
JIO H lS T O IR B E c C tE S IA S T IQ J ü E ;
? jour. Boleilas duc de Pologne racheta fa tête & forï
997* corps, que lespayensavoient jette dans un lac; 5c l'empereur
ayant appris fa mort à R om e , rendit grâces à
Dieu d'avoir couronné ce martyr durant fon regne.
xux. L’empereur étanc retourné à Rome pour châtier la
fapc-XVI am" r^v o ^ce Crefcence. C a r fi-tôt qu’il fut repaifé en A l lem
a gn e , Crefcence chaflé de Rome le pape Grégoire
V . qui s’enfuit dépouillé de toutjpremierement enTof-
c a n e , puis en Lombardie. A fa place Crefcence fit elire
pape un Grec nommé Philagarhe, qui prit le nom de
c i , r . s * x o . - Jean X V I . Il étoit né à RoiTane en Calabre de bafle
ÏuIïu&mT co n d itio n , & avoir embraflé la v ie monaftique. Il s’in-
finua dans les bonnes grâces de l'empereur Otton IL
par l’entremife de l’imperatrice Theophanie fon épou-
fe qui étoit Grecque. D ’abord on le nourriffoit par char
it é , peuàpeu ile u t l’adrelfe de fe mettre au rang des
premiers courtifans, & il s’y maintint jufques à la mort
d’O tto n lI . il eut encore plus de crédit pendant le bas
â ge d ’O tton III. enforte que l’évêque de Plaifance étant
a*ei .v ,tf.u m o r t, il f it c h a ife ru n b o n fu je tq u e l’o n a v o ité lû pour
remplir ce fié g e , 5c fe le fit donner avec le titre d archevêché
: le tirant injuftement de la dépendance de
l ’églife de Ravenne. L ’empereur O tton III. l’avoit env
o y é a C P. avec un év êqu e , pour demander en mariage
la fille de l’empereur Gre c : C ar P h ila g a th e a v o it
grand crédit en l’une & l’autre cour, il revint a Rome
en 997. Crefcence le reçut avec grand honneur ; fie
gagné par fes p re fen s , car il apportoit de C .P . de
ch.mUuf. grandes richeffes, il le fit élire pape.
Le pape Grégoire V . tin t cette année 997-un grand
concile à Pavie, où il excommunia Crefcence, 8c quand
on eut appris l’é le itio n de Jean X V L il, fut excommunié
L i v r e c i n q t j a n t e - s e p t i e ’m e ; 32.1
1 àiié par tous les évêques d'Italie, de Germanie, de
f rance 5c de Gaule. L’empereur Otton voulant donc
I [remedier aux defordres de Rome, partit pour l’Italie,
I .fie biffa le gouvernement defonroïaume de Germa-
I nie àla tante Mathilde abbeffedcQuedlimbourg,qui
I [s’enacquitta avec une prudence au-deffus de fon fexe.
I tL’empereur rencontra à Pavie le pape Grégoire, ils
I marchèrent enfemble à Rome, d’où l’antipape Jean
l l s ’enfuit, fit Crefcence s’enferma au château S Ange:
■mais quelques ferviteurs del’empereur pourfuivirent
■ l'antipape 5c le prirent : puis craignant que s’ils le mè-
■noient à l’empereur il ne biffât impuni, ils luicoupe-
Rrentla langue 5c le nez 5c lui arrachèrent les yeux ; 5c.
on le mit en priion en cet état.
S.Nil en aïant appris la nouvelle,vint au iecours de
■ ce malheureux qui étoit,fon compatriote. Dès qu’il
■fut qu’il avoir envahi le S.fiege,il lui écrivit pour l’ex-
I horter à quitter la gloire de ce monde, dont il devoit
■ être raffafié , puifqu’il étoit parvenu au comble des
■ grandeurs, 5ç de retourner au repos de la vie monalH-
■ que. Philagathe difoit toujours, qu’il s’y pr.eparoit,
■ jufques à ce qu’il fût pris ôc traité comme il vient d’ê-
I tre dit. Alors S Nil aiant le coeur iaifi de douleur ; fe
■ crut obligé d’aller à Rome nonobftant fon grand âge,
■ fa maladie Sc la circonilance,du tems; carc’éroiten
■ carême.L’empereur Ottont 5c le pape Grégoire:,aïarit
I appris fon arrivée, allèrent au devant de lui; 5c le pre-
I nant chacun par une main, le menèrent au palais pa-
I triarchalôc lefiréncaffeoirau milieu d’eux,lui baiiant
I les mains chacun de leur coté. Le S. homme gemif-
I foit de e traitement , 5c lefouffroit toutefois:, dans
■ i’efperance d’obtenir ce qu’il defiroit.il leur dit donc
Tome X l l . 1 s
A n . 957:
Ch. Sax$i
L .
S. N i l à ,R om e ,
Vit a S. N i ¡i» p»
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