
^ . ê ï H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j t :
A n . 6‘} t . nosperes. Vous condamnez Eutychez, mais A c a c e j
dites-vous, n’a rien avancé contre la fo i: comme i l
ce n'étoit pas encore pis de connoître la vérité , &
communiquer avec les ennemis. Vous demandez
quand A.cace'a été condamné, comme s’il falloir
une condamnation particulière contre un Catholique
qui communique à une herefie. Vous dites que
vous recevez le concile de Calcédoine, &c vous ne
tenez pas pour condamnez en général Ôc en particulier
ceux qui ont communiqué avec les fedt.at.eurs de
ceux .qu’il a condamnez..
Prétendez-vous que Pierre, à qui Acace a comm
unique, ait été juftifié J Donnez-en des preuves
puifqu’il eft manjfeftement convaincu d’avoir été
Euthyquien : & ne vous flattez pas delà déclaration
que vous faites de tenir la foi catholique & d’avoir
j * llit> ote le nom d’Eutychez. Il- ne fuffit pas de le dire , il
faut encore le montrer par les effets; en renonçant
à la communion des, heretiques, & de ceux qui ont
communiqué à leurs fucceffeurs. Mais il y a des gens
qui vous contraignent. Permettez-moi de le dire ,
un evêque ne. doit jamais parler ainfi , quand il s’a-
g ic de publier, la vérité : mais pardonnez auffi à ma
crainte, je tremble à.la vue du terrible jugement
de Dieu : nous devons comme miniftres de Jefus?
Chrift donner notre vie pour la vérité. Vous dites
.», ii6z. qu’il faut perfuader le peuple de C. P. & que je dois ,
envoyer quelqu’un pour l'appaifer. N ’eft-cepas au
paileur à conduire le troupeau, plutôt quede fuivre
fes égaremens.,? Votre troupeau rendra-nil compte
de v o u s , ou vous de lui ? Comment m’écoutera-t-il,,
mois qui lui fuis fufpedt , s’il méprife les averciffe-
! L i v r e T r e n t i e ’m e .' j y
mens de fes pafteurs ? Nous “viendrons, mon frere
Euphemius, nous viendrons fans doute à ce redoutable
tribunal de Jefu s-Ch rift où les chicanes & les
fuites ne feront "point d’ufage. On y verra clairement,
fl c’eft moi qui fuis aigre & dur, comme vous
d ite s , ou vous qui refufez le remede falutaire. Quoi
que le pape en cette lettre traite Euphemius de fre-
re , il y déclare toutefois que ce n’eft pas une marque
de communion , & qu’il lui écrit comme à un
étranger
Vers le même temps le pape Gelafe reçut une lettre
de Laurent évêque de Lignide en Illyrie , portant
que dans l’églife de Theflalonique, & dans les
autres du païs, on avoir lû la lettre du pape Feli^x, touchant
les ex ce zd ’Acace, que tous lui avoient dit ana-
theme, & que perfonne n’étoit entré dans fa communion.
C ’eft pourquoi Laurent prioit le pape d’envoyer
aux évêques d’illyrie une profeffion de fo y ,
qui fervît d’antidote contre l’herefie. Le pape dans
fa réponfe reconnoî-t que. c’eft la,coutume que l’é-
vêque nouvellement établi dans l’églife Romaine ,
envoyé aux églifes le formulaire de fa foy. Il l in-
fere en effet dans cette lettre, expliquant principalement
le myftere de l’Incarnation contre l’herefie
d’Eutychez; &c témoigne à la fin de la lettre efperer,
que l’empereur travaillera efficacement à faire cefTer
lçs difputes temeraires. Nous avions refolu, dit-il ,
de vous envoyer quelques-uns des n ô tre s, fi l’état
des affaires nous l’eût permis. Par où il femble marquer
les troubles qui agitoientTlllyric & l’Italie, qui:
changea alors de maître.
Xheodoric roi des Oftrogoths avoir été donné
- G iii.
Epift»~lo ptg*
Il (>}.
XXVIIf-
Theodoric roi*
d’Italie-. -