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{ f j g H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q . e e .
avanc le premier dimanche de carême, où nous chantons
encore cette communions Les moines d’Abben-
d on la prirent pour un bon augure , principalement
it caufe de ces mots : Recevez la difcipline , de peur
que vous ne periifiez de la voie jufte, Ils'crurent
que Dieu même les exhortoit a entrer. Le rôi avoit
envoie avec l’évêque un de fes ofliciers, qui ordonna
aux chanoines de choifir l’un des deux , ou de
quitter la place aux moines ou de prendre l’habit
monaftique,; Cette propofition les effraïa, Si refu-
fant avec horreur de fie faire moines ils fè retirèrent
auili-tôt : mais trois revinrent & embrafferent la vie
reguliere. Il n’y avoit alors en Angleterre de régula*
rite parfaite qu’aux deux roonafteres dç Glaftemburi
d ’Abbendon.
Le monaftere de la cathédrale dç Vincheftre s’augmenta
confiderablemçnr > de ceux que le ban exemple
des moines y attiroit. Ce que les clercs qui en
avoiem été chailez ne pouvant fouffirir, ils firent donner
du poifon à l’évêque Ethelvolde , comme il man-
geoit avec les hôtes. Il fe leva Si fe jerta fur fon l i t ,
fe croïant frappé à mort. Puis il dit en lui-même: O ù
e ftta fo i ; Jefus-Chrift n’a-t’il pas dit de ceux qui croi-
roient en lui : S’ils boivent un poifon m o r te l, il ne
leur nuira point. Dès-lors il ne fentit plus de m a l, il
fe trouva g u é r i, Si pardonna à çe lui qui l’avoit çmpoi-
fonné.
xxxn. Saint Ofuald étoit très-noble , fis du frere de faint
porche ftre. D d on archevêque de Cantordery , à qui Tes parens le
y donnèrent à inftruire dans les lettres Si la pieté. Il le
-fit chanoine de Vincheftre , & peu de temps après il
en fu t d o y e n , mais voïant qu’il travailloit inutilement
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ment à corriger les moeurs dereglées des chanoines ; il
renonça à fa dignité , Si réfolut de quitter le monde ,
paifa en France, Si v in t à Fleury fur L o ir e , chargé de
lettres Si de prefens de l ’archevêque fon oncle , qui y
étoit fort connu. C ’étoit alors la coutume des Anglois
qui vouloient fuivre l’obfervance la plus exadte , de la
chercher en ce monaftere qu’ils regardoient comme
une fource. Ofuald y prit donc l’habit monaftique, Si
fit un grand progrès dans la vertu Si dans la pratique
de l ’oraifon mentale. Saint Odon fon oncle Païant
appris, en rendit a Dieu de grandes aftions de grâces
, Si envoïa beaucoup de prefens à l’abbé Si aux
moines de Fleuri pour les en remercier. Il déclaraaufli
a fon n e v eu , qu’il deliroit ardemment de le revoir :
tant parce que fon âge avancé lui faifoit connoître
que fa mort étoit p ro ch e , que parce qu’il fe propo-
fo it de fe fervir de lui pour inftruire les Anglois de
la difcipline monaftique. Les moines de Fleuri ren-
voïerent Ofuald a regret : lui-même écrivit plufieurs
fois a fon oncle , s’excufant fur le peu de temps qu’il
avoit paifé dans l’obfervance monaftique ; Si il n’y
eut que la nouvelle de la maladie de fon oncle qui le
détermina à partir. Il apprit fa mort à Douvres Se s’en
fèroit retourné auftï-tôt à Fleuri : fi ceux qui l ’ac-
compagnoient ne lui euifent reprefenté, qu’il devoir
fon fecours a fa famille. Il revint 1, donc en Angoleterre
la n p<ii.
Après avoir rendu les derniers devoirs à S. O d o n ,
il fe retira auprès d’Ofquetil évêque de Dorcheftre,
dont il étoit auffi parent; Si qui charmé de fes v e r tu s ,
le retint avec lui plufieurs années*. Mais Ofquetil aïanc
été transféré à l’archevêché d’Y o r c ,S .D u n fta n fitc o n -
Tome XII. - Z
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