
X X X V I I : *
S. Grégoire réfifte
à Eutyquius.
Jou n . v it . lib.t. c.
Ai» , -
. Greg. pr&f mor.
f i . I lU d ia l.c .
V. Sup. liv .K V ïi,
» , ix.
Grag. XIV. mor.
in Job. c. x$>
Z«c.xx IV, 35.
Rom. vi. 9.
«fdtf H I STOÎR E E C C t Ê SIA STÏ'QJJE.
G|et emploi ne lui fit pas quitter les pratiques de la
vie monaftique. Il emmena avec lui plufieurs moines
de fa communauté, pour s’exciter à la pricre par
leur exemple ¡ & fe remettre pat leur compagnie, dé
l'agitation des affaires temporelles, M'aximien abbé
du monaftere de faint André , & depüls évêque dè
Siracufe , vint aufli trouver faint Grégoire à C . P.
accompagné de quelques moines- A fon retour il
fût battu d’une furieufe tempête, & ceux qui étoient
avec lui n’attendant plus que la mort 1 fe ; donnèrent
le baifer de paix , A: reçurent le corps & le fang de
Notre-Sfeigneur. Toutefois ils arrivèrent à bon port ;
ce que faint Grégoire racontok depuis comme un
niîratde’. On voi t ici que l’on portoït l’Euchai iftie dans
les vôïages , même fur mer.
Sàint Grégoire étànt à C . P. fe crut obligé de ré-
fifter au patriarche Eutyquius, qui avoit écrit qu’après
la 'réfurreêtion notre corps ne feroit plus palpable
, mais plus fubtil que l’air : ce qui étoit un
refte des erreurs d’Origene. Ils entrèrent en conférence
fur ce fu je t, &c faint Grégoire lüi obje ¿ta ces
paroles de Jefus-Chrift dans l’évangile : Touchez ,
& voïez qu’un efprit n’a point de chair & d os. Eutyquius
répondit : Notre-Seigneur le fit pour ôter
à fes difciples le doute de fa réfurreêtion. Cela eft
merveilleux , reprit faint Grégoire , que pour Ôter le
doute à fes difciples , il nous ait donné fujet de douter.
Eutyquius ajouta : Son corps: étoit palpable
quand il le montra à Mp difciples ; mais après avoir
confirmé leur fo i, il devint plus fubtil; A quoi faint
Grégoire oppofa ce paffage de faint Paul : Jefus-
Chrift reffufeité ne meurt plus : d’où il conclut qu’il
L i v r e t r e s t e -q j j a t r i e ’m e . ¿07
ne lui eft arrivé aucun changement après fa réfurrç-
¿tion. Eutyquius, lui objeêta ce qui eft dit : que la i . c w . x v .
chair & .le fan g ne poffederont point le roïaume de
Dieu,. A quoi faint Grégoire répondit, que la chair
de le fang fe prennent dans l’écriture en deux manie-
r e s ; ,ou, pour la nature humaine en elle-même , ou
pour la corruption du poché ; Sc il en apporta les .
preuves! : concluant que dans la gloire celefte la na.-
rure de la chair reftera^ mais délivrée des infirmitez
de la vie.
Comme Eutyquius demeuroit dans;fon opinion,
faint Grégoire fut obligé de rompre tout; commerce
avec lui. Ce que l’empereur Tibere aïant appris, il
les fit venir devant lui en particulier ; & aïant pcfé
leurs raifons-jil délibéra de fajre brûler le livre d’Eu-
tyquius. Au fortit de cette conférence Grégoire &
Eutyquius tombèrent tous deux malades : la maladie
de Grégoire fut très-violente, mais celle d’Eutyquius
fut mortelle. Ce qui montre que cette difpute arriva
çn j8 z .
Le pape Pelage cherchant de tous cotez des fe-
cours pour l’Icalie , en écrivit à Aunacaire évêque
d’Auxerre , dont il avoit reçû des lettres. C ’e ft, dit- m0; 4-
i l , par un effet de la providence que vos rois font
profeftion de la foi catholique , comme l’empire
Romain , afin qu’ils,puiffent fecourir Rome;, d’où la
fôi leur eft venue. Ne manquez donc pas de profiter
de la cqnfiance qu’ils ont en vous , pour leur
donner ce confeil, & 'les détourner d’avoir aucune
intelligence avec les . Lombards. Cette lettre eft du
cinquième d’Octobre. , la feptiéme année de l’empereur
Tibere , c’eft-à-dire, depuis qu’il eut été fa it