
V. 'Mabtll. a
turfu Gui. §. 6.
610 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e !
étant tombé malade, fes domeftiques lui dirent : Nous
vous dirons quelque chofe iî vous voulez nous écouter.
Parlez , dit le loi. Peut-être , dirent-ils , ces
evêques condamnez à lê x il font innocens ; Si nous
craignons que le prince votre fils ne porte la peine de
ce péché. Le roi dit : Allez vite les délivrer, Si les
prier qu’ils prient pour nos enfans. Salonius Si Sagittaire
étant ainfi fortis des monafteres s’embrafferent,
comme ne s’étant vûs de long-temps, Si retournèrent
à leurs villes. Ils parurent convertis, ils jeû-
n o ien t, ils faifoient des aumônes, ils recitoient le
pfeautier tous les jo u rs , ils paffoient les nuits en
prières. Mais cette dévotion ne leur dura pas long-
tems. Ils retombèrent dans leur ancien défordre : paf-
fant la plûpart des nuits dans le vin & la bonne chere ;
en forte que quand les clercs chantoient dans l’églife
les prières du matin , ils étoient encore à table, fans
penfer à D ieu , ni tenir compte de réciter leur office :
quoique dès-lors tous les clercs & les évêques mêmes
fuifcnt très-exaôfcs à y fatisfaire. Au point du jour ils
paffoient de la table au lit avec des femmes, & dor-
moient jufqu’à tierce , puis ils fe baignoient Si fe re-
mettoient à cable.
Enfin le roi Gontran fit tenir le concile de Chal-
lon en 579. où leurs crimes furent examinez de.nou-
veau. Outre les homicides & les adultérés, ils furent
encore accufez de leze-majefté & de trahifon. C ’eft
pourquoi ils furent dépofez de lepifcopa t, & enfermez
dans l’églife de faint Marcel : c’eft-à-dire , dans
le monaftere que le roi.' Gontran avoit fondé à Ch'al-
lon en l’honneur de ce faint martyr. Salonius Si Sagittaire
s’échappèrent encore de cette prifon, Si mc-
L i v r e t r e n t e -qj j a t r i e ’ m é .
nerent une vie vagabonde : mais on mit à leur place
d’autres évêques : à Gap , Aridius ou Arigius , ôi
Emerit à Embrun.
Ce fut auffi par ordre du roi Gontran que l’on tint „ xxxix.
.1 1 a i, 1 Conciltfs de Maie
premier concile de Maçon l’an 581. ou j8 3 . le pre- co n& de Lion.
mier jour de Novembre ; vingt 8i un évêques y affif- u s- «»*•?•»«•
’ , . ■ / ■ \ \ V ‘ C o , n t - P t - *4 te ren t, dont les quatre premiers etoient les arche- «.
vêques de Lion , de Vienne , de Sens & de Bourges ;
& il y en a fept qui font honorez comme faints. En **> *’
ce concile on fit dix-neuf canons, donc voici les plus
remarquables. Défenfe aux clercs de porter des armes,
ou l’habit Si la chauffure des feculiers,fous peine de
trente jours de prifon au pain Si à l’eau. Défenfe aux
juges feculiers , fous peine d’excommunication , de
pourfuivre aucun clerc ou le faire emprifonner , excepté
pour crime : c’eft-à-dire, homicide , larcin ou
malefice. Défenfe aux clercs de s’accufer ou fe pour-
fuivre l ’un l’autre devant le juge feculier, fous peine
aux moindres clercs de trente-neuf coups de difei-
pline : aux clercs majeurs de trente jours de prifon.
Tous leurs différends doivent être terminez par l’é-
vêque,les prêtres ou l’archidiacre. Lesclercs doivent
fe trouver les jours de fête auprès de l’évêquc , pour
lui rendre leur fervice. Depuis la faint Martin jufqu’à
N o ë l , on doit jeûner le lundi, le mercredi Si le vendredi
; ces jours-là celebrer le facrifiçe comme en
Carême , c’eft-à-dire le fo ir , Si lire les canons, afin
que perfonne ne prétende les ignorer. On croit que
ce jeûne ne regardoit que les clercs , Sc on y voit
l ’origine de l’Avent.
La même année 583. vingt-deuxième de Gontran, , 7!.
fût tenu un concile à Lion , que l’on compte pour le
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