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X L II .
Voyage des légats.
Sitggeft. t . p,.
1484.
1 3 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vous le ferez lire au moins dans la falle fecrette , em
prefence du clergé Sc des abbez. Enfuite vous prierez
l’empereur d’envoyer fes lettres aux métropolita
in s , avec celles de l’cvêque d eC . P. pour leur faire
fçavoir que cet évêque ayant fait la profeffion
de foi envoyée par le faint iïe g e , a été reçu à fa
communion; & les exhorter à en faire autant. Si
l’empereur y apporte quelque difficulté , l’évêque
de C. P. envoyera des ordres à fes comprovinciaux,
Sc aux autres métropolitains : pour leur déclarer ce
qu’il aura fa it , en prefence de ceux que vous en-
voyerez de vôtre côté. Ce que vous exigerez de lui
en toute^roaniere, afin que les plus éloignez en foienc
inftruits.
Au fortir d’Italie les légats arrivèrent premièrement
à A ulone , aujourd’hui la Valone , qui eft le
premier port de Macedoine. Ils y furent bien reçus
par Tévêque', qui promit de faire avec fon métropolitain
le libelle que les légats demandoient.
De-là continuant leur chemin par la Macedoine, ils
arrivèrent àScampis. L’évêque Troïus leur vint au-
devant avec fon clergé Sc fon peuple , portant des
c ie rg e s , Sc les foldats portoient des croix. Enfuite
on s’affembla dans l’églife de faint Pierre. L ’évêque
foufcrivit le formulaire envoyé par le pape , en prefence
de fan clergé Sc des plus nobles d e là ville : Sc.
les légats le firent lire publiquement par Pierre notaire
de l’églife Romaine. Le peuple loüa Dieu , répandit
des larmes, 8c* témoigna une extrême joye.
L ’évêque Germain l’un des légats , célébra la meffe.
On lût dans les diptyques le nom du pape Hormif-
da : mais aucun nom fufpeft n’y fut recité , Sc o a
L i v r e T r r n t e - U n i e ’m e î 1 3 * A n
promit de n’y plus.faire mention , que de ceux que
le faint fiege aurait reçus. Après la meffe, à l’heure
du fouper, les légats reçurent vifite de deux comtes,
Eftiene Sc Leonce, que l’empereur envoyoit au devant
d’eux , Sc qui devoient paffer jufques en Italie ,
ne fçachant pas qu’ils fuffent déjà en Grece. Eftien
e étoit parent de Vicalien. y -
E n f u i t e les légats arrivèrent àLign id e ,. ou plutôt ,.sm p.nts.
Lychnide., où l’évêque Theodoret les r e çu t , comme
celui dé Scampis : donna fon libelle , qui fut
lu dans l’ég life ; Sc tout fe paffa fuivant les ordres
du pape ; à qui les légats en donnèrent avis, le feptiémede
Mars 519. Ma is a TheiTalonique ils eurent I4^ 5, *
de grands combats à ioûtenir contre 1 éveque Dorothée
, qui avoit toujours eu la réputation d être
attaché au fchifme. I l parut toutefois convaincu de
leurs ra ifon s, Sc demeura d accord de fouferire le
libelle : mais il en différa l’execution , fouspretexte
que les évêques de fa dépendance n croient pas tous
ptefeias *. 8c promit de les affembier après . Pa,ques ,
qui étoit proche, Sc fe rencontroit cette annee 319.
le trente-uniéme de Mars. I l promit donc qu aptes
les fêtes il affembleroic fon concile, ou ils fouferi-
roient tous enfemble, en prefence dun des lé g a ts ,
qui reviendrait exprès de C. P.
Enfin les légats arrivèrent à C .P .le lundi de la
fema in e fainte, v in g t - c in q u ième de Mars. A dix mil- e.
les de la ville plufieurs perfonnes du premier ran|5
v in r en t au devant d’eux , entre autres Vitalien maître
de la m ilic e , le même qui s’étoit eleve contre
l’empereur Anaftafe ; Pompée , Juftinien 8c plufieurs
fenateurs : qui témoignoienc tous defi-
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