
LX.
îü c h a r d abbé
d e Verdim.
Vtta f&c» 6* a&*
Ben. p. ■$ I ? ,
Hugo. Tlav.
C h r • Virdun. p.
1 6 o* Bibl» Lab*
Lîog.f&c. 6i acî.
4 4 <i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
& fur chacun l’armeure du cavalier : mais l’empereur
ne prit qu’un livre d’évangiles & un reliquaire contenant
une dent de iàint Vincent. L’imperatrice prit une
paire de gondoles d’or. Le lendemain le roi ayecièseve-
ques, pailà aux tentes de l’empereur , qui lui offrit de
fon côté cent livres d’o r , mais le roi ne prit non plus
que deux gondoles. Ils renouvellerent leur traite d alliance
, s’entretinrent des intérêts de l’églifè & de l’état,
& convinrent de iè trouver àPavie avec le pape, pour
lui faire confirmer ce qu’ils avoient refolu.
Richard abbé de Verd un, chéri de ces deux princes ,
travailla utilement àleur union.Etant né dans le diocefè
de Reims de parens très nobles, il fit fès études à la cathédrale
, qui étoit alors l’école la plus célebre de toutes
les églifes de la Gaule Belgique, tant pour la do&rine
que pour les moeurs, Richard fut pourvu de la dignité
de chantre \ de cette églife , puis de celle de doien ,
dont il s’acquitta avec tant de prudence & de capacité
q u ’il fe fit eftimer & refpe&er de tout le monde. Il étoit
a iiid u à l’oraifon& recitoit le pfeautier tous les jours,
partie profterné, partie debout. Se fentant fortement
appellé à la perfection, il redoubla fes aumônes, & dif-
tribua tous fes biens aux pauvres 5 mais il doutoit s’il
demeureroit entre les fiens,pour leur donner bon exemple
, ou s’il quitteroit fon pais, pour fe délivrer des tentations
qu’attire l’amour des parens.
Il déliberoit encore, quand il reçût chez lui Frideric
comte de Verdun , qui fous l’habit feculier fèrvoit Dieu
depuisJong-tems avec un grand zele. Son frcre Adal-
beronll.évêque deVerdun étant mort, ildonna-le comté
à eetteéglife, s’en reièrvant toutefois la joüiflance ià
vie durant. Le m otif de cette donation fut de réparer
L i v r e . C in q u a n t e -H u i t t e’m e . 4 4 7
les torts que les ancêtres de Frideric avoient faits à cette
églifè. Il la fit l’an p p y , & la même année il alla en pèlerinage
à Jerulalem.
Ce fut au retour de ce voïage qu’il vint à Reims, &
logea chez le doïen Richard, qui le reçût avec beaucoup
de charité. Frideric voulut profiter de l ’oceafion,
pour confulter un fi habile homme, fur le deifein qu’il
avoit de quitter le monde. Richard s’ouvrit à lui de fon
côté , & ils convinrent enièmble de fe retirer à faint
Vannes de Verdun. Ce monaftere fubfiftoit dés le milieu
du huitième fiecle, mais il .avoir été ruiné par les.
Normans:on avoit commencé à le rétablir foiblement,
& il n’étoit alors habité que de ieptEcoifois, fous la
conduite d’un faint homme de la même nation nommé
Fingen abbé de faint Félix de Mets. Les deux amis
y aiant été reçûs, n’y trouvèrent pas la régularité qu’ils
eroioient ; & s’en allèrent à Clugny confulter faint
O d ilo n , fur le parti qu’ils devoient prendre. Aiant
reconnu leur mérite & leur zele, i ln ’écoura point l’amour
propre, qui lui auroit confcillé de les retenir
chez-lui : mais il les renvoïa au.monaftere de iàint Vannes
, perfuadé que Dieu les déftinoit à y rétablir l’obfèr-
vance régulière..
A leu r retour l’abbé Fingen fit difficulté de les recevo
ir , craignant que des perfonnes élevées dans l ’opulence
, euflènt peine à s’accommoder de la pauvreté de;
ce monaftere. Il céda toutefois à leurs inftances : mais,
il mourut environ trois mois après les avoir reçus..
Alors Heimon évêque de Verdun , mit à ià plate Richard,
& le fit abbé de iàint Vann es, malgré la refifi-
tance des moines EcoiFois. C ’é toitl’an-1004. & il g o u verna
cette abbaïe quarante-deux ans. Frideric ne ¿a