
X L V I I I .
Queftion des
moines de Scy-
thie.
Sugg. Diofc.to.
4. conc. p. 161 z.
£. &p- i;is-
Sug. Germ. &c.
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Util. PP. te. 4.
M H-
14 6 H i s t o i r e E c c l é s i a s t i q J j e .
C. P. pour la terminer, fi ceux de Theffalonique fai-'
foient ce qu’il falloir. C ’eftainfi qu'il en parle dans fa
lectre à Epiphane de C. P. du feptiéme des calendes
d’A v r i l , fous le confulat de Valere : c’eft-à-dire, du
vingt-fixiéme de Mars 52.1.
Quand les légats du pape Hormifda arrivèrent
à C. P. ils y trouvèrent une difpute fort échauffée
touchant cette propofition : Un de la T rin ité a été
crucifié. Ceux qui la foutenoient étoient des moines
de S cythie , que le comte Vitalien protegeoit,
& l’un d’eux nommé Leonce fe difoit Ion parent.
Le plus fçavant étoit Je an Maxence. Ils accufoient
plusieurs évêques de leur province, entre autres Paterne
de T om i: ils accufoiant auffi un diacre nommé
V ié to r , d’erreurs contre la f o i , 8c donnèrent
un libelle contre lu i , aux légats du pape 8c à l’évê-
que de C. P. Nous avons un libelle prefenté aux lég
a ts , où ces moines fe plaignent qu’on les accufe
d’ajouter à la f o i , parce qu’ils propofent des fenten-
cesdes peres contre les ennemis du concile de Calcédoine.
Ils donnent leur expofition de foi fur l’incarnation
8c fur la grâ ce, 8c la foumettent au jugement
des légats.
Sur l’incarnation,ils s’attachentprincipalement à
réfuter Neftorius 8c Théodore de Mopfuefte; 8c prétendent
que pour le mieux faire , il faut dire qu’un de
la Trin ité afouffert : foûtenant que les peres ont ainfi
parlé : mais ils ne citent de paflage fo rm e l, qu’un de
Proclus dans la lettre aux Arméniens. Dans l’autre
partie ils établiffent le péché o r ig in e l, 8c laneceifité
de lag'race ; 8c on ne voit rien en toute cette expofir
tion , qui ne foit catholique.
L i v r e T r e n t e -U n i e ’ me. 14 7
Quoique les légats du pape ne vouluifent point
fe charger d’autres affaires, que de celle pour laquelle
ils étoient envoyez : ils ne purent refufer a V ita lien
8c à l’empereur de venir chez le patriarche de
C. P. pour examiner cette affaire , 8c tâcher de 1 accommoder.
On s’affembla donc. Le patriarche prit
le concile de Calcédoine, & en lût la décifion devant
tçut le monde, en difant : Que l’on ne me di-
fe rien autre chofc, on peut être catholique en fui-
vant ceci. Le diacre Viètor dit : J e le croi , 8c les
lettres du pape Léon 6e celles de faint C y r ille ,q u i
font rapportées dans le concile. Je foufcris de ma
m a i n , Se j ’affirme par ferment, que je ne foûtiens
autre chofe. Les moines de Scythie dirent : que 1 on
ajoute : Un de la Trinité. Les légats du pape repondirent
: Nous ne pouvons a jou te r, ce qui n’eft
point défini dans les quatre conciles, Ôc dans les lettres
de faint Lecn. Mais cette réponfe déplut aux
Scythes.
Enfuite Vita lien fit venir Viéfor devant lu i, 8c
le patriarche de C. P. fans fes lé g a t s , qui ne fiçurent
point ce qui s’étoit paiTé entre eux. Seulement ils
s’apperçûrent que Vi£tor ne vint plus chez eux , 8c
que l’affaire ne fut point examinée. Après plufieurs S«sz-Gn-m. [.
conférences inutilesdes légats avec les moines Scy- 15 4'
thes : l’empereur, dans une affemblée publique ou les
légats étoient prefens, reconcilia l’évêque Paterne
avec Vitalien 5 8c obligea fes accüfateurs de lui demander
pardon , comme à leur évêque. On cher-
choit les moines, pour les obliger auffi a s accorder ;
mais ils fe retirèrent de C .P . 8c s’en allèrent à R o me
, efperant faire confirmer leur propofition : Un