
632. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
---------- :— ne°îigée, défendant ce jour-là de plaider, fous peine
A n . 'J 8 y. de perdre fa caufe, & de fe mettre en neccilité d’atteler
des boe u fs , fous peine aux païfans & aux ef-
claves de coups de bâton : aux clercs 5c aux moines
de fix mois d’excommunication. On doit fêter a
r' Pâque pendant fix jours ; 5c on ne doit baptifer qu’à
>• cette fête ,au lieu que l’on le faifoit prefque à toutes
les fêtes des martyrs, 5c qu’à peine trouvoit-on deux
ou trois perfonnes pour être baptifées à Pâque. Le
concile ordonne en même tems à tous le.s fideles de
préfenter leurs enfans à l’églife pendant le Carême ,
afin qu’ils reçoivent à certains jours l’impofition des
s„p tiv. : n . mains, 5c l’on&ion de l'huilefaerée. Caries examens
» n- ou ferutins pour préparer au baptême , fe faifoient
r.c«nf m 5 s cnf ans comme fur les adultes. Il eft ordonne a
c' 4' tous les fideles , tant homme* que femmes , de faire
r S tous les dimanches leur offrande de pain 5c de vin à
l’autel. Ordonné de païer les dixmes aux miniftres
de leglife , fuivant la loi de Dieu 5c la coutume immemoriale
des chrétiens, fous peine d excommunication
: c’eft la première loi penale pour la dixme ,
que j ’aie remarquée.
On voit dans Grégoire de Tours plufieurs exemples
devêques 5c de prêtres tirez de leurs é g life s , chargez
de chaînes , battus & outragez en diverfes maniérés.
C ’étoit un effet des moeurs barbares , & pour
8 y remedier, ce concile recommande l’obfervation
des afyles. Il défend aux juges feculiers de tirer
un évêque par force de l ’enceinte de fon églife.
Mais fi on a un différend avec l u i , on s’adreffera au
* 9 métropolitain qui jugera feul ou avec un ou deux
évêques ou en plein concile, fuivant l’importance de
l’affaire.
L i v r e t r e n t e -Qj j a t r i e ’m e . .633
l ’affaire. De même les prêtres & les clercs feront jugez
par leur évêque. Avant que de pourfuivre les
veuves 5c les orphelins, les juges s’adrefferont à le -
vêque, & en fon abfenceà l’archidiacre, ou à un prêtre
, pour regler leurs affaires. Les évêques exhorteront
tout le monde à l’hofpitalité ; 5c pour la-mieux
pratiquer eux-mêmes , ils n’auront point de chiens
dans leurs maifons, de peur que l’accès en foit moins
libre aux pauvres. On défend auffi aux évêques les
©ifeaux de proie. Les laïques honoreront tous les
clercs majeurs : quand ils fe rencontrent, fi l’un 5c
l ’autre eft à cheval, le laïque ôtera fon chapeau : fi le
clerc eft à pied , le laïque defeendra de cheval pour
le faluer. Défenfe aux veuves, même des moindres
clercs, de fe remarier ; 5c aux clercs d’aftifter aux ju-
gemens de mort, & aux exécutions.
Le roi Gontran confirma les canons de ce concile
par une ordonnance , qui enjoint de -celebrer les dimanches
5c les fêtes en s’abftenant de tout travail
corporel , hors d’apprêter à manger -, 5c en général
il eft ordonné aux évêques 5c aux juges feculiers, de
corriger ceux qui n’obferveront pas ces reglemens.
L ’ordonnance eft dattée du dixième de Novembre, la
vingt-quatrième année de Gontran : c’eft-à-dire, en
58 y. Il obfervoit lui-même religieufement le droit des
afyles confirmé en ce concile : comme il fit voir deux
ans après à cette occafion. I l celebroit à Challon la
fête de faint Marcel ; & lorfqu’il s’approchoit de
l ’autel pour communier, un homme s’avança comme
pour' lui parler : mais dans rempreffement un
couteau lui tomba de la main. O11 l’arrêta auffi-tôt,
5c on trouva qu’il en tenoit encore un autre. On le
Tome V I L L U I