
■■ - - t j 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An. 519. artifice , qui peut le fç a vo ir , finon celui qui connoît
les coeurs ? Nous avons oui ces paroles : c’eft à Dieu
à juger de la penfée. Pour ces Scythes -, votre béatitude
doit fç a vo ir, qu’ils traitent de Neftoriens tous
ceux qui reçoivent le concile de Calcédoine ; &c di-
fe n t , que ce concile nefuffit pas contre Ne fto rius,
Ci on ne le reçoit avec leur explication. Tous les
Catholiques connoiffent, grâces à Dieu , quels gens
ce fo n t , & quelles intentions ils ont. Et enfuite : Ma-
xence qui fe dit abbé, fi on lui demande en quel
monaftere il a v é cu , ou «fous quel, ab b é , il ne le
pourra dire. J ’en pourrois dire autant d’Achille.
Cette relation du légat Diofcore eft du quinzième
d’Oétobre 519. mais elle ne fut reçue que le dix-
feptiéme de Novembre de l’année fuivante 510.
$ÊÊê ÊêF : D^ns le même tems Sc par les mêmes lettres, le
comte Juftinien prioit inftamment le pape, de lui
envoyer des reliques pour mettre dans une églife'des
apbtres , qu’il avoit fait bâtir dans fa maiion. -Sur
quoi les légats écrivirent au pape une lettre particulière
où ils difent : Votre fils Ju ftin ien , outre les
sm. p.iSls. reliques des apôtres, en defire auffi de faint Laurent,
& efpere que par notre moyen , vous lui en en voye-
rez promptement. Il fait cette demande fuivant la
coutume des G re c s: mais nous lui avons expliqué
celledu faint fiege , & il a entendu raifon. C ’eft que
les Grecs partageoient ëc transferoient les reliques ;
ce qui ne fe faifoit point â Rome. Les légats prient
enfuite le pape de fatisfaire la dévotion de Juftinien,
& de lui envoyer des fanduaires de faint Pierre &
de faint P au l, même de là fécondé catarade : c’eft-
a -d ire , des linges qui euflent touché au plus près
L i v r e T r e n t e - U n i i ’m e . 15 1
des corps faints. Il demandoit auffi des chaînes des
apôtres, &c du grild e faint Laurent: & avoitenvoyé
à Rome Euloge magiftrien, pour avoir ces reliques
de la fource. La lettre des légats eft du vingt-neuvième
de Ju in 516. Lepapeenvoya àju ftin ien des fanduaires
de S. Pierre & de S. Paul, comme il paroît par
fa lettre du fécond de Septembre de lamême année.
Pendant que les moines Scythes étoient à Rome ,
un fenateur nommé Faufte , confulta le prêtre T r i-
foliusfur la queifcon qu’ils foutenoient : Un de la
T rin ité a été crucifié. Trifolius répondit que cette
expreffion vient originairement des Ariens, & qu’elle
doit être rejettée , puifqu’elle ne fe trouve ni dans
le concile de Calcédoine ni dans les peres.
Après que ces moines eurent demeuré plus d’un
an à R om e , ils s’en retirèrent mal fatisfaits, &
retournèrent à C. P. Le pape prévoyant bien , qu’ils
s’y plaindroient de lu i,e n avertit l’évêque Africain
Pofleflbr, qui y étoit , comme il a été dit. Poffef-
ior avoit écrit au pape, pour le confulter touchant
les écrits de Faufte évêque de R ie z en Gaule, il
fa u t , d it - il, recourir au ch e f, quand il s’agit de la
fanté des membres. Quelques-uns de nos freres font
fcandalifez des écrits de Faufte fur la g râ ce , d autres
les foûtiennent. ils rnont confulté; je leur ai
d i t , que les écrits des évêques ne dévoient pas etre
tenus pour lo i , comme les écritures canoniques, ou
les décrets des conciles : mais qu’on les devoit efti-
mer ce qu’ils v a lo ien t , fans préjudice de la foi. ils
ont pris cela pour une exeufe : c’eft pourquoi je
vous envoyé mon diacre Ju f t in , vous priant de déclarer
par l’autorité apoftoliqüe, ce que vous croyez
I i ij
A n. 519.
Epift. 66.
Tom. 4. concil.
¿ * ¿ .15 3 o .£ .
L.
Lettre \ Pof*
feflor.
T Tom. 4 . concil»
pag. i j19*