
A n. 52.9*
XIV.
Réglé de faine
Benoît. Office
divin.
Reg. S. B .c . 1 .
V.Caf.coll. 18.
Sup. I. xx. ». ; •
Reg. c■ 8.
t . 47.
300 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
On croit auffi qu’il acheva vers ce tems de corn-?
pofer la r é g lé , reçue depuis par tous les moines
d’O ccident. Il la commence par la diftinéiion de
quatre fortes de moines. Les Cenobites v iv an t dans
une communauté réglée, fous la conduite d’un abbé
: Les Anacoretes ou Ermites, qui après s’être long-
tems exercez dans une communauté , ie retiroient
pour mener feuls une vie encore plus parfaite. Les
deux autres genres étoient mauvais : iç a v o ir , les
Sarabaïces , qui demeuroient deux ou trois enfemble,
ou entièrement feuls, vivant à leur fantaifie, fans
fuivre de rég lé : les Gyrovagues ou vagabonds, qui
couroient continuellement de monaftere en monafter
e , fujets a leur bouche Sa. a leurs plaifirs. C ’étoit les
pires de tous.
Q ja n t aux offices d iv in s , faint Benoît les réglé
ainfi : L ’hyver , c’eft-à -d ire , depuis le premier de
Novembrejufqu’àPaque, onfe lèvera à la huitième
heure de la nuit : c’eft-à-dire, a deux heures. L’abbé
lui-même annoncera l'heure de l’office , ou en commettra
le foin à un frere très exaét. Ce qui reliera de
tems après les vigiles jufqu’au jour , fera employé à
apprendre les pfeaumes, ou à les méditer : ou à quelque
leèiure neceilaire. Saint Benoît appelle v igiles ,
l ’office noéturne , que nous appelions matines : Sa il
appelle matines l’office du point du jo u r , que nous
nommons laudes. Pour l’é té , c’eft-à-dire, depuisPâ<-
que jufqu’en Novembre , il ne réglé point le tems
précis de commencer les vigiles : il veut feulement
qu’on les réglé de telle forte, ^u’onpuilfe commencer
matines au point du jour.
Tous les jours aux v ig ile s , on chantera douze
L i v r e T r e n t e D e u x i ’e m e . 301
pfeaumes après l’hymne que^ faint Benoît nomme
PAmbrofien ; parce que la plupart étoient de faint
Ambroife. Après fix pfeaumes tous les freres étant
affis ils liront tour à tour trois leçons : à chacune
defquelles on chantera un répons. Enfuite on dira
fix autres pfeaumes avec Jtlemia : puis une leçon de
l’apôtre, que l’on récitera par coeur , avec le veriet
g; la litanie : c’eft-à-dire Kyrie eleijon. Ainfi finira
l ’office de la nuit. En été comme les nuits font plus
courtes, on ne lira point de leçons : mais on en dira
feulement par coeur une de l’ancien teftament, qui
fera fuivie d'un b re f répons. Les leçons des vigiies
feront de l’écriture fainte , ou des expofitions des
peres. fj
Les dimanches onfe lèvera plus matin, Sa. après ftii>
avoir chanté fix pfeaumes, on iira quatre leçons avec
leurs répons: puis fix autres pfeaumes Sa quatre leçons:
puis trois cantiques tirez des prophètes ; Sa
quat re l-çons du nouveau teftament. Apiès le dernier
répons, l’abbé commencera l'hymne Te Dtum :
g Si par mtlheur on s’étoit levé plus tard , on abre-
* g e r c i t quelque choie des leçons ou des répons, pour
dire toujours matim s au point du jour. Aux fe tes des I4,
faints Sa aux .autres folemmitez, onferacomme le dimanche
, excepté les pfeaumes, les antiennes ôc les
leçons propres du jour.
A matines, on dira outre les pfeaumes un canti- ,.11.13.
que tiré des prophètes , comme chante 1 eglife R o maine.
C'eft ainfi que parle faint Benoît ; Sa par là
il montre, qu’il fuivoit 1 uiage de cette egliie. Il
nomme benediétions le cantique Bénédicité , qui fe
dit les dimanches ; ôc laudes ou louanges , les trois
P p iij