
____________________ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ voit fort maltraité, & lui avoit ôté tout fon bien,1
‘ ” Mais connoiilant la bonté du roi Theodebert, il l'en*
Concile de Cler-
monc
voya prier de lui prêter quelque argent pour la ville ,
offrant de le rendre avec intérêt. Le roi lui envoya
fept mille fous d’or que l ’évêque diftribua aux ci-
toïens. Ils en firent commerce & s’y enrichirent.
L ’évêque offrit en fuite au roi de lui rendre fon argent
: mais le roi dit qu’il n'en avoit pas be fo in, &
qu’il fuffifoit qu’on en eût foufagé la pauvreté de
cette ville.
^e concile de Clermont s’affembla le huitième de
Novembre après le confulat de Paulin le jeune , c’eft-
à-dire , l’an 5 3 j. On y fit feiz.e canons. Pour prévenir
l’abus qui commcnçôit à s’introduire , d’obtenir les
évêchez par la faveur des ro is , il eft dit : que celui
qui defîre l’épifeopat fera ordonné par l’éleétion des
clercs & des citoïens, & le confentement du métropolitain
, fans emploïer la protection des perfonnes
puiffantes, fans ufer d’a rtifice, ni obliger perfonne ,
foit par crainte , foit par preièns , à écrire un décret
d’élection ; autrement l’afpirant fera privé de la communion
de l ’églife qu’il veut gouverner. Les clercs
ne doivent point être foutenus contre leurs évêques
par les puiïiances feeulieres. Ceux qui demandent
aux rois les biens d’une églife , au préjudice des pauvres
, feront privez de la communion de cette églife,
& la donation fera nulle. C elui-là fera-auifl excommunié
qui privera l’églife en quelque maniéré que ce
fo it , de ce qui lui a été donné par é c rit, & ne le rendra
pas à la première fommation de l’évêque.
Tous les clercs doivent celebrer N o ë l, P iq u e , la
Pentecôte di les autres fêtes fplemnellçs avec Tévçtan.
4.
ç . 14.
L i v r e t r e n t e -d e u x i e ’ m e . 339
que dans la Cité, excepté ceux qui font attachez à des
titres dans h ville ou à la campagne. La même chofe
eft ordonnée aux plus anciens d’entre les citoïens ;
fous peine d’être privez de la communion à ces fêtesi.
I l eft défendu d’emploïer les tapis & les voiles de l’au- 5.7. ».
tel pour couvrir les corps des morts, même des prêtres
, ni de prêter l’argenterie des églifes pour fervir à
dés nâces.
Enfuite des canons eft une lettre fynodale des l8oJ<
mêmes évêquçs au roi Theodebcrt : par laquelle , fur
les plaintes de pluficurs particuliers, ils le prient
d’empêcher que perfonne ne foit privé des biens qui
lui appartiennent dans les terres d’un autre ro i, pour-
vû qu’il lui paie les tributs. C ’eft qu’après la mort
de C lo v is , fon roïaume fut partagé entre fes quatre
fils , Theodoric , Clodomir , Childebert & C lo -
taire.
Mais Clodomir ayant été tué par les Bourguignons x l v .
en 5 14 . laiffa trois fils en bas â g e , T h eob ald e, Gon- s*“ “ ci!oui'
thairc & Clodoalde, que la reine Clotilde leur aïeü-
le faifoit élever auprès d’elle à Paris, & les aimoit
uniquement : ce qui fit craindre à Childebert quelle
ne les fit reconnoître rois. Il envoïa donc fecre-
tement dire à fon frere Clotaire de venir à Paris, pour
délibérer enfemble ce qu’ils dévoient faire de ces en-
fans , ou leur couper les cheveux , pour les réduire à
l’état du peuple, ou les mettre à m o rt, pour partager
le royaume de Clodomir. C.’étoit le privilège de la
famille roïale , de porter les cheveux longs. Clo taire
fort réjoüi de cette propofition vint à Paris, ôc
Childebert' fit courir le b ru it , qu’ils s’affembloient
pour élever ces enfans au roïaume. Ils firent dire à