
J io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
noie auffi de me prefenter devant l’archevêque Epi-
phane avec Euftache évêque de Gomphe , Elpide de
Thebes ôc Eftiene de L am in e , comme auteurs de
mon ordination.
Le diacre André ne me trouvant pas a LariiTe,
lut le monitoire au c le rg é , & à tous ceux qu il put
affembler , avec les lettres d’Epiphane , qui leur
étoient adreffées. On fie un inventaire des vafes la-
crez , ôc des biens de l’églife ; 8c quelques perionnes
furent éloignées de ‘ 1 adminiftration de ces b ien s ,
par l’oeconome Antoine , qui étoit d’accord en tout
avec le diacre André. Le même André vint a Th e f-
iàlonique , o ù j’étois avec les éveques Elpide ôc Ef-,
tiene , 8c nous fignifia Ta cotumiffion. Alors je déclarai
par aôte public , que fi je devois etrejuge fur mon.
ordination , je ne devois pas l’être a C. P. mais devant
vous 8c le faint fiege. Q li ne laiffa pas de me
mener à C. P. malgré moi ; 8c on m’auroit mis en
prifon , fi des perionnes charitables n’avoient promis
de me repréfenter. C ’eft pourquoi j implore v o tre
fecours: vous qui devez maintenir les canons,
8c les décrets de votre faint iiege dans toutes les
églifes ; mais principalement dans votre province
d’illyrie.
Abundantius évêque de Demetriade,un des quatre
évêques qui affiftoient au concile de Rome , fe
leva alors, 8c dit : Ce Probien dont il s agit, eft celui,
qui a ufurpé mon églife : prenant avantage de mon
abfence, quand je fuis venu vers votre faintete. Suiv
an t les faints canons, ilned oitp a s êtrenommeeve-
que , 8c je demande juftice au faint iiege contre lui.'
Theodofe d’Echine préfenta une fécondé requête
d’Etiene
L i v r e T r e n t e - D e u x ï e ’m ë . 3 1 1
d’Eftiene de LariiTe, où il difoit : L ’archevêque de
C . P. a aifemblé les évêques qui s’y trouvoient. J ’ai
encore déclaré, que je ne devois être jugé que parle
faint fiege , fuivant l’ancienne coûtume de nôtre
province: mais il ne m’a point écouté, prétendant
être juge de l’églife de Theifalie. Je vous ai donc
envoyé marequête: mais pour prévenir vôtre répon-
fe , ils ont donné leur fentence , 8c m’ont fufpendu
des fonôbions du facerdoce. Je les priois de ne rien
prononcer contre moi, que vous ne fuffiez informé
de l’affaire; mais cette remontrance n’a fait que les
a ig r ir , comme fi je diminuois les droits de Péglife
d eC . P. en ofant nommer le faint fiege. Après la
leôture de la fentence, j ’ai encore appelle à vous : ils
m’ont mis à la garde des défenfeurs de l’églife. Mais
desgens craignant D ieu , ont répondu de moi, promettant,
fous une groffe amende, que je ne fortirois
point de C. P. car ceux qui me perfecutent, ont grand
foin d’empêcher que je n’aille me jetter aux pieds de
vôtre fainteté. C ’eft ce qui fe paffa en la première
feffion du concile de Rome.
La fécondé fe tint deux jours après , Theodofe
d’Echine y prefenta une troifiéme requête au nom
d’Elpide,. Eftiene &: Timothée , évêques de la même
province de The ffa lie , qui fe plaignoient de la
fentence prononcée à C .P . contre leur métropolita
in , au préjudice delà jurifdiêtion du faint fie g e ,
dont ils imploroient le fecours. Après la leôbure de
cette requête, Theodofe d’Echine dit : Vous voyez
ce qui a été fait contre les canons. Car il eft certain
qu’encore que le faint fiege s’attribue à bon droit la
primauté de toutes les églifes du monde, il a un
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X X IV .
Vicariat de
Theflalonique.
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