque Je a n , l’un d’eux, étoit
retenu par une longue maladie-. ils arrivèrent à la
fin de Novembre , & avec eux les députez de C. P.
apportant la lettre fynodale des évêques, qui avoient
ordonné le patriarche Epiphane, & une fécondé
lettre de lu i: où conformément à ce qu’avoit écrit
Ju ftin ien , il reprefente au pape l’attachement de
plufieurs églifes à conferver dans les dyptiques , les
noms de leurs évêques: l’exhortant à ne pas en exiger
la fuppreffion avec trop de rigueur;& fe remettant
à ce que lui en diront les trois députez , Jean é v ê que
de Claudiopole en liaurie , le prêtre Heraclien
fon fyneelle & le diacre Conftantin. Par ces mêmes
députez il envoyé à l’églife Romaine en figne de
charité , un calice d’or entouré de pierreries, une pa-
tene d’o r , un calice d’argent & deux voiles de foye.
Cette lettre fut reçue à Rome le trentième deNovem-
bre 52.0. avec une de l’empereur, contenant les mêmes
remontrances fur l’attachement de certaines
églifes, aux noms de leurs évêques : dans le Pont,
dans l’A fie , & fu r tout en Orient. Le cierge & le peuple
de ces églifes, dit l’empereur, ne peut être fléchi,
ni par raifons, ni par menaces, pour abolir les noms
des évêques qui ont été en réputation chez eux; & ils
aiment mieux mourir , que de les condamner morts.
Nous croyons qu’il faut les traiter avec douceur ,
An. 310.
Epi fi. 6 8. 69.
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