
8 8 H I S T O I R E E C C L E S I A S T I Q U e !
■s Depuis la mort d’Henri l’Orfeleur faine Udalrics’é-
A N. •jj'j. toit diipcnfé d’aller à la cour , Si de mener fes troupes
« ^ y 1-. , en perfonne au fcrvice du roi : s’étant Rcglc de vie de - 1 • f/* . . a« p déchargé de ce
^.Udairic. devoir mit Adalberon ion neveu. Il ic donnoïc donc
ritac. tou t entier à fes fonctions fpirituclles ; Si voici le règlement
de fa vie. Il difoit tous les jours l’office avec le
cierge de fa cathédrale, Si de plus l’office de la V ie rg e ,
celui de la c ro ix , Si un troifiéme de tous les faints : outre
plufieurs autres pfeaumes Si le pfeauticr qu’il reci-
to it entier tous les jours, autant qu’il pou voit. Il di-
, fo it tous les jours une, deux ou trois méfies félon qu’il
en avoit le temps.
Il gardoit toujours les obfervances monaftiques ,
couchant fur une natte, ne portant point de linge & n e
mangeant point de chair, quoiqu’il en fitfe rv ir abondamment
à ceux qui mangeoient avec lui. Le premier
fervice de fa table étoit pour la plus grande partie distribué
aux pauvres : outre les invalides de toutes fortes
qu’il faifoit nourrir tous les jours en fa prefence. Il
exerçoit l’hofpitalité avec joï’e envers tout le monde ,
principalement les clercs, les moines & les religieufes;
Si prenoitgrand foin deJeducation Si d e l’inftruètioa
de fon clergé.. Il écoutoit avec bonté les plaintes des
ferfs de fa dépendance, foit contre leurs feigneurs fes
vaiTaux, fort contre les autres ferfs -, Si leur faifoit rendre
juftice avec fermeté. Il n’étoit jamais o i l i f ; mais
toujours occupé ou à regler fes chanoines Si fon é co le ,
ou à pourvoir à l’entretien de fa famille, ou à reparer
Si orner fon éghfe , ou à fortifier fa ville contre les in-
fuites continuelles des Hongrois.
f,4: L’auteur de fa vie qui rapporte ce qu’il avoit vu de
fes y e u x , décrit au lon g fa maniéré de paiTer le carén
é
L i v r e c i n c ^u a n t e - c i n q j j ï e ’m e .
Me ; Si voici ce que j’y trouve de plus remarquable!
Tous les jours de carême après vêpres Si avant dîner il
lavoitles pieds de douze pauvres. Les trois premiers
jours de la femainte-fainte il tenoit fon premier fynode,
au lieu de le tenir après la troifiéme femaine de Pâque.
Car la réglé étoit d’en tenir deux par an , ce premier
Si un fécond le quinzième d’Oétobre. T o u t le peuple
communioit le jeudi, le vendredi Si le famedi-faint ;
Si on gardoit le corps; de Notre-Seigneur dans un
linge avec, une pierre deffus , dans une autre é g life 1;
d ’où le jour de Pâque on le rapportoit folemnellement
à la cathédrale. Le vendredi-faint on ne dreflfoit point
de table pour l’évêque , feulement il prenoit le foir
dans fa chambre du pain & de la bierre p & en faifoit
donner à ceux qui étoient.avec lui. Il ne fe baignoic
que trois fois pendant le carême , le premier fam e d i,
à la mi-carême & le famedi - faint. C e jour - là après
la benediètion des fonts il baptifoit trois en fan s , Si
après la mefiTe folemnelle il mangeoit en grande
compagnie. Le jour de i Pâque après la benediétion
de la table,il diftribuoit aux affiftans de l’agnèau Si du
lard , qui avoit été beni à la meife , fuivant une fo r mule
que l ’on vo it dans les anciensfacramentaires.
Après le dîner on chantoit trois répons, pendant je f-
quels.on donnoit à b o ir e , ce qui s’appelloit donner la
charité.
Il faifoit regulierement la vifite de fon diocefe dans
un chariot traîné par des boeufs , non pas tant qu’il
eût peine dal lera ch e v a l, que pour être feu! avec un
chapelain Si chanter des pfeaumes en liberté. Car il
avo it toujours une grande fuite de prêtres & d’autres
clercs ., de laïques d’entre fes Yaflaux , de ferfs choifis
Tome X I I . M
n .U .
V. Cang.gloff.