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la fo i , renoncèrent en même tems au C h r iftian ifro e i
fie à l’obéïiTance des Saxons. Ils ravagèrent premièrement
par le fer fie par le feu le païs qui e il au nord
de l’Elbe. Ils brûlèrent toutes les églifes , 8c les ruinèrent
jufques aux fondemens : ils firent mourir par
divers fupplices les prêtres 8c les autres miniftresdes
autels : enfin ils ne laiflferent au-delà de l’Elbe aucune
trace de Chriftianifme. A Hambourg ils emmenerent
plufieurs ca p tifs , tant du clergé que des h ab itan s , 8c
en tuerent encore plus en haine de la religion. A Al-
d in b o urg , qui étoit la ville la plus peuplée de C h ré tiens
, après avoir tué le relie comme des bêtes , ils
gardèrent foixante prêtres pour s’en joiier cruellement
; 8c après leur avoir coupé en croix là peau de la
tête , ils leur ouvrirent l’os , enforte que la cervelle
paroiifoit :puis ils lespromenerent par toutes les v ille s
des Sc la ves , les mains liées derrière le d o s , les frappant
8c les tourmentant jufques à la mort. Q n eût fait
un liv r e entier des martyrs qui fouffrirent en cette
occafion. C ’e il ainfi que tous les Sclaves d’entre l’ Elbe
fie l’E id e r , renoncèrent au ChriiHanifme,après l’avoir
confervé plus de foixante 8c dix ans, c’e il à dire, durant
tout le tems des Ottons.
xxxvm. Cependant le roi Henri paffaen Ita lie , 8c célébra à
lonnl^mpe-00 Pavie La fête de N o ë l de l’an io i 3.. Le pape Benoît VIII.
,cur; étoit déjà de retour à R om e , Ôc le roi y étant auffi ar-
Cw* S‘nxo* ■ • / ^ ~ f ‘ 1* ' • 1 • / 1
Ditm. t. 7.init* r i v e , y rut couronne empereur le vingt-deuxieme d e
Muratori a - Février 1014. jour de la chaire de S. Pierre : ce qui fe netd. tam. %.f. rc • r 1 x • r . / i i •
mt? pana ainli. Henri etort accompagnede la reine Cunegonde
fon époufe , fie entourré de douze fenateurs »
dont fix avoient la barbe rafe à la Romaine , fix de
longues mouilaches à la Fran çoife, Sc des bâtons à la
L i v r e c i n q u a n t e -h u i t i b* m e . 403
main, il arriva ainfi à l’églife de S. Pierre où le pape "7— -
l ’attendo t , 8c avant qu’il y e n t r â t , il lui demanda ’ 1014
s’il vouloit être le prote c teu r , 8c le défenfeur de l ’é-
g life , 8c fidele en tout à lui 8c à fes fucceffeurs. Le
roi le p rom it, 8c alors Je pape le facra 8c le couronna
empereur a v e c la reine fon époufe ; 8c fit fufpendre
devant 1 autel de faint Pierre la couronne que Henri
portoit auparavant. Le meme jour le pape donna un
grand fouper à l’empereur 8c à l'imperatrice dans le '
palais de Latran. C c il ainfi que le raconte l ’év êque
Ditmar.
• L e moine Glaber tajoûte, que le pape avoit fa it faire vi.i.hifi.c.uiu
une pomme d o r ornee de deux cercles de pierreries
c ro ife z , avec une croix d’or plantée deffus. La pomme
reprefentoit le monde, la croix figuroit la religion dont
l’empereur doit être le protecteur, 8c les pierreries les
vertus dont il doit être orné. La pomme pour figurer
le monde,n’étoit pas une invention nouvelle : on en
vo it à la main des empereurs dans les médailles antiques.
Le pape donna cette pomme en prefence de tout
le peuple à l’ empereur H e n r i, qui la reçût avec plai-
fir ; 8c dit au pape : Vous vou le z , faint p e re , m’ap-
prendre.par-là comment je dois gouverner. Puis en
regardant la pomme, il ajoûta : Ge prefent ne peut
mieux convenir a pe r ion n e , qu’à ceux qui ont fouié
aux pieds les pompes du monde pour fuivre plus librement
la croix*, 8c i l l ’envoïa au monailere de C lu gn y ,
eftime a lo r s lep lu s ré gu lie rd e tou s , 8c auquel il avo it
deja fait des riches prefens. Glabert dit au même endroit
: Il parojt tres-raifonnable 8c très-bien é t a b li ,
afin de m aintenir la p a ix, qu’aucun prince ne prenne
le titre d empereur, finon celui que le pape aura choifi
E e e ij