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conduite , mais ce Saint le jugeant trop jeune pour
demeurer dans la laure avec les anacoretes , l’envo
y a au monaftere d’en bas , fous la conduite de
». s. faint Thcoétifte. Comme Sabas étoit grand ôc fort,
il portoit trois fois la charge des autres, Sc rendoit
beaucoup de fervice.
Etant allé à Alexandrie pour accompagner un
moine qui y avoit des affaires : il fut reconnu par,
fon pere 8c fa mere : qui y étoient établis depuis
plufìeurs années. Son pere commandoit la compagnie
des Ifaures 8c voulut l’engager dans le iervice;
mais Sabas demeura fidele à fa profeffion ; 8c comme
fes parens le prefloient de prendre au moins
v in g t pièces d’or pour fon voyage , il en prit feulement
trois pour les contenter ; mais à fon retour
il les mit entre les mains* de l’abbé Theoôtifte. A
l’âge de trente ans faint Euphemius le trouva fiavano.
l . i cé dans la v e r tu , qu’il lui permit de demeurer feul
dans une cave rne, c’eft-à-dire, d’y paffer cinq jours
de la femaine. Le dimanche au foir il fortoit du
monaftere, portant des branches de palme pour fon
travail. Il paffbit les cinq jours fu iv an s , fans prendre
aucune nourriture. Le famedi matin il venoit
au monaftere, apportant fon ouvrage, qui étoit cinquante
corbeilles : 5c il vécut cinq ans de la forte.
Saint Euthymius le nommoit le jeune v ie illa rd , 5c
le prenoit tous les ans avec faint Domitien, pour
aller dans le defert de Rouba : où ils paffoient depuis
le quatorze de Jan v ie r jufqu’au dimanche des
Rameaux dans une entiere iolitude.
h.u. Après la mort de faint Euthymius, faint Sabas
voyant que l’obfervance du monaftere s’étoit relâchée
fe retira dans le defert d’Orient , ôc y furmon-
ta de grandes tentations du démon. Quatre ans
après il apprit par révélation, qu’il dévdit s’établir *.«■
dans une caverne près le torrent de CedLon : c’étoit
dans le tems que Martyrius fucceda â Anaftafe , t• ij«-
fcatriarche de Jerufalem, ôc que l’empereur Zenon
(revint après la mort de Bufilique , c’eft-à-dire , S”A 0
[l'an 478. Saint Sabas demeura .cinq ans feul dans
[cette caverne; mais enfuite 11 lui vint plüfieurs dif-
iciples ; enforte qu’à l’âge de quarante cinq an s, il
commença à prendre le gouvernement des ames ,
[ôc à recevoir tous ceux qui s’adrelfoient à lui. il
[eut bien - tôt une communauté de foixante ôc dix
perionnes, dont quelques-uns fondèrent de nouve
aux monafteres. Au milieu du to r ren t, il dreffa
Km petit oratoire , ôc un autel confacré , ôc quand
[quelque prêtre le venoit v o ir , il le prioit d’y offrir
le faint facrifice : car fon humilité î ’empêchoit de
;> recevoir l’ordination.
Le nombre de fes difçiples s’étant multiplié juf- xxiv.
¡q u e s à c en t cinquante, il y eut quelques faux fre- 6° rtd™b"™ <3c
ires qui voulurent fe retirer de ia dépendance. Ils
, allèrent à Jerufalem trouver le patriarche Sallufte,
[qui avoit fuccedé â Martyrius, ôc lui demandèrent
[ un abbé. Le patriarche leur dit : De quel lieu êtes-
Ivous ? Ils répondirent : Nous habitons dans un tor-
Irent defert. En quel torrent, dit le patriarche ? Etant
|preffez , ils dirent : Celui que quelques uns nommaient
de l’abbé Sabas. Le patriarche leur dit : Et
|d abbe Sabas où eft-il ? Ils répondirent : Il n’eft pas
propre a conduire ce monaftere , il eft trop rufti-
que ; ôc pour vous dire to u t , il n’a point reçu les