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" —" ce que l’on diioit pour les foutenir : puis il conclut
‘ ffw en ces termes : Nous recevons les quatre conciles, de
' ’ Nicée, de Conftantinople, d’Ephefe & de Calcedoi-
?■ s«7- e- n e . nous enfeignons ce qu’ils ont défini fur la foi, qui
eft la même en tous les quatre ; & nous jugeons fépa-
rez de l’églife catholique, ceux qui ne les reçoivent
pas. Mais nous condamnons Théodore de Mopfuefte
& fes écrits impies : & les impietez écrites par Th eo-
doret contre la vraie foi , contre les douze chapitres
de faint C y r ille , contre le concile d’Ephefe , &
pour la défenfe de Théodore & de Neftorius. Nous
anathématifons aufli la lettre impie que l’on dit
avoir été écrite par Ibas à Maris Perfan : qui nie que
le verbe fe foit incarné & fait homme de la Vierge
Marie : qui acçufe faint Cyrille d’être heretique &
Apollinarifte : qui blâme le concile d’Ephefe d’avoir
dépofé Neftorius fans examen, & défend Théodore
& Neftorius avec leurs écrits impies. Nous anathématifons
donc ces trois chapitres, & leurs défenfeurs,
qui prétendent les foutenir par l’autorité des peres
ou du concile de Calcédoine. A cette fentence le
concile ajoute quatorze anathêmes qui renferment
fommairement & theologiqüement toute la doétrine
de l’incarnation, par rapport aux erreurs de Théodore
de Mopfuefte 8c de Neftorius. Enfuite font les fouf-
criptions des évêques au nombre de cent foixante &
' cinq. La première eft celle d’Eutyehius de C/. P. qui
contient le fommaire de la fentence. Ainfi finit le
cinquième concile général, qui eft le fécond de Con-
jftantinople.
On peut dire qu’il jugea par défaut : car les défenfeurs
des trois chapitres ne voulurent ou n’oferent
. y
L i v r e t r e n t e -t r o i s i e ’m e . yoy
y aififter : il n’y paroît perfonne qui ait contredit
Théodore de Cappadoce : on ne voit pas même que
l ’on ait demandé les avis en particulier , fuivant la
coutume des autres conciles. Mais quoi qu’il en foit
d e la procédure , le jugement de ce concile eft fain
ëc catholique dans le fond , & il n’y paroît rien de
ce que craignoient les défenfeurs des trois chapitres:
que leur condamnation fût un prétexte de donner
atteinteau concile de Calcédoine, & d’établir l’heré-
£ c d’Eutychés. Si quelques particuliers avoient cette
intention ,' Dieu ne permit pas quelle préyajut: ce
concile confirma folemnellement Je concile de Ca lcédoine
, le mettant au rang des trois précedens, &
condamna précifément l’heréfie d’Eutyçhés , 8c la
confufion des natures en Jefus-Chrilf en quelques-
uns de fes anathêmes. Nous n’avons point l’briginal
Crecdes aétes de ce concile; mais feulement une ancienne
verfion latine ; & peut-être la même qui fut
faite fur le charhp pour lés communiquer au pape
Vigile. Car il reconnoît-lui-même qu’il n’entendoit
point le Grec.
Dans ces aétes nous rie voïons rien de la condamnation
d’Origene ; 8c toutefois il eft certain qu’il fut
' condamné dans le cinquième concile : mais la diver-
lîté qui fe trouve entre les anciens exemplaires de ces
aétes, montre que l’on n’avoit pas mis en chacun tout
ce qu’ils contenoient. Théodore de Cappadoce au-
roit bien empêché, s’il eût pû, la condamnation dO -
rigene : mais il avoir beaucoup perdu de fon crédit
depuis la mort de l’imperatriee T h eod o ra , arrivée
dès l ’an y 48. L ’empereur donc prefle par les inftançes
des. abbez Conon 8c E uloge, ôc des autres députez
Tome K l I . S s s
A n . j j 3.
c. 8. 9. I I .
Confi, p. 369. B.
II.
^Condamnation
d’t) rigene.
V. Baluz. profat.
in 5. conc.
Procop. m .G o tb i
c. 30.