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X X IX . Adaiger ¿épofé.
' 1 7 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
hifon : mais Arnoul d’O rleans foutint que c’étoit aiTez
qu’il fe fû t confeilé aux évêques en fecrer, & qu’en public
à M
il fe déclarât indigne dufacerdoce. Puis il exhorte
A rnoul de Reims à fe profterner devant les rois, & leur
demander la vie. Il le f i t , & fe profternant en forme
de c roix , avec de grands gemiflemens ; il tira les larmes
detous les aififtans. Dabert archevêque de Bourges
fe jetta auffi aux genoux des rois,pour leur demander la
grâce d’Arnoul. Ils l'accordèrent, & promirent qu’il
ne perdroit point la v ie , s’il ne retomboit dans un crime
digne de mort Quand il fu t re le v é , on lui demanda
s’il vouloit faire fa renonciation folemnellement félon
les canons : ce qu’il laifla au choix des évêques. Il
rendit donc au roi ce qu’il avoit reçu de lui ; c’eft-à-dire,
comme je crois, l’anneau & le bâton paftoral, & il rendit
aux évêques les autres marques de fa dignité , pour
les garder au futur fucceffeur. Puis il lut au milieu de
l’aiTemblée l’a&e de renonciation, dreffé fur le modèle
de celle d’Ebbon ; & portant en iubftance , que pour
les pechez qu’il avoit confeilé fecretement aux évêques,
il fe reconnoiffoit indigne de l’épifcopat, y renonçoit,
& confentoit qu’un autre fût ordonné à fa place : pro--
mettant de ne jamais reclamer contre cet açfte. L e sev ê -
ques prefens y foufcrivirent ; & Arnoul de Reims dé--
chargea le clergé &i le peuple du ferment qu’ils lui a-
voient fait.
Enfuite le prêtre Adalger fe profterna aux pieds des
rois, fe plaignant qu’il demcuroit excommunié pour
avoir obéi à fon archevêque, à qui il nepouvoit réfif-
ter. Mais comme il avouoit d’avoir ouvert les portes
de R e im s , &: d’être entré hoftilement dans l’églife ; les
pvêques ne jugèrent pas que fa condition dût être meil-
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lèure que celle de fon évêque, & lui donnèrent le ~ -----------
choix ou de fouffrir un perpétuel anathêtne, ou de ^ n . W M'
confentir à fa dépofition. Après avoir long-temps délibéré
, il choifit la dépofition ; & les évêques l’aïant
revêtu des habits facerdotaux, les lui ôterent l ’un après
1 autre, le depofant de tous les ordres, jufqucs au fou-
diaconat : puis l’aïant reconcilié, ils lui accordèrent la
communion la ïq u e , & le mirent en penitence. Enfin
ils renouveller-ent l’anathême contre ceux qui avoient
livre la ville de Reims, & n’étoient point venus â iàtis-
fadfcion. Ainfi finit ce concile, fuivant le récit que nous
en a laiffé Gerbert.
Deux autres hiftotiens proche du temps en parlent x xx .
autrement. L’un dit, que l’on donna le choix à l’arche-
veque A rnoul de fe confeiTer parjure, ou d’avoir lesv'c^'*’*r^A*i7*
yeux crevez. L autre d i t , que le roi Hugues voulant chr‘ 4;
exterminer la race du roi Lochaire,fit dégrader Arnoul, ¡5*4 ^ 14<li
foiis prétexte qu’il étoit né d’une concubine, & le fit en- * **
fuite mettre en prifon à Orléans, où il gardoit déjà le
prince Charles fon neveu. Cependant Seguin ne vou loit
confentir ni à ladégradationd’A rn ou l, ni â l’ordination
de Gerbert. Au contraire il en reprit fortement
le ro i, dont il s’attira l’indignation. Les autres évêques
donnèrent leur confentement malgré eux , & par la
crainte du roi. C e récit eft tiré d’une chronique de Hugues
moine de Fleuri fur Loire , dent l’abbé étoit alors
A b b o n , l’un des défenfeurs d'Arnoul de Reims. Mais
la fuite fera voir que la renonciation de ce prélat étoit
fo r c e , ou qu’il s’en repentit bien-tô:.
G e r b e r t q u i n ’é t o i t e n c o r e q u e d i a c r e f u t d o n c é l û & r».
iacré archevêque de Reims. Nous avons l’a<fte de l’élec-
tion, fui vi de îa profeilion de fo i, où il ne fait mendo^