
4 i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
avoit jufques à la fête de faint Auguftin, & dit : J ’ef-
A n . 5 4 1 . pcre en Notre-Seigneur, que ma mort ne fera pas
éloignée de la fienne , car vous fçavez comme j’ai
b toûjours aimé fa doétrine très-catholique. Il fe fit
porter fur une chaife dans le monaftere des filles qu’il
. » 1'• avoit fondé trente ans auparavant :
Siip. h v . X X X I . V- - r •
»•17- crainte de la mort leur railoit per
que la
dre la nouriture
8c le fommeil, 8c qu’elles ne faifoient plus que gémir,
au lieu de pfalmodier. Mais ce qu’il leur dit pour
les confoler ne fit qu’augmenter leur affliétion : car il
étoit aifé de voir qu’il alloit mourir. Elles étoient
plus de deux c en s , 8c leur fuperieure fe nommoit Ce-
farie auffi-bien que la foeur de faint C e fa ire , à qui
elle avoit fuccedé. Le faint les exhorta à garder fidèlement
la réglé qu’il leur avoit donnée -, & par
„ „ fon teftament, que nous avons , 8c jip, Bartn. an. ■> 1 r r parrT fes lettres,1 il
(®8. ».55. les recommande aux eveques les luccelieurs & au clergé
, aux gouverneurs 8c aux citoyens de la ville : afin
fqfuüe perlroan ne ne ,l es i. nquiWétâÊtÊ aB S1 avenir.
Après leur avoir donné fa benediélion & dit le
dernier adieu , il retourna à l’églife métropolitaine -,
8c mourut entre les mains des évêques, des prêtres
& des diacres , le troifiéme jour après la fête de faint
Gênés, fixiéme des calendes de Septembre , la veille
de la fête de faint A u gu ftin ’ , &c le lendemain de
la dédicacé de fon monaftere : c’eft-à-dire , le vingt-
«•57- feptiéme d’Aouft 442. Le peuple fe jetta fur fes habits
pour les garder ; à peine les prêtres 8c les diacres purent
ils l’empêcher de les mettre en pièces, 8c fes reliques
guérirent un grand.nombre de malades. Saint
Cefaire avoit fait quantité de miracles de fon v iv ant,
& il en fit encore quantité après fa morr. Il fut refçaehant
L i v r e t r e n t e - t r o i s i e ’ m e . 425
greté de tout le monde, des bons & des mauvais
chrétiens, 8c des Ju ifs ; 8c on l’enterra dans l’églife
de fainte M a rie , ou étoit la fépulture des religieufes
de fon monaftere. Sa vie fut écrite incontinent après,
en deux livres. Le premier adreffé à l’abbeife Cefa-
rie la jeune , dont le principal auteur fut Cyprien
évêque de Toulon : mais deux autres évêques , Fir-
min & Viventius y travaillèrent auffi. Le fécond livre
fut écrit par Meffien prêtre, 8c Etienne diacre.
Tous ces auteurs étoient difciples de faint Cefaire, 8c
témoins de ce qu’ils rapportent de fes vertus 8c de fes
miracles.
Ils difent, que tous lgs ans à certains jours , il bc-
nifloit de l’huile dans le baptiftere ; & que de jeunes
enfans de l’un & de l’autre fexe , envoïez par leurs
parens, s’empreiToient à lui prefenter des vales pleins
d’eau ou d’huile , pour les faire bénir. On croit que
cette huile fervoit à guérir les maladies. Les mêmes
auteurs remarquent, qu’il y avoit un clerc chargé de
porter le bâton paftoral de l’évêque ; & que cette fon-
élion appartenoit aux notaires. On voit ailleurs que
l’on portoit devant les évêques une croix benite, 8c
ornée d’or 8c d’argent : honneur à prefent réfervé aux
archevêques.
Cyprien évêque de Toulon avoit affilié au quatrième
concile d’O rleans,qui fut tenu trois ans après
le précèdent, fous le confulat de B a file , indiétion
quatrième : c’eft-à-dire, l’an 451. On y fit trente-huit
canons. Le premier ordonne que la pâque fera célébrée
fuivant la table de Viétorius: que l’évêque l’annoncera
tous les ans au peuple le jour de l’épiphanie ;
8c que s’il s’y trouve quelque difficulté, les metropo-
Tome V I I . H h h
Acla SS. BeV' î.
Vît a, S. C if. hb.
î . n. 13.
Vr&f. to. %. A ft .
n. 101.
Vit a lié. z. ». 17,
Vit a S. Samf. lia.
z, ». 10.
XV.
Quatrième concile
d’Orléans.
to. $ .$ . 380.
Sup. l i v . XX VI II .
». y.