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Nietph. Chr.
Evangr. V. 16.
Jo . dtac. lib. i. c.
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a ffaire des
<iz4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
' l’églifc Romaine fe fert de l’un ôc de Taucre.
Saint Grégoire pendant Ton féjour à Conftantino-
pie, fe fit pluiieurs autres illuftres amis, tant des per-
Tonnes Les plus confiderables de la cour, que des prélats
d’Onent : Entre autres Euloge, qui avoit fuccedc
depuis peu à Jean dans le fieg e d’Alexandrie. On le
voit ,par quantité de lettres qu’il leur .écrivit depuis.
I l s'acquitta de fa charge d’apocrifiairc avec une grande
autorité : les empereurs même le refpeCboient, &
il procura fouvent par fes foins des fecours à l’Italie :
;comme il paroiifoit par les lettres du pape Pelage.
Jean diacre nous en a confervé une, où il dit : Vous
pourrez reprefentet à d’empereur , que les perfides
¡Lombards nous ont fait fouffrir.tant de maux contre
leur propre ferment, qu’il eft impoffible de les
¡raconter. Notre frere l’évêque Sebaftien nous a auffi
■promis .de reprcfenter 1 l'empereur les befoins ôc
des périls de toute l’Italie. Voïez donc enfemble comment
vous pourrez nous fecourir promptement : car
des affaires publiques fon t réduites ici à une telle e x trémité
, que fi Dieu n’anfpire à l’empereur de nous
envoïer au moins un maître de milice & un duc^
nous fommes entièrement abandonnez, principalement
le territoire de R om e , où il n’y a point de gar-
nifonsr, & l’exarque é c rit, qu’il ne peut nous donner
aucun fecours, n’étant pas en état de garder fon voi-
iînacre. Dieu veuille que l’empereur nous affilie,avant
■que l’armée de cette abominable nation s’empare des
lieux qui relient encore à l’empire. La lettre eft dat-
tée du quatrième d’Oélobre indidion troifiémc:c’efl-
à.-dire, en 584.
P o u r fe cou rir l ’Ita lie , l ’empereur M au ric e envoi’a
L i v r e t r e n t e - qjuaT r i e ’ m e . d i f
Voïa cinquante mille fous ,d'or à Childebert roi des “
François , efperant qu’il en chaiferoit les Lombards. A_n. 4.
I l marcha en effet contre eux ; mais ils l’appaiferent Gaules,
par leurs foumiffions ôc par leurs préfens ; ôc la mort • ruu VI-
de fon oncle Chilperic le rappella bien - tôt en ptaa. ni.
France. Ce roi fut tué à Chelles comme il revenoit éreS.vi.^s.vn.
de la chail'e en 584. après avoir régné vingt-trois ans. +'
Malculfe évêque de Senlis qui attendoit depuis trois
jours fans avoir pu le voir , prit foin de fes funérailles.;
& après .avoir paifé la nuit en prières auprès
du co rp s , le fit rapporter à Paris par eau , & l’enterra
dans l’églife de faint Vincent. Sa veuve Frede-
gonde craignant *la peine de fes crimes, fe réfugia
dans l’églife de Paris, fous la protection de l’évêque
Ragnemode. Elle avoit un fils de Chilperic , âgé
feulement de quatre m o is , ôc nommé Clotaire , qui
fucceda au roïaume de fon pere. Mais Gontran fon
oncle , qui reftoit feul des fils de Clotaire premier,
avoit alors la principale autorité parmi les François.
Après la mort de Chilperic les citoïens de Rouen Grei riLc-l(.
rappellerent leur évêque Prétextât de ion e x il, & le
rétablirent dans fon uege avec grande joie. Quelque
tems après il alla à Paris., Ôc fe préfenta au roi
Gontran, le priant de faire examiner fa caufe. La reine
Fredegonde fon ennemie , difoit qu’il ne devoir pas
être reçu , aïant été dépofé par le jugement de quarante
cinq évêques. Gontran vouloir affemblcr un
concile pour ce fujet : mais Ragnemode de Paris die
au nom de tous les évêques, que Prétextât n’avoit
pas été dépofé, & qu’on lui avoir feulement impofe
une penitence. Melanius qui avoit été mis a Roiien
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