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6 / 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
« •4- chius de Jerufalem dans fon hiftoire, la loi de Théo-
c.K.17. dofe le jeune. Il vient enfuite à la lettre d’Ibas , &
montre, qu'on ne peut la foutenir fans condamner
le concile d’Ephefe. Or comme le concile de Calcédoine
a approuvé celui d’Ephefe , il fe feroit contredit
en approuvant cette lettre. Vous devez donc
oonnoître , ajoute Pelage, où finit le concile de Calcédoine;
Nous fçavons tous que dans un concile on
ne fait jamais de canons qu’après les définitions de
sup.Kv. xxviu. foi. Prenez garde que la confemon de foi.eft achevée
dans la fixieme aétion du concile de Calcédoine,
puifque dans la feptiéme on dreife les canons ; 8c
dans les aétions fuivantes on ne traite que des affaires
particulières. Et comme vos députez le revo-
quoient en doute , nous le leur avons fait voir en
plufieurs exemplaires. Encore fi 011 l’examine attentivement
, on trouvera que les canons n’appartiennent
pas à la feptiéme aétion, comme l’on croit, mais
à la fixiéme : car on n’y a mis ni la datte du jour ou
de l’année, n i les noms des prefens : ce qui montre
que c’eft la fuite de la même adtion. On voit que
la caufe de la foi étoit finie dans la fixiéme aéfcion ,
par les foufcriptions des évêque s, & par la priere
qu’ils font à l ’empereur, de les renvoi'er. Dans ce
qu’ils règlent enfuite fur les affaires particulières, il
n’y a point de foufcriptions. La plûpart des exemplaires
grecs du concile ne contiennent que fix a ¿lions
s«p. liv.ïti* avec les canons ; & dans les lettres circulaires à l’empereur
L éon, Alipius de Cefarée en Cappadoce, dit :
Je vous déclare que je n’ai point lu ce qui a été fait à
Calcédoine, touchant les affaires particulières : car
ThalaiTius mon prédeceffeur , qui aiîifta au co n c ile ,
ne
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L i v r e t r e n t e -q u a t r i e ’m e . 6 / 7
ne nous en rapporta que la définition de foi.
Paffant au troifiéme chapitre le pape Pelage dit :
Nous ne condamnons pas tous les écrits de Theodoret,
mais feulement ceux où il combat les douze articles
defaint Cyrille ; nous recevons fa perfonne, & quant
à fes autres écrits, non-feulement nous les recevons,
nous nous- en fervons même contre nos adverfaires.
M a is , difoientles députez d’Iftrie , Jean d’Antioche
a loué Théodore de Mopfuefte. Pelage répond :
Quelquefois les méchans ont été louez par les bons.
Qu’y a-t il de pire qu’Origene entre les neréfiarques,
8c de plus célébré qu’Eufebe entre les hiftoriens ? Et
qui ne fçait combien il loue Origene ? Cet éloge
d’Eufebe de Cefarée , eft remarquable en la bouche
du pape Pelage, ou plûtôt de faint Grégoire. Car ce
fut lui qui écrivit cette lettre au nom du pape , 8c
apparemment les deux précédentes. Elles furent toutes
trois fans effet, 8c le patriarche Ehe mourut peu de
tems après , aïant tenu le fiege d’Aquilée quinze ans.
Son fucceffeur fut Severe , que l’exarque Smaragde
chaffa de fon fiege. Car étant venu à Grade, il le tira
d e l’églife & l’emmena honteufement à Ravenne avec
trois autres évêques d’Iftr ie , Je a n , un autre Severe &
Vindemius-, 8c un vieillard nommé Antoine,défen-
feur de leglife . Il les menaça de l’é x il, 8c leur fit tant
de peur qu’il les obligea à entrer dans la communion
de Jean évêque de Ravenne , qui condamnoit alors
les trois chapitres, après avoir été feparé de l’Eglife
Romaine pour ce fujct. Au bout d’un an , Severe 8c
Ses autres retournèrent de Ravenne à Grade : mais le
peuple & le refte des évêquesfçhifmatiques les regar-
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