
4^1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
—' avoient été aportées vers l’an ¿ j j . L ’empereur Henr i
A s . l o t i . j onc à cette occafion de riches offrandes a 1 eg lifc
du mont Ca ffin : favoir un liv re d’évangiles couvert
d’o r, un calice d ’or orné de pierreries 8c de plufieurs or-
nemensprécieux; 8c confirma les privilèges 8c les donations
faites au profic du monaftere. Le pape 8c 1 archevêque
de Cologne firent auffi leurs offrandes, en action
de grâces de la guérifon de l’empereur. Des-lors ce
prince demeura perfuadé que les reliques de S. Benoit
étoient au mont C a ffin , qu’il fit brûler l ’hiftoire de fa
tranfiation en France, par tout où ilia trouva. C e qui
n’a pas empêché les François, 8c la plupart des autres
s s .B tM .p .u t pavanSj de foû ten irla v e r ité de cette tranfiation, 8c de
continuera en célébrer la fete l’onziéme de Juillet. Il
n’y a gueres que les Italiens qui perfiftent fur le fondement
de cette révélation 8c de quelques autres fembla-
b le s , à foutenir que le corps de faint Benoît eft toujours
demeuré au mont C a ffin , ou qu’il y a été rap-
i,i. porté. -
R f » La mortalité qui fe mit dans l’armée de l’empereur,
”cir s«», l’obligea à repaffer les Alpes en d ilig en c e , 8c il t in t un
To. 9• conc. p* concile à Selingftad près de M a y e n c e , l’onzieme
*++‘ 1 , d’Août de la même année iox x . indiétion cinquième. SirrxrMc&ent. “ . - , , . . . . . 1 r „
A r ïb on qui prefida a ce co n c ile , avoir depuis peu luc-
cedé à Erkembold ou à Archambaud dans le fiege de
M a y en c e , 8c il le tint environ dix ans. En ce concile
il fu t affilié des cinq év êques, de V o rm e s , de Straf-
b o u rg , d’A u fb o u rg , de Bamberg 8c de V ir ib o u rg ,
tous luffragans de Mayence.
C e concile fit v in g t canons. On ordonne 1 abftinen-
Ce de la chair quatorze jours avant la faint Jean, autant
a v an t N o ë l , 8c jeûne en plufieurs v ig ile s , qui font
L i v r e c i n q u a n t e -h u i t i e ’ m e . 4x5-
marquées, entre autres la ve ille de l’Epiphanie. Défen- * -
fe à un prêtre de dire plus de trois meffes par jour. Dé- " N‘ I01*'
fen fed e je tterunco rpora l dans le fe u , pour éteindre s’
une incendie. Dé fenle de porter une épée dans l’églife , g .
excepté celle du roi. Défenfe de faire direpar iuper- *«.
ftition 8c pour deviner des meffes de la T r in ité ou de *1
S. Michel. Ordonné d’abattre les bâtimens attenant
aux é g life s , 8c défenfe à d’autres, qu’aux prêtres de log
er dans le parvis. Q u i n’obfervera pas le jeûne dénon- Iÿ.
cé par l ’év êq u e , nourrira un pauvre le même jour. Le u.
pénicenc, pendant le cours de fa pénitence, demeurera
dans le lieu où il l’a reçuë , afin que fon propre prêtre
puiffe rendre témoignage de fa conduite; 8c le prêtre
ne pourra lui partager fa p én iten c e ,n i le faire rentrer
dans l ’é g iife , fans o rdre de l ’évêque, Et parce que plu- l%»
fieur ch a rg e z de grands crimes , refufoient de recevo
ir la pénitence de leurs pafteurs, 8c s’en alloient à
R om e , çroïant que le.pape leur remettroit tous leurs
p é ch e z : le concile déclare qu’une telle abfolution ne
leur fervira de rien, mais qu’ils d oivent premièrement
accomplir la pénitence qui leur fera impofée par leurs
pafteurs : après quoi s’ils veulent aller à Rome , ils
prendront des lettres de leur évêque au pape. En g e - l4‘
néral il eft défendu d’aller à Rome fans la permiffion
de l’évêque ou de fon vicaire. Enfuite de ces canons
on trouve la forme de tenir un concile. On vo it ic i
que le pape étoit r-egardé comme un çvêque étranger,
quant à l’adminiftration de la pénitence : comme
dans le capitulaire d’Heiton évêque de Bafle deux t-
cens ans auparavant, ¡.n.
C ’eft Bouchard évêque de Vormes » qui aïant affifté
a ce concile,nous en a confervé les décrets, à la fin de d«»«.