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6$4 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q j j e .
• Cette lettre du pape Pelage fut cnvoïée par R e -
demptus évêque, &c Quodvultdeusabbé du monaf-
tere de faint Pierre de Rome. Les évêques d’Iftrie répondirent
par un écrit, où ils n’entroient dans aucun
examen , foutenant que la queftion étoit décidée :
& leurs députez ne voulurent recevoir aucun éclair-
Epifl.s.f.m. cifTement.. Surquoi le pape Pelage leur écrivit une
fécondé lettre, où il fe plaint de ce procédé ; & répondant
à l’autorité de faint Léon, dont ils vouloient
fe prévaloir , il montre qu’il n’a approuvé le concile
, • de Calcédoine, que quant à la définition, de foi. Il
leur fait voir enfuite par faint Auguftin & faint C y -
prien , les marques de la vraie églife, à laquelle on
p. 94s. s. doit demeurer uni. E n fin , di t-i l , fi vous n’êtes pas
encore perfuadez , envoïez-nous des perfonnes inf-
truites., à qui nous puiifions faire entendre nos rai-
fons, comme nous l’avons fait demander à l’exarque
Smaradge. Ou fi vous craignez d’envoïer ici à caufe
de l’éloignement & des circonftances du tems ; que
les évêques s’alfemblent àR av enne,& nous y envoierons
nos légats, qui vous donneront entiere fadsfac-
tion.. ^. . . . , - •
Cette fécondé lettre n’eut pas plus d’effet que la
première ,' & les évêques d’Iftrie répondirent encor
e , que la chofe,étoit décidée : voulant obliger le pa-
pe à venir à leur fentiment. Pour ne rien omettre
*'s' de ce que. la charité pouvoir defirer, il leur écrivit
une troifiéme lettre beaucoup plus: ample : où il répond
à toutes leurs objeétions , & traite a fond la
queftion des trois chapitres.: Saint L éo n , difoient les
t. ¡. évêques d’Iftrie , déclare qu’il n’ofe mettre en question
ce qui a été défini au concile de Calcédoine. I l
L i v r e t r e n t e -o u a t r i e ’ m e .
eft v ra i, répond le pape Pelage : mais il parle feulement
de la définition de foi., & non des caufes particulières
qui y furent examinées. Les évêques d’I ftrie
difoient : Nous avons appris du faint fiege & des
archives de l’églife Romaine , à ne point.recevoir ce
qui s’eft fait fous Juftinien. Car dès: le commencement
, le pape V ig ile & les premiers évêques des provinces
Latines, refifterent fortement: à la condamnation
des trois chapitres. Pelage répond ; Ces ¡Latins
n’entendant pas le Grec , ont1 connu tard les erreurs
dont il étoit queftion. : mais' plus ils ont eu de fermeté
à refifter , jufqucs à ce qu’ils connurent la vérité ;
plus vous devez avoir de facilite a les croire , quand
ils fe font rendus. Vous auriez raifon de mépriferleur
acquiefcement, s’ils l’a voient donne précipitamment,
avant que d’être bien éclaircis : mais après avoir tant
fouffert, &c combattu jufques à fe faire maltraiter ;
vous pouvez croire qu’ils n’auroient: pas cede tout
d ’un cou p , s’ils n’avoient reconnu la vérité, il n’eft
pas blâmable de changer d’a v is , mais de le faire par
inconftance 5 quand on cherche conftamment la v é rité
, fi-tôt qu’on ceife de l’ignorer, on doit changer
de langage.
Pelage prouve enfuite que l’on peut condamner c. 7.
les morts par l’autoricé de faint Auguftin , lorfqu’il
parle de Cecilien ; & par l’exemple du concile d’E -
phefe , qui a condamné le fymbole de Théodore de
Mopfuefte. Puis il rapportequelques paifages du me- „ ,c.
me Théodore, pour montrer fes erreurs. Il ajoute la
requête des évêques d’Armenie à Proclus contre e u
lui : les lettres de Jean d’Antioche , de faint C y r ille
, de Rabbula , le témoignage du prêtre Hefy-. k 13.