
¿1 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
jufte foverité. Car leurs domeftiques vinrent iniulter
AN.105 3. c£UX pap£ qUj fe Groioient en ilireté étant devant
l ’églifo oü ontenoit le concile : enforteque le pape fut
obligé de fe lever & de fortir devant la-porte pour faire
celfer le bruit. Mais fans reipeéler fa prefence, ilss’opi-
niâtroient déplus en plus, à pouriiiivre à main armée
fes gens defarmez, & les retirer de la porte de l’églife où
ils vouloient fe iàuver : enforte que les fleches &les pierres
voloient autour de la tête du pape, ôc quelques-uns
furent bleflez voulant fo cacher fous fon manteau. O n
eut tant de peine àappaiièr ce tumulte, qu’il fallut ae
bandonner le concile;& le lendemain comme on devoir
examiner les auteurs de la {édition pour les juger fevere-
ment, le pape leur pardonna, de peur qu’il ne parût a-
gir par vengeance;
Il arriva à Rome pendant le carême, & tint un concile
après Pâques, comme les années precedentes, dont
il ne nous refte qu’une lettre aux évêques de Yenetie
ôc d’Iftrie, en faveur de Dominique patriarche de Grade
, autrement la nouvelle Aquilée : portant qu’elle fera
ËWB* ejf/Ti* ’ , , ,1 1 . r • . 1 reconnue métropole de ces deux provinces, iuivant les
privilèges des papes ;■& que l’évêque de Frioul fera renfermé
dans la Lombardie, fuivantles conftitutions de
A-f. xu Grégoire II. & Grégoire III. ainfifut terminéecette an-
”'7' tienne conteftation.
lxxxi 1. Après ce coneilele pape marcha contfe les Normans
£ No‘ima7r r avec festroupes. Ils demandèrent la.paix, offrant de
H M fe rendre fes va flaux, & de tenir de lui ce qu’ils avoient
ufiirpé des terres dé l’églifo : mais le paperefuiàièsprov.
Greogï, poiitions,voulantqu’ilsrendiflentabfolument ce qu’ils.
md» tert.uv.i. avoient pris de fo rce , & leurordonnant de s’en retires,
Les.Normans qubétoient en bien plus grand nombïS;
L i v r e C i n q . u a n t e - n ï u y î e ’ m ' ï . é i z
que les troupes du pape , rejetterent ià propfition 7 7 '. '
comme impoffible.; & dirent qu’ils défendroient par
lesarmes le pais qu’ ils avaient conquis par les armes,
ou qu’ils y mourroient, Ainfi on- en v in t à une bataille
, qui fut donnée le dix-huitiéme de Juin. Les
Allemans. qui chargèrent les premiers, battirent les
Normans ôc ilsfurentprefquedéfaits : mais leur corps
de referve aïant iurpris & environné les troupes- du
pape, les Italiens lâchèrent le pied auifi-tôt: & laplû-
part des Allemans furent tués en fe défendant vail-
lament : Ainfi les Normans remportèrent une pleine
v ié to ire , mis très fonglante : fo it, dit Herman auteur
du tems, parce qu il convenoii mieux au pape
de combattre par les armes ipirituelles, que par les
matérielles pour des biens de ce monde r fo ir parce;
qu il menoit avec lui grand nombre deméchans, attirez
par l’impunité de leurs crimes, ou par l’eiperan-
ce de contenter leur avarice : foit que la juftice de Dieu:
punît les nôtres, pour quelque autre caufe que lui foui:
connoît.
Le pape attendoit l’évenement du combat dans une
petite ville voifme , où les Normans l ’affiegerent ; &
ne pouvant s’y deffendre, il fut obligé de les abfoudre
de l’excommunication prononcée contre eux, & de
fe rendre lui-même.. Ils le menèrent avec honneur à
Benevent, mais ils l’y retinrent la plus grande partie*
de , 1 année, c effra-dire depuis le vingt-troifiéme de
Juin 1 o 5 3. juiques au douzième de Mars 1 o 54. Il prit
grand foin de la fëpulture de ceux qui avoient été
tués en ce combat , ôc les fit mettre dans une églifo'
ruinée qui fo trouva proche r mais les Normans eux--
mêmes la. rebâtireiiu&. y fondèrent un monaftere:
, H li h h tijf