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A n. 1007. le conlèntement de la reine Ion épouiè, à qui il avoit
donné Bamberg pour fon d oü a ire ,& de fon frere ion
héritier préfomptif. Il pria que l’abiènce de l’évêque de
Viribourg ne lui nuisît pas, offrant quand il lé prelèn-
te ro itd ’en palier par l’avis du concile.
Alors Berniger chapelain de l’évêque de’Viribourg
& ion député dit, que la crainte du roi avoir empêché
ion maître de venir au concile 3 qu’il n’avoit jamais
confenti au dommage de l’églifê qui lui étoit confiée,
& qu’il conjuroit les affiftans de ne pas permettre
qu’elle en iùffrît en fon abiènee. Puis on fit lire à
haute vo ix les privilèges de cette églilè. Les évêques
s’étant mis à délibérer, le roi fe profternoit toutes les
fois qu’il vo ïo it balancer leurs avis. Enfin l’archevêque
de Mayence demandant ce qu’il falloit décider ,
Tagmon archevêque deMagdcbourg répondit le premier
, que l’on p ou vo it légitimement accorder ce que
le roi deiîroit : tous les autres s’y accordèrent & fouf-
crivirent la lettre de confirmation donnée par le pape.
O11 y v o it les noms de trente-cinq évêques : premièrement
de Villigilè archevêque de Mayence avec fes
fuffragans : de Liudolfe archevêque de Treve s, Har-
tung de Juvaveou Sallbourg, Heribert de C o lo gn e ,
Tagmon de Magdebourg, Bouchard de Lion, Baaolfe
deTarantaifè & Anaffaiè archevêque des Hongrois »
c’eft-à-dire de Strigonie 5 ces trois derniers iàns fuffra-
gans. Le roi H enri donna le nouvel évêché de Bamberg
à Eberard fon chancelier, qui fut facré le même:
jour par l’archevêque de Mayence ; & dans laiuite Heribert
archevêque de-Cologne, remit l ’évêque de Virf-
bourg dans les bonnes grâces du roi. Outre l’églife cathédrale
dédiée àS. Pierre & à S. Geo rge , le roi bâtit à
L' i v r e c i n ô u a n t e -h u i t i e ’m e . j § i
Bamberg un monaftere de chanoines du côté du midi
en l’honneur deiàintEtienne, & au lèptentrionun
monaftere de moines en l’honneur de fàint Michel &
de iàint Benoît.
Entre les évêques fuffragans de Cologne qui affilièrent
au concile de Francfort , on trouve Ansfrid evê-
que d’U tre é t, que d’autres nomment Aufrid. Il étoit
très noble, & fut élevé par fon oncle paternel Robert
archevêque de Treves. Enfuite aiant embraiTé la pro-
feffion des armes félon là nailfance, il iérvit Brunon
archevêque deColognc, & l’empereurOtton le grand,
qui avoit en lui une confiance particulière. Comme il
étoit fort inftruit des loix divines & humaines, il avoit
une grande autorité, loir dans les jugemens, foit dans
les dietesou aiïèmblées: mais les ignorans volant qu’il
emplôioit à la leéture fes heures du lo ifir , dilbient qu’il
menoit la vie d’un moine. Il fut comte de L ou v a in , &
emplôioit les armes pour réprimer les pillages frequens
enBrabant comme ailleurs..
Il fonda avec Hiliùinde fon epoulé, le monaftere de
Thoren ; dont leur fille Benediéle fut la première ab-
bellè , & la mere s’y retira & y mourut làintement.
Alors le comte Aufrid fe trouvant libre, avoit refol u
d embralïèr la vie monaftique j mais Baudri évêque
d’Utreél,étant mort l’an 99 y. l ’empereur O tto n lII.lu j
donna cet eveche. Il s en défendoit lut ce qu’il étoit
avance en âge, &avQitpalïè là vie dans l’exercice des:
armes :mais enfin ne pouvant réfifter aux inftancesde:
l’empereur, il prit fon épée, & la mit fur l’autel de la
Vierge, c’étoit à Aix-la-Chapelle, & dit : Jufques ici
fa i employé ma puiffance temporelle contre les ennemis
des pauvres 5 déformais je recommande à la lainte
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A n . 10 0 7 ,
X X I V .
S. Aufrid é v êq u e
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Ben. p . 8 y .
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12.. p. 418»