
Z.ib.11. V and al.
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368 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e '.
Bclifaire triompha à C. P. 6c entre les rieheffcs
qui furent portées à fon triomphe^ ce qu’il y eut de
plus remarquable furent les vafes facrez de Jerufa-
lem , que l’empereur Titus avoit autrefois apportez-
Sup.ltv. n . n. 4 0 . à R om e , 6c que Genferic en pillant Rome avoit por-
tut « ï» ». j;. tcz ' Carthagc. U n J u if les aïant vus, dit à un hom-
* me connu de l’empereur : Il n’eft pas permis de mettre
ces vafes dans le palais de C. P. ils ne doivent
être qu’au lieu où Salomon les avoit mis : c’eft pour
punition de ce crime que Genferic prit la capitale
de l’empire Romain , & que les Romains viennent
de prendre celle des Vandales. Ce difcours aïant
été rapporté à J uftinien, il fut failî de crainte, Sc
envoïa promptement tous ces vafes aux églifes de
Jerufalem.
Ë S Après cette conquête Juftinien rétablit l’état temporel
de l’Afrique. Il la divifa en fept provinces.
La Zeugitane , nommée auparavant proconiùlaire,
celle de Carthage , la Byzacene , celle de Trippli :
ces quatre étoient gouvernées par des confulaires ;
les trois autres étoient la N um id ie , la Mauritanie
Sc la Sardaigne , & n’avoient que des préfidens ; Sc
î-mw. aif.ub. 6. au-deifus de tout étoit le préfet du prétoire d’Afrique,
réfidant à Carthage. Juftinien répara plufieurs
v ille s , Sc fit quantité de bâtimens confiderables, en-
tr autres des églifes. Il en bâtit cinq dans la feule ville
de Leptis , dont la plus belle étoit dédiée à la fainte
Vierge, Il lui en bâtit auffi une à Septa, aujourd’hui
.Ceuta près le détroit ; une à Carthage, & un monaftere
dans la même ville , à laquelle il donna le nom
xtix- de Juftinicnne,
Concile Je car- Cependant Boniface évêque de Carthage étant
afie‘ m o r t.
L i v r e t * r e n t e - d e u x i e *me . 363»
m o r t, on élut à fa place Reparat, qui convoqua un
concile général d’Afrique, fuivant la coutume in terrompue
pendant cent ans par la violence de la
fervitude. Il s’y trouva deux cens dix-fept évêques ,
qui s’aifemblerent à Carthage dans la bafilique de
Faufte, où repofoient les corps de plufieurs martyrs.
Ils rendirent â Dieu de grandes aéîions de grâces de
leur délivrance , verfanc des larmes de joie , Sc travaillèrent
â rétablit la difeipline. Aïant lû les canons
de Nicée , ils examinèrent comment il falloir
recevoir les évêques Ariens qui fe faifoient catholiques:
s’il falloit leur rendre leur dignité, ou les recevoir
feulement à la communion laïque. Quoique
ce concile de Carthage témoignât allez n’être pas
d’avis de les recevoir comme évêques ; toutefois on
réfolut de confulter premièrement le faint fiege , &
on députa pour cet effet deux évêques , Gaïus Sc
Pierre, Si un diacre nommé Libérât, qui avoit déjà
été à Rome du tems de l’affaire des moines Aceme-
tes. On les chargea d’une lettre fynodale , adreffée
au pape Jean qui vivoit encore , par laquelle on demande
de p lu s, fi l’on peut élever à la clericature
ceux qui dans leur enfance ont été baptifez par les
Ariens. Et comme plufieurs évêques , pendant la
domination des Vandales, avoient paffé la mer, on
prie le pape de ne point recevoir â fa communion
ceux qui ne prouveront point par les lettres des évêques
d’Afrique qu’ils ont été envoïez pour l ’utilité
des églifes. ..
En ce concile Felicien évêque de Rufpe demanda
ce qu’il devoit obferver â l’égard du monaftere
fondé par faint Fulgemce fon prédeceffeur. Félix
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coxc.f. L7JJ.
7-1785-