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beaucoup d’ob ligation , vous qui vous êtes parjuré
8y. trois fois envers moi. Il fit auffi des reproches à N i-
caife d’Angoulême & à Antidius d’Agen : puis il lava
les mains , & aïant reçu la benediéfion. des évêques $
il fe mit arable avec eux.
c. j. Au milieu du repas il dit à Grégoire de Tours,
de faire chanter fon diacre , qui le jour précedent-
avoit dit le graduel , puis il voulut que chacun des.
évêques chantât auiîi iîn répons avec un de fes clercs.,
il recommanda à leurs prières le roi Childebert >.
4J | qu’il regardoit comme fon fils,, &c auffi-tôt ils firent
tous une- priere pour l’un & l’autre r o i , l’oncle & le
neveu. Enfin Gontran parla beaucoup contre Th éodore
évêque de Marfeille § l’accufant même d’avoir
c i‘ fait tuer le roi Chilperic. Le lendemain Grégoire de
Tours lui préfenta Garacaire comte de Bourdeaux
& Bladafte qui avoient fuivi le parti de Gondebaud „
& s’étoient réfugiez àfa in t Martin. Comme il avoit
déjà prié pour eux fans rien ob tenir, il s’avifa déparier
ainfi au roi : Seigneur , écoutez-moi , mon
maître m’a député vers vous, que lui dirai-je , puif-
que vous ne m’avez voulu rien répondre : Le roi
étonné , lui dit : Et qui eft votre maître, qui vous a
envoïé ? C ’eft faint Martin , reprit Grégoire en fou-
riant. Le roi fit venir Garacaire & Bladafte, & après
leur avoir fiait quelques reproches,, il les, reçut en
grâce.
î, 7- Le dimanche le roi vint à îeglife pour affifter à la
meffe. Les évêques firent officier Pallade, & comme
il commençoit la prophétie qui précedoit l ’épitre ,,
turf-, fuivant l’ufage de îeglife Gallicane , le roi demanda,
qui c’é t o i t & l’aïant appris^ il dit e,n colerç :,QuoL
L i v r e t r e n t e -q j ç t a t r i e ’ m e ^
celui qui m’a toujours été infidèle prononcera au- ~
jourd’hui ces paroles faerées ? Je fortirai plûtôt de *
1 eglife que de l’entendre. Et en effet il commença à
fortir. Les évêques troublez de l’affront que recevoir
leur confrère, dirent au roi : Nous’ l’avons vû a votre
table , vous avez reçu la benediétion de fa main : fi
nous avions fçû qu’il vous fût odieux , nous en au rions
pris un autre : permettez qu’il achevé. Pallade
s’étoit déjà retiré confus dans la facriftie ; mais le roi.
le fit rappeller , & il acheva l’office. Enfuite lui &
Bertran mangeant encore avec le r o i , s'échauffèrent
l ’un contre l’autre , & fe firent de grands reproches
d’adulteres & de parjures ; plufieurs en rioient, mais
les plus fages en gemifToient. En fe feparant du roi„
ils s’engagèrent, même par caution , de fe trouver
au concile le vingt-troifiéme d’Oétobre. Il fit auffi. c. i r .
venir Théodore de Marfeille pour fe préfenter au
même concile , & le tint quelque tems arrêté : mais
il ne lui fit point de mal, à la priere du roi Childp-
b e r t , â qui la ville appartenait..
Enfin le jour étant venu , le concile s’afTembla à r.
Mâcon le vingt troifiéme d’Oéfobre y8y. Il s’y trouva je Micon.
quarante-trois évêques, dont le premier eft Prifqu© r?-
=r _ . .i n 1 • i • r V. Coint. j 8j . »>. de L io n , & îL eft nomme patriarche g titre qui le 6o
.donnoit alors aux principaux métropolitains. Or
Lion étoit la métropole la plus confiderable du ».m-
roïaume de Gontran, & il y faifoit fou vent, fa réil-
dence. Il y avoir- cinq autres archevêques en ce concile;
feavoir, Evantius de Vienne, Prétextât de Rouen,
Bertran de Bourdeaux ,, Artemius de Sens,Sulpice
de Bourges. Les plus connus d’entre les évêques
fo n t , Syagrius d’A u tu n , Orefte. de Bafas, Auna^-
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