
338 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Denis l’Areopagite , comment pouvez-vous montrer
qu’ils foient véritables? S’ilsé to ien t de lu i, S.
Cyrille n’auroit pû les ignorer. Et que d is-je , feint
Cyrille ? Saint Athanafe , s’il eût etc afluré qu’ils fuf-
fent de lu i , les aurait produits avant tout autr e,
contre A r iu s, dans le concile de N ic é e . Que fi aucun
des anciens n’en a fait m en tion , je ne fçai comment
vous pouvez montrer maintenant qu’ils font
de lui.
Les Orientaux infiftoient fur cette expreflion,
qui fe trouve en quelques lettres de faint Cy rille :
Une nature incarnée. Soutenant qu’il ne reconnoif-
foit point deux natures fubfiftantes après l’union-.
H y p a c ed it : Nous recevons ce qui s’accorde avec
fes lettres fyn od iq u e s, qui ont é té approuvées dans
les conciles : c’eft-à-dire , la lettre à N e fto r iu s, 8c la
lettre aux Orientaux. Ce qui ne s'y accorde pas, ni
n o u sn e le condamnons, ni nous ne le r e c ev o n s,
comme une loi ecctefiaftique, Les lettres écrites en
fecret à un ou deux amis , Ont pû facilement être
corrompues. Toutefois après cette proteftation,Hy-
pace ne lailfa pas d’expliquer les paflages qu’ils alle-
guoient des lettres à Euloge de à SucceiTus.
Les Orientaux fe plaignirent qu’on avoit reçu
lbas 8c Theodoret comme catholiques. Hypace répondit,
que l’un 8c l’autre avaient été r eçus, en ana-
thématifant Neftorius. Les Orientaux, foûtin rent,
que Theodoret ne l’avoit pas fait de bonne foi. H y pace
répondit : Quoi donc , parce qu’Eufebe de
N icom ed ie , Theognis de N i c é e , 8c quelques autres
, on t fouferit de mauvaife f o i , au concile de
N ic é e , 8c foûcenu enfuite o u v e r tem en t Arius : de-
L i v r e T r e n t e - D e ü x i e ’m e ; 339
yons-nous moins recevoir le concile de N ic é e ? Nous
ne défendons point Theodoret : mais nous défendons
le concile qui a eu raifon de le recevoir; fça-
chant qu’il s’étoit reconcilié avec S. Cyrille. Et comme
les Orientaux vouloient nier cette réconciliation,
Hypace en rapporta les preuves. Quant à lbas , les
Orientaux infiftoient fur fa lettre à Maris , comme !
favorable à Neftorius , Sc injurieufe à faint Cyrille :
à quoi Hypace répondit : Cette lettre a été publiée *
du vivanc de faint Cyrille; de il h’en a point été
touché pour ébranler la paix, comme il a témoigné
dans falettreà Valerien d’Icone. Et toutefois le con cile
de Calcédoine n’a reçu lb a s, qu’après avoir ana-
thématifé Neftorius & fadoétrine. Neftorius 8c Eu-
tyches auraient été eux-mêmes reçus a infi, en renonçant
à leurs erreurs. Le concile de Câlcedoine a donc
traité lbas 8c T h eod o r e t, plus rigoureufement que
n’avoit fait faint Cyrille. Car il s’étoit contenté qu'ils
confentiflentà la condamnation de Neftorius , 8c à
l ’ordination de Maximien de C. P. 8c le concile les
a obligez à anathématifer publiquement Neftorius.
Les Orientaux témoignèrent être contens de cette
reponfe ; 8c ainfi finit la fécondé journée.
A la troifiéme , l’empereur affifta à la conférence
avec le fenat 8c le patriarche Euphemius. L’empereur
ayant fait afleoir les év êq u e s, les exhorta à la
p a ix , avec une douceur dont ils furent charmez :
Les Orientaux lui firent entendre fecretement, que
les catholiques ne confeifoient pas que Dieu eût
fouffert dans fa ch a ir , ni que celui qui a fouffert
rut un de la T r in ité , que les miracles, 8c lesfouf-
frances fuiTent de la même perfonne : fur quoi l’em-
V u ij
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K 1777*
X X X IV .
Fin de ia
Conférence.
h I778.