
130 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vere Sc contre Pierre évêque d’Apamée : déclarant
qu'ils les ont anathématifez, dépofez & excommun
ie z ; Sc demandant d’être délivrez delcur vexation,
par l’autorité d e i’empereur. Cette lettre étoit fouf-
crite par plufieurs évêques, dont il n’y a que cinq de
nommez. Pour preuve des crimes de Pierre d'Apa-
mée, ils envoyent à C. P. les procédures faites contre
lu i , devant le comte Jean gouverneur de la prov
in c e : ou par la dépofition de plufieurs prêtres Sc
autres clercs de l’églife d’Apamée , font prouvez les
faits fuivans. Après la mort de Rufin , économe de
l’églife d’Apamée l’évêque Pierre aiTembla tout le
clergé , Sc demanda que l’on dcclarâc devant D ieu ,
fi pendanc le tems de fon adminiftration il avoir
fait quelque tort à l’églife. Le prêtre Antonin déclara
plufieurs articles, qui montoient à une grande
fomme d’argent ; Sc après plufieurs débats, L’évêque
fit compofer les hericiers de R u fin , à la fomme de
trois cens fous d’or ; Sc prononça anathême contre
ceux qui romproient ce concordat. Quand même,
d i t - i l , l ’apocre PaufreiTufciteroit, Sc viendrait s’af-
feoir dans ce fiege. Et toutefois après une telle malédiction
, il contrevint lui - même au t ra ité , Sc exigea
de Jean héritier de Rufin , une promeffe de cinquante
fous d’or.
Le famedi laint comme on fa ifo ir l’office dans le
baptiftere de l’églife de la Vierge , les catecume-
nes étant déjà des-habillez Sc déchauifez, Sc les diacres
faifant fur eux les exorcifmcs, l’évêque Pierre
fu r v in t , Sc fit forcir tout le monde pour y faire entrer
une nommée Marie d’Eme fe, qui avoit monté
fur le theaçre, Sc qu’il difoit être religieufe : mais
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qui n’étoit ni baptifée ni catecumene. il y demeura An< *
leule avec elle pendant plufieurs heures, Sc lafitainfi
entrer plufieurs fois dans le baptiftere, même les facrez
fonts étant découverts. A la fête de l’Epiphanie,
ayanc affemblé tout le clergé dans la fale fecrete, il f lîU
dit au diacre Julien : Pourquoi n’anathématifez-vous
pas le concile dés ¿30. c’eft-a-dire , de Calcédoine.
Julien dit1, parce que l’empereur eft catholique, je
me conforme à fa créance , Sc j ’anathématife ceux
qui anathématifent le concile. Alors l’évêque Pierre
le leva en fureur, Sc défendit à Julien de faire aucune
fonétion. Ces faits étoient prouvez dans l’information
contre Pierre d’Apamée.
Il y en a plufieurs autres énoncez dans la requete
du clergé d’Apamée , qui fut le fondement de cette
information , Sc parlant du fait de Marie d’Emeie ,
introduite dans le baptiftere au mépris des eatecu-
menes,ils difent ces paroles remarquables: Tous ceux
qui’ font initiez aux îaintsmyfteres, fçavent de quelle
fainte frayeur fonefaifis ceux qui craignent D ieu ,
lorfqu’ils font prêts à s’approcher du faint baptême |*
quand la lumière commence à éclairer véritablement
leurs ames, Sc qu’ils font délivrez de la dure
fervitude du démon. Leur pofture témoigne leuF
inquiétude. Ils font debout les yeux baiflez»les mains
jointes , tremblant Sc refiftant aux artifices du dém
on , attendant d’être délivrez une fois pour toujours
par le baptême. Plufieurs autres églifes fe déclarent
alors pour le concile de Calcédoine, Sc en 4v&»2vfp *>’’
compeoit jufques à deux mille cinq cens évêques qui Pmf. to 4.j>.
l’avoient confirmé par leurs lettres, fous le regne de I047‘
l’empereur. Ju ftin .