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Vit a S. Sab'p.
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t o i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
la parole qu ’il avoir donnée au duc Olympius .
Sur cette nouvelle la colere de l’empereur mo n ta
jufques à la fureur , Scpour en profiter, un nommé
Anaftafefils d eP amp h i le , délirant d ’être duc de
Pa le f tinepromit 300. livres d ’o r , s’il n'obligeoit pas
Jean à recevoir Severe à fa c om m u n io n , 6c à ana-
thématifer le concile de Calcédoine. Il fut donc envoyé
à la place d ’Olympius. Etant arrivé à Jeru-
falem, il furprit le patriarche Je an & le mit dans la
prifon publique .Tous les habitans s’en r é jo u i r e n t ,
regardant Jean comme un t r a î t r e , qui avoir füplan-
té le patriarche Elie. Mais un nommé Zacharie ma -
giftrat de Cefarée , é tant entré dans la priion en c a che
tte , parla ainfi à Jean : Si vous voulez conferver
l’é p i fc o p a t , ne vous lailfez pas perfuader de recevoir
Severe à vôtre communion , mais faites femblanc
de confentir au d u c , & lui dites : Je ne refufe pas de
faire ce que j ’ai promis : mais de peur q u ’on ne dife
que je l ’ai fait par forc e , tirez-moi d ’ic i , & dimanche
je ferai ce que vous o rdonne z . Le duc perfuadé
par ce d i fc o ü r s , le fit fortir de prifon.
Auffi tôt Jean env oya de nuit à tous les moines
pour les faire venir à Jerufalem. Ils s’y rendirent de
tous c ô te z , &c on pré tendit en avoir compté juiques
à dix mille : mais comme l’églife cathédrale ne pouvoir
contenir une telle multitu de , on refolut de
s’aifembler dans celle de faint E f t ie n n e , qui é toit
beaucoup plus grande. Tous y é tant donc affem-
blez , ta n t les moines que les habitans , le duc
Anaftafe & leconfulaire Zacharie s’y rendirent. H y -
pace neveu de l’empereur s’y trouva auffi. Car é ta n t
délivré de la prifon de Vitalien il étoit venu à Je ru -
L i v r e T r e n t e-U n i e’ m e. 103
falem accomplir un voeu. Comme le duc Anaftafe
s’a t te n d o i tà voir executer la volonté de l’empereur,
le patriarche jean mo nta fur 1’ambon , ayant à fes
côtez Theodofe & S aba s , chefs de tous les moines.
Le peuple cria pendant plufieurs heures : An a th é -
matifêz les he redque s , confirmez le concile. Auffi-
tô t tout d’une voix , ils anathematiferent Nefto-
r iu s , E u ty c h è s , Severe d’A n t io c h e , Soteric de Cefarée
en Cappadoce; & quiconque ne recevoir pas
le concile de Calcédoine. Après q u’ils eurent ainfi
parlé , ils defcendirent : mais S. Th eo d o fe remonta ,
& dit à haute voix : Si quelqu’un ne reçoit pas les
q u a tre c on c ile s , comme les qua tre évangiles , qu’il
foit anatheme. Le duc fut fort furpris , craignant
la mu ltitude des moines s’enfuit à Cefarée : mais
Hy p a c ep ro te f ta aux abbez avec f e rmen t , qu’il étoit
v en u à Jerufalem pour entre r dans leur communion ,
fans avoir jamais pris p a r tà celle de Severe, il offrit
cent livres d’or pour le faint fepulchre,i!le calvaire ,
& lafainte croix , & en donna autant a faint T h e o d
o f e , & à faint Sabas , pour diftribuer aux moines
du pays.
L’empereur ayant appris ce qui s’étoit paffe a J e rufalem
, feprepa roit à employer la force pour e n voyer
en exi 1 le patriarche Jean , faint Theodo fe Sc
faint Sabas. Mais les faints abbez en ayant reçu la
nouvelle , affemblerent tous les moines , & d un
commun accord écrivirent une proteftation , qu ils
en v o y è ren t à l’empereur. Elle etoit conçue en forme
de requête au nom de Theodofe &c de Sabas :
a r c h im a n d r i te s , des autres abbez , &c de tous les
moines qui habitoien t la fainte cite , le defert d a