
An. 52.5.
Tontif lìb. in
Jom .
Theoph. an» 6.
p. 145.
Greg. m . dial.
Mar c. cl)» J2.5.
Hifi, mije» lib,
jf.Jub.fin»
284 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
convertir 6c faire confacrer leurs églifes à l’ufage des
catholiques. Theodoric roi d’Italie en fut extrêmement
ir r ité , 8c menaçoit de traiter de même les catholiques
en Italie, 8c d e là remplir de carnage. Il
fît donc venir à Ravenne le pape Je a n , 8c l’obligea
d’aller en ambaiTade à C. P. pour faire révoquer ces
ordre s, 8c rendre les églifes'aux Ariens. A v e c le
pape, Th éodo ricen voya quatre fenateurs :fçavoir,
T h éo d o re , Importun Sc A g ap it, qui a v o ien t.é té
confuls ; 8c un autre Agapit patrice. Ce fut la première
fois qu’un pape fit le voyage de C. P. On dit
qu’en entrant dans la v ille par laporte doré e, un
aveugle le pria de lui rendre la vûë, 8c qu’il le fit, met-
ta’nt la main fur fes yeux , en prefence de tout le peup
le , qui étoit venu au-devant de lui : car on lui ren-
doit de grands honneurs. Toute la ville l’alla recevoir
jufqu’à douze milles , avec des cierges 8c des croix :
l’empereur Juftin fe profterna-devant lu i , 8c voulut
encore être couronné de fa main. Le patriarche
Ëpiphane l’invita à faire l’office : mais il ne l’accepta
, qu’après qu’on lui eût accordé de s’afleoir à la
première place. Il célébra donc l’office folemnelle-
ment en la tin , le jour dePâque trentième de M a rs ,
indiétion troifiéme , foüs le confulat de Philoxene
Sc de Probus : c’eft-à-dire , en 5 2 5 . il communiqua
avec tous les évêques d’O rien t, excepté Timothée
d’Alexandrie, ennemi déclaré du concile de Calcédoine.
Le pape Je a n s ’acquitta fidelement de facom*
miffion. Car ayant répréientéà l’empereur Juftin, le
péril auquel étoit expofée l’Italie , il obtint ce qu’il
demandoit, c’e ft-à -d ire , que les Ariens demeure-
roient en liberté.
L i v r e T r e n t e -D e u x i e’m e . 285
Pendant que le pape étoit à C P. le roi Th éo doric
fit mette en prifon les deux plus illuftres fenateurs,
Symmaque 8c Boëce fon gendre, qui tous
deux avoient été confuls. Ils furent accufez de crime
d’état, c’eft-à-dire, de vouloir foûtenirla dignité
du fen a t , contre les entreprifes de Théodoric ; 8c
d’ailleurs Boëce étoit fort zélé pour la Religion catholique,
qu’il défendit par plufieurs écrits. Il en
adrelTa deux au pape J e a n , alors diacre de Tcg life
Romaine : fç a v o ir , un contre Eutychès 8c Nefto-
r iu s , touchant les deux natures 8c l’unique perfonne
de Jefus-Chrift. L ’autre fur cette queftion de L o gique
: Si le Pere , le Fils 8c le faint-Efprit peuvent
être affirmez fubftantiellemenc de la divinité. IL
adrefTa à fon beau-pere Symmaque un autre tra ité ,
où il prouve que la T rin ité eft un féal D ieu , 8c
non pas trois Dieux. Il s’étoit fort appliqué à la Logique
d’Ariftote , dont il traduifit 8c expliqua plu-
fieurs traitez; 8c l’on prétend qu’il eft le premier des
L a t in s , qui a appliqué à la Théologie la dodtrine
de ce philofopne. Le plus beau 8c le plus fameux
de fes ouvrage s, eft la confolation de la philofophie,
qu’il compofa dans fa prifon, 8c où il parle dignement
de la providence 8c de la prefcience de Dieu.
Il fut arrête à Pavie, 8c mis à mort dès l’an 524. fous
le confulat de Ju ftin Sc d’Opilion, indiétion fécondé;
& fon beau-pere Symmaque fijt arrêté après lu i , 8c
mis à mort l’année fu iv a n te .jz j.
Le pape Jean étant revenu de fon ambaiTade, fut
auffi arrêté à Ravenne par ordre du roi Théodoric ,
avec les fenateurs qui l’avoient accompagné.: apparemment
comme complices de Boëce, 8c de Sym-
N n iij
A n . 5 2 5 .
VI.
Mort de Bocce
& de Syaima-
que,
Marii Chr.
| v if .
Mort de Jean K
Félix III* pape,.