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Vrocop. rii. G
c. is.
c. 16.
Marceli, chr.
440 H i s t o r e E c c l e s i a s t i q j j ë .
ce qui le pailoit à C . P. ôc le lcandale que caufoitla
condamnation des trois chapitres. Zoïle patriarche
d’Alexandrie aïant appris que le pape venoit,envoïa
au-devant de lui en Sicile : fe plaignant qu’il avo.it
été contraint de foufcrire à cette condamnation.
Pendant ce. féjour le pape envoïa de Sicile, grand
nombre de vaiffeaux chargez de bled pour fecourir
Rome alliegée par les Goths : mais les vaiffeaux furent
pris par les ¡ennemis à Porto , ôc Rome demeura
affamée : c’étoit à là .fin de l ’an 546. onzième de
cette guerre.. Alors, le diacre Pelage emploïa une
grande partie de l’argent qu’il avoit apporté de C . P.
à foulager le peuple : ce qui accrut beaucoup fa réputation
déjà grande. Les Romains preffez de la famine
le prièrent d’aller trouver T o tila , pour obtenir une
treve de quelques jours r promettant de fe rendre ,
fi dans ce terme il ne leur venoit du fecours deC . P.
mais il n’en pût rien obtenir. Enfin Totila prit
Rome par intelligence le feiziéme des calendes de
Janvier yla fixiéme année après le confulat de Bafile,
indiélion dixième : ç’eft-à-dire le dix-feptiémç de
D ecembre 546.
Totila vint faire íes prières dans l’églife de iaint
Pierre , ou plufieurs, des principaux Romains; s’é-’
toient réfugiez. Le diacre, Pelage y .v in t tenant l’évangile
entre fes mains | & dit à Totila ; Seigneur ,
épargnez les vôtxes. Totila répondit en fin inful-
tant ; Vous venez donc à préfient. en pofture de fup-
pliant iÇ 'e f t , dit Pelage ^parfie, quç Dieu m’a fournis
a vous a mais., Seigneur;, épargne? vos,fujets. T o tila
fe rendit a fes prières, Ôc défendit aux Goths de tuer
perfpno.e ôc d’infulter aux femmes ; niais il permit
L i v r e t r e n t e - t r o i s i e ’ m e . 4 4 1
mit le pillage. Ainfi lesfenateurs ôc les plus riches c i-
toïens furent réduits à l’aumône : entr’autres Rufti-
cienne veuve de Boëce ôc fille de Symmaque, qui
avoit toujours été très-libérale envers les pauvres. Les,
murailles de Rome furent abbatuës, quelques mai-
fons ruinées, Ôc la ville réduite en folitude pendant
plus de quarante jours : en forte qu’il n’y demeura que
des bêtes. Totila fe retira après ce pillage -, ôc Belifai-
re qui étoit arrivé en Ita lie , vint enfuite à Rome, ôc
commença à relever fes murailles.
Pelage ôc un autre diacre de l’églife Romaine
nommé Anatolius, aïant appris la condamnation
des trois chapitres, ôc prenant foin de l’églife , comme
il étoit de leur devoir en l’abfence.du pape, écrivirent
à Ferrand diacre de Carthage , de délibérer
férieufement fur cette affaire avec fon évêque & les
autres qu’il connoîtroit les plus zelez ôc les plus in-
ftruits, ôc demander leur commune réfolution. Dans
la lettre ils ne diifimuloient p a s , que cette condamnation
avoit été faite par la fuggeftion des Acéphales
contre le concile de Calcédoine ôc la lettre de S.
Léon. Ferrand ne répondit que long-tems après, &
toutefois avant que les églifes d’Afrique fe fuffent
déclarées ; & dans fa réponfe, que nous avons, il d it,
que l’on ne peut examiner de nouveau la lettre d’I-
bas approuvée dans le concile de Calcédoine : autrement
que tous les décrets du.concile feront révoquez
en doute. Il conclut par ces trois propofitions,
aufquelles il veut que l’on s’attache inviolablement :
de n’admettre aucune revifion de ce qui a été décidé
au concile de Calcédoine : de ne point accufer
les morts : que perfonne ne prétende obliger les au-
Tome V I I . K k k
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Proctp. c. 14 .
X X V .
Africains pour
les crois chapitres.
pacund. 1 v .c. j.
Inofer. Terr.ed.
X649, p. 150.