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Concile de Brague
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to. 5. p. 856.
Sup. liv . XXYIi.
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538 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
catholique , & pour les diverfes affaires de l’églife.
Après que les évêques eurent achevé ce qu ils avoient
à régler , le roi leur envoïa une lettre , par laquelle
il leur reprefentoit qu’il y avoit trop peu deveques
dans la Galice : enforte qu’il y avoit des églïfes que
leur évêque ne pouvoit vifiter chaque annee ; &
qu’il étoit difficile, n’y aïant qü’un métropolitain,
que le concile pût s’àflembler tous les ans. Pour y
remedier, les évêques érigerent Lugo en métropole
, comme Brague l’étoit déjà , & firent de nouveaux
évêchez, l’un defquels fut le monaftere de
D um e , dont faint Martin qui en étoit abbe fut le
premier évêque. Ils déterminèrent aufli les paroifles
de chaque diocefe, pour éviter les difputes entre les
évêques voifins.
L ’année fuivante 563. troifiéme du regne d Aria-
m i t , que l’on croit être le même Theodomir , il fe
tint un concile à Brague le premier jour de M a i, ou
affiftere’nt huit évêques, entre autres Martin , que
l’on croit être l’évêque de Dume. Lucretius archevêque
de Brague y prefidoit ; & d’abord il propofa
d’aflurer la f o i , particulièrement contre les reftes
des Prifciliianiftes. Il fit lire la lettre de faint Léon ,
envoïée à faint Turibius & aux évêques de Galice ,
& celle du concile des quatre provinces à Balconius :
puis on propofa dix-fept articles contre les memes
erreurs, qui furent approuvez par le concile. Enfuite
on lut les canons de difeipline , tant des conciles généraux
que des particuliers ; & on en publia vingt-
deux nouveaux dans ce concile , dont la plupart re-*
gardent les cérémonies.
En général il éft ordonné d’obferver par tout le
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même ordre dans la pfalmodie, fans y mêler les cou---------------- *
tûmes des monafteres: de dire les mêmes leçons, & A n . 5 6 3.
de fuivre dans la meffe & le baptême la forme éta- i.
blie par Profuturus évêque de Brague. Il cft défendu +’y'
de chanter dans l’églife aucune poëfie hors les pfeaumes
& les écritures faintes : ce qui femble retrancher u.
les hymnes. Les évêques doivent faluer le peuple
par Dominas 'vobifeum comme les prêtres, fans fe c. 5.
diffinguer. Toutefois la diftinétion a p révalu, & les c io
évêques difent : Pa x ruobis. Il n’y a que les foudiacres
qui puiffent toucher les vafes façrez. Les leéteurs ne It.
porteront point en chantant dans l’églife d’habit féculicr,
ni de grands cheveux comme les Gentils. Les
diacres ne cacheront point l’orarium : c’eft -à -d ire
l ’étole , mais le porteront fur l’épaule pour fe diftinguer
des foudiacres. Les clercs qui ne mangent point »4.
de chair, mangeront au moins des herbes cuites avec
de la chair, pour ôter tout foupçpn de Prifcillianifmc.
On fera trois portions des biens de l’églife pour
l’é vêque, pour le clergé , pour les réparations. Ce e-rqui
efl: offert pour les morts, ou pour quelqu’autre c- jÉ
d é vo tion , fera partagé entre tout le clergé une fois
ou deux l’année , fans que chacun fe puifle approprier
les offrandes de la femaine. On ne donnera c ^
point de fepulture ecclefiaftiquc à ceux qui fe font
tuez eux-mêmes, ou qui auront été punis pour leurs
crimes. On ne priera point pour eux , ni pour les ^ ^
catecumenes morts fans batême. On n’enterrera per- iS>
fonne dans les églïfes des faiflts , mais tout au plus
autour de leurs murailles en dehors , puifque les
villes ont encore le privilège, de ne point fouftrir que
l’on enterre dans l’enceinte de leurs murs.
Y y y ij