
i i Hi sToi f i . f i Ë c e i E s Ï A s f i q u e.
grâces. L’évêque l’ayant reçue la mit fur l’autel , &
le peuple témoigna fa joye par degrands cris. Aufli-
tot on en porta la nouvelle au r o i , qui fît prendre
Félix pour fçavoir de lui la vérité de la chofe. Il raconta
tout comme il s’étoit paifé. Les évêques des
Ariens d ifo ien t,qu ’Eugene l’avoit fait par maleficez
& s’ils avoient p û ,ilsau ro ien tfait mourir Félix : car
il étoit fi connu, qu’on ne pouvoit cacher le miracle.
Le premier de F é v rie r, jour marqué pour la conférence,
étant proche, les évêques vinrent non feulement
de toute l’A friq u e , mais des ifl.es iujettcs aux:
Vandales. Ils étoient accablez de douleur. On garda
le filence pendant plufieurs jours, jufqu’à ce qu’Hu-
neric eûtfeparé les. plus habiles, pour les faire mourir
fur des calomnies. Il fit brûler un des plus fça-
vans nommé Letus, après l’avoir tenu long-tems en
prifon penfant intimider les autres par fon exemple.
Enfin , on v int à la conférence, dans le lieu marqué
par les Ariensjles catholiques choifirent dix d’entre
eux, qui devoient répondre pour tous : afin d ote r
aux Ariens le prétexte de dire,,qu’ils les avoient accablez
par leur multitude. Cy rile étoit alîîs avec les
fie n s , en un lieu élevé fur un trône magnifique : au
lieu que les catholiques, étoient debout. Ils dirent I
On doit garder l’égajité dans une conférence , & il
doit y avoir des commiffaires pour examiner la vérité.
Qui fera ici cette fondtion ? Un notaire du roi répondit
Le patriarche Cy rile ad.it... Les Catholiques,
l’interrompirent, & demandèrent par quelle autorité
Cy rile prenoit ce titre. Alors les Ariens commencèrent
a faire du b ru it , & à calomnier les Catholiques^
& parce qu’ils avoient demandé, que s’il n’y
LiVRf i T r e m t i e ’m î : 13 ________ _
avoit point de commiiTaires, du moins les plus fages g
du peuple fuifent fpe&ateurs : on ordonna de donner
cent coups de bâton a tous les Catholiques qui
étoient préfens. A lo r s l’évêque Eugene s’écria : Que
Dieu voye la violejnee qu’on nous fa it , & la perfecu-
tion que nous foufrrons. Les évêques Catholiques
dirent à Cyrile : Faites votre propofition. Il répondit
Je ne fçai pas le latin. Son prétexte étoit que les V an dales,
comme les autres barbares partaient la langue
Tudefque. Les évêques Catholiques répondirent :•
Nous fçavons certainement, que vous avez toujours
parlé latin : ainfi vous ne devez pas apporter cette
exeufe: vu principalement que c’eft vous qui avez
allumé ce feu. Comme il vit les évêques Catholiques
mieux préparez au combat qu’il ne penfoit : il
employa diverfes chicanes, voulant abfolument é v iter
la conférence. Les Catholiques l’avoient bien prévu
j &c avoient écrit une profeflion de fo i, qu’ils fi-
firent lire publiquement.
Elle eft fort ample.& contient d abord 1 explication vicioy il j—
d el’unité de fubftance enDieu avec la T rin ité de per-
fonnes. La neceifité d’employer le mot'grec homoou-
Jtos. Enfuite on prouve pas l’écriture, que le fils eft de
même fubftance que le pere, qu’ils font égaux,qu’il y
a deux natures en J . C. comment fa génération eft
inexplicable, comment le pere non engendré , & le
fils engendré font de même fubftance, comment la
fubftance de Dieu eft indi vifible. Q ue le fa in t Efprir
eft confubftantiel au pere & au f i ls , &c que fous le
feul nomdeDieu les trois perfonnesfont comprifes.
Les evêques s’étendent particulièrement fur la d iv inité
du faint E fp rit, 8c concluent en ces mots : T e lls
B iif