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Sup.
XI.
Conc. i
498 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
accoutumé d’approuver ce qui leur eft propofé. Car
• fM * nonobftant la réputation des grands hommes qui
^ ai- avoient écrit ces lettres, ils ne les ont pas approuvées
iîmpiement, 8c fans examen : mais après avoir
reconnu quelles s’accordoient en tout avec la doctrine
des peres , avec laquelle on en a fait la compa-
raifon. D ’où vient que tous ceux qui afliftoient au
concile fe font trouvez du même avis. Suivant donc
cette réglé , nous ordonnons qu’on life la définition
jxvm. ». de foi du concile de Calcédoine. On la lu t , 8c le
concile de Conilantinople ajouta : Maintenant il
.. 544.je. nous femble neceflaire de comparer la prétendue lettre
d’Ibas avec cette définition, 6c avec les écrits des
peres ; 8c de confiderer aufli ce que les heretiques
Théodore 6c Neftorius ont dit de conforme à cette
lettre; - ” n"- ' ■ -i-' , *< ' ' ! v
On lut les mémoires qui étoient tous préparez
pour cette comparaifon , & où on relevoit entre autres
cette propofition dans la lettre d’Ibas : Ceux
qui difent que le verbe s’eft incarné 6c s’eft fait homme
, font heretiques 6c Apollinariftes, Le verbe n'eft
point le temple né de Marie. De plus la lettre blâme
le concile d’Ephefe , 6c defend Neftorius : au
contraire elle traite faint Cyrille d’heretique , 6c fes
douze chapitres d’impies: Elle loue Théodore de
Mopfucfte, dont le fymbole a été condamné au concile
d’Ephefe. Elle dit qu’il faut reconnoître le temple
6c celui qui y habite : en quoi elle admet deux
s4*. c. perfonnes. Après cette leéture le. concile dit : La
comparaifon qui vient d’être faite montre manifef-
tement que la prétendue lettre d’Ib a s , eft contraire
en tout à la définition du concile de Calcedoit
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i v r e t r e n t e - t r o i s i e ’meu 4 9 ?
ne. C ’eft pourquoi on l’a obligé à anathématifer ~
Nefto rius, 6c à fouferire à la définition du concile.
Tous les évêques s’écrièrent : Nous difons tous ainfi,
la lettre eft heretique. Nous la condamnons, tous.
Qui ne l’anathématife pas eft heretique. Anathême
a Théodore 6c à Neftorius. Qui reçoit cette lettre
rejette C y r i lle , il rejette les peres de Calcédoine;
Ainfi fut terminé au concile l’examen des trois chapitres.
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La feptiéme conférence fut tenue le feptiéme des x l ix .
calendes de Ju in : c’eft-à-dire ,. le vingt-fixiéme de J^ ! ‘Icraeconfi:'
Mai. Le quefteur Conftantin, envoie par l'empereur
y entra , 6c dit : Vous fçavez quelle a toujours
été l’application de l’empereur à. finir la difpute des
trois chapitres, 6c à délivrer l’églife de la calomnie
qu’ellefouffre fur cefujet. Il aexhortéle très-pieux
Vigile à venir à. vôtre aiTemblée , 6c Vigile a déclaré
plufieurs fois fon intention , en condamnant les
trois chapitres par écrit 6c de vive v o ix , devant l’empereur
en prefence des magiftrats 6c de plufieurs de
vous. Mais étant invité a faire cette condamnation,
avec le concile, il a différé jufques à prefent de venir.
Hier il envoïa Servufdei foudiacre de l’églife
Romaine, inviter les patrices Belifaire 6c Cethegus,
les confulaires Juftin 6c Conftantien , 6c les évêques
Théodore , Benigne 6c Phocas, de le venir trouver.
Quand' ils furent venus il leur d i t , qu’il avoit fait
touchant les trois chapitres, un écrit adreffé à l’empereur
, 6c les pria de le lire 8c le lui porter. Ils répondirent
: Nous ne pouvons le recevoir fans ordre
de l’empereur. Vous avez vos diacres, par qui vous
pouvez l’envoïer. Les évêques ajoutèrent : Si vous
R r r ij
Üova Coll. Ba-
lu z .p . 1559.