
5 1 o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
l v i i i Quelques années auparavant Sapaudus avoir pré-
&<de"paâ.a Atl's fidé au cinquième concile d’Arles, tenu le troiileme
Tom. y. conc. p. des calendes de Ju ille t , la quarante-troifiéme année
de Childebert : c’e ft-à -dirc le vingt - neuvième de
Ju in 554. Il y affifta onze évêques, & huit députez
des abfens g fqavoir quatre prêtres, deux archidia-
. çres & deux diacres. Ils étoient de la province d’Arles
& des deux provinces voifin e s, la fécondé Nar-
bonnoife 8c les Alpes maritimes. On fiten ce concile
fept canons, dont le premier porte , que les évêques
comprovinçiaux le conformeront à l’églife
d’Arles, touchant la forme des pains que l’on offre
*. t. 3. y. fur l’autel. Les monafteres tant d’hommes que dé
filles, font fournis à la jurifdiCtion de l’évêque dio-
c.6. cefain. Les clercs ne dégraderont point les fonds
dont l’évêque leur a accordé l’iifagc , fous peine de
difeipline : c’eft-à-dire de punition corporelle , pour
les jeunes clercs. On nommoit ainfi ceux qui étoient
au-deffous des foudiacres.
Tom. y. p. 814. L e troifiéme concile de Paris fut ten u , comme
V. Le Comte an. 1, r 1 557- ».10. 1 on croit, en 557. & on y ht dix canons, qui tendent
principalement à empêcher l’ufurpation du bien des
églifes. Car quelques-uns leur donnoient liberalc-
ttGreS 'VI■ Biÿ- m en t, d’autres les pilloient. Entre ceux qui faifoient
conc. Tarif, c. j. du bien aux ég life s, lé duc Crodin eft remarquable.
Souvent ilfond o it de nouvelles métairies, fai-
foit cultiver des terres, planter des vignes, bâtir des
maifons : puis il appelloit les évêques qui n’étoient
pas riches, leur donnoit un repas, & eniuite la mai-
fon même, avec la vaiffelle d’a rg en t, les tapifferies,
les meubles, les domeftiques, les terres & les hommes
qui les cultivoient. Il mourut l’an jS z . âgé de
fojxantç
L i v r e t r e n t e - t r o i s i e ’ me. y i \
ioixante 8c dix ans. Le concile de Paris prononce excommunication
contre ceux qui retiendront les biens
donnez à l’églife jufqua ce qu’ils les reilituent ; 8c on
déclare qu’ils font meurtriers des pauvres. On défend
de fe mettre en pofTeffion des biens de l’églife , fous
prétexte de les conferver pendant les interrègnes. Si
l’ufurpateur demeure dans un autre diocefe, l’évêque
de l’églife pillée en écrira à fon confrere qui avertira
l’u fu rp a te u r& s’il eft befoin emploiera les cenfures
contre lui. Enfin , difent les évêques, il n’eft pas
jufte que nous foïons les fimples gardiens des chartres
des églifes , plutôt que les défenfeurs de fes biens.
On défend fous les mêmes peines l’invafion des c. £;
biens propres des évêques , comme appartenans auffi «. <•
aux églifes ; 8c en général toute ufurpation du bien
d’autrui, principalement fous prétexte de concellïon
du roi.
On abufoit auffi de l’autorité du prince , pour
époufer des veuves , ou des filles malgré elles & leurs
parens : le concile le défend fous peine d’excommunication,
8c renouvelle les défenfes de toutes les conjonctions
illicites , foit entre parens 8c a llie z , foit"
avec les perfonnes confacrées à Dieu. Mais il y avoit c’ 4'
un abus plus important de l’autorité des rois : c’étoit
pour forcer les élections des évêques. C ’eft pourquoi c- *■
le concile ordonne que les canons feront obfèrvez.
Que l’on n’ordonnera point d’évêque malgré les
cito'iens, mais celui que le clergé 8c le peuple auroit
choifi avec une pleine liberté. Qu’il ne fera point
intrus par le commandement du prince , ou jaar
quelque paCtion que ce fo it , contre la volonté du
métropolitain 8c des évêques comprovinciaux. Que
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