
A N. 531.
Martyr» R» H«
Janu.
XXIX.
S. Sabas à
C.P.
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3 l8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
der à l'empereur une remife des impoficions, pour
la première ôc l’a fécondé Paleftine , a caufedes ravages
des Samaritains. Saint Sabas fit donc une fécondé
fois le voyage de C. P. au mois d A v ril de la neuvième
indication : c’eft-,a-dire, l an j 31. étant âge dequa-
tre-vingt-tre iz eans. Deux ans auparavant, il avoit
perdu fon ami l’abbé faint Theodofe , qui mourut
l'onzième de Ja n v ie r , jour auquel l’églife honore
encore fa mémoire.
Le patriarche Pierre avoit ccritpar avance a l empereur,
le voyage de faint Sabas ; ôc 1 empereur rav
i de cette nouvelle , envoya au devant de lui fes
galeres, avec lefquels fortirent le patriarche
phane, Hypace évêque d’Epheie, ôc un autre évêque
nommé Eufebe. ilsp rirep tle fain tv ie illa rd , ôcle prp-
fenterent à l’empereur : quilay arit reçu avec eux au
dedans du y o ile , crut voir fur fa tçte une couronne
de lumière : il courut fe profterner devant lui , lui
baifa la tête , ôc reçut fa bénédiction. Puis il le fit
entrer chez l’imperatricc Theodora , qui fe profterna
puffi, Ôc lui dit : Mon pere, priez pour m o i, afin que
Dieu me donne un fils. Saint Sabas répondit ; Le
Dieu de glpire conferve vôtre enapire , dans la pietc
,ôc la vidoire,. L’imperatrice fut affligée qu’il ne lui
eût pas accordé fa demande ; ôc quand il fut fo r t i ,
lesperes qui l’accompagnoient lui en demandèrent
la raifon. il leur dit : C ro y e z -m o i, mes peres, il ne
fortira point de fruit de ce ventre : de peur qu’il ne
foit nourri de la doCtrine de Seyer.e, ôc ne trouble
l ’églife plus qu’ Anaftafe,
Les faints abbez furent logez dans Ie palais, ôc
£. jâbas ayan.t rendu à l’empereur les requêtes des
églifes
L i v r e T r e n t e - D e u x i e ’m e . 319 ’—
cglifes de Paleftine, fa colere fe tourna contre les
Samaritains, ôc il fit une conftitution , par laquelle l,17' c
i l leur défendit d’avoir des fyn agogues, d’exercer
aucune charge publique, defucceder les uns aux autres,
ni fe faire des donations. Il ordonna auffi d’en
fa ire mourir plufieurs, principalement les chefs ôc
les feditieux. Arfene étoit du nombre : mais il fe cacha
quelque tem s , puis il eut recours à faint Sabas,
qui étoit encore àC . P. ôc fe fie baptiferavec tous les
liens.
Quelques jours après l’empereur envoya quérir
faint Sabas, ôc lui dit : Mon pere , j ’ai oiii dire que
vous avez fonde plufieurs monafteres dans le defert:
demandez tel revenu que vous voudrez pour la fub-
fiftancedes moines, afin qu’ils prient pour nous ôc
pour notre empiie. Saine Sabas repondit : Ils n*onc
pas befoin d un tel revenu, leur partage eft le Seigneur
, qui dans le defert a fait pleuvoir le pain du
ciel fur le peuple rebelle. Nous vous demandons
feulement pour les fideles de Paleftine , la décharge
des impofitions, ôc le rétabliifement des églifes brûlées
par les Samaritains: un fecours pour les C h ré tiens,
qui ont été pillez ôc réduits à un petit nombre
¡d ’établir un hôpital à Jeru falem , pour les malades
étrangers : d’achever le bâtiment de l’égljfede la
mere de Dieu , commencé par le patriarche Elie ;
enfin , à caufe des incurfions des Sarrafins, de faire
bàcir un château dans le d e fe r t, au deifous des monafteres
que j ’ai fondez. Je c ro iq u ’en recompenfe de
ces cinq oeuvres, Dieu ajoûtera à vos états, l’A fr ique,
Rome ôc lerefte de l’empire d’Honorius, que
Vos predeceifeurs ont perdu. A la charge encore que
Tome V I I . y t
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