
VII.
Rcgle de faint
Cefaire.
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Sup. /. XXIT.
® î j . i H i s t o i r e E c c l e s i a s t ï q j j e,
Eonius avoit laiffé au tréfor de l'églife. Il ôta même
ce lui.dontle scolomne s 8c les baluftrades é toient or-
n c e s , Sc do nna jufques aux encenfoirs-; aux calices 8c
aux p a te n e s , difant: No t re Seigneur a fait la cène
dans un plat de-terre, 8c non en vaiffelle d'argent :
on peut bien donne r fes vafes pour ra cheter ceux
qu'il a rachetez par fa propre vie. J e voudrois bien
fçavoir , fi ceux que trouvent mauvais que l’on ra cheté
les ferviteurs de Jefus-Chrift aux dépens de fes
vafes , ne voud roien t pas eux-mêmes être rachetez à
ce pr ix , file même malheur leur ar rivoit ?>Saint C e faire
avoit grand foin des malades , il leur deftina
une maifon très-fpacieufe, où ils pouvoient e n ten dre
l’office en repos , 8c où ils étoient b ie n f e rv i s . il
donnoit accès facile aux pauvres,. 8c ordonnoit to u jours
à celui qu i le fe rv o i t , de voir s’il n’y avoit point
à la.parte quelque pauvre qu i n ’oiat entrer.
Qu a n d la ville d ’Arles fut affiegée , il cotnmen-
çoit à bâtir un monaftere»de filles ; 8c il y travailloit
même de fa mai« : mais les.barbar.es en ruinè rent
une grande pa r tie pour prendre le bois. Il l'acheva
qu an d le fiege fut l e v é , 8c y fit une grande églife
partagée en trois : le milieu dédié à la fâinte Vie r ge
, u n des cotez à faint J e a n , l’aUtre à faint Ma r tin.
O n donna toutefois au monaftere le nom de
faint J e a n -, mais enfin celui de faint Cefaire lui effc
demeuré. T o u te l’églife fu t pavée de grands cofres
de pierre , taillez exprès pour la fepulture des relU
gieufes. Pour gouverner ce mo n a f te , faint Cefaire
fit reven ir fa foeur Cefarie de Marfeille , où il l’a-
v o i t envoyée s’in f t ru i red e la vie monaftique : app
a remme n t dans le monaftere de filles , fondé par
Caffien.
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L i v r e T r e n t -e - U n i e ’m e . 153
Caffiem Cefarie entra dans le nouveau monaftere
avec deux ou trois compagnes ; mais elle eut bien-tôc
une grande communauté.
La clôture y étoit exaèie, 8c c’eft le premier a r t i cle
de la r é g lé , que faint Ceiaire donpa à cette mai-
fon , 8c qui fut depuis reçûë en plufieurs autres. N o n
feulementles religieufes ne fortoient jamais mais
perfonne n ’en tro it dans l’incerieur du monaftere , ni
homme ni femme ; non pas même dans l’églife. Si ce
n’étoit des é v ê q u e s , des abbez ou des religieux de
vertu co n n u e , pour y faireleurs prières : un prêtre,
un d ia c re , un foûdiacre avec un ou deux leôteur s ,
pour celebrer quelquefois la meife. Au dedans pouvoient
entrer en cas de neceffité, les év êq u e s , le pro-
vifeur 8c les ouvr ie r s , pour les réparations des bâti-
mens. Leprovifeur étoit comme un "Intendant pour
les affaires du dehors, il y avoit u n parloir pour recevoir
les.vifites ¡.mais l’abbeffe n’y devoir aller q u ’ac-
compagnéê de deux ou trois foeurs : les autres avec
une ancienne, il étoit défendu de donner à mange.r
à perfonne , pas même à l’évêque.
On éprouvoit les religieufes pendant un a n , avant
que de leur donner l’habit : on recevoit des veuves
ôc des filles mineures; ce qui mo ntre que le canon
du concile*d’Ag d e , de ne donner le voile q u ’à quarante
ans , ne regardoit pas le c ommun des religieufes.
On pouvoit recevoir de-petites filles de fix ou
fept a n s f mais on n e p r e n o i t point de_ penfionaires.
Il étoit fur tout défendu d’avoir rien en propre , 8c
i’abbeffe même ne pouvoit avoir de fervante. O n
ne pouv.oit rien recevoir de dehors ni rien donner.
Aucune religieufe n ’avoit ni c h am b r e , ni armoire ,
Tome V i l . V
Cod. Reg. to.
p. 1 1 .
Reg.n.’y 3.54.
15*
n\. 3j.
n. 37.
n. 3*.
n. 3.4.
ean. 1
n. 4. iy .
n . j . 3.
n. 7.