
A n. 1028.
X IX .
Fin de Fulbert
de Chartres.
Glab, lib» m . f f ,
9 * ap. Fulb* ep,
al. yo*
H 59>
4 8 ¿ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
que Demetrius, avec lequel avant que d’être empereur,
il étoit lié d’une amitié particulière, & Michel parent
de Demetrius à Euçhaïte. Il foulagea dans leurs beioins
plufieurs perfonnes tombées dans la pauvreté, particulièrement
des miniftres de l’églife ; il fit de.grandes aumônes
pour le repos de l’ame de l’empereur ion beau
pere , & donna des biens ou des honneurs à ceux que
ce prince avoit maltraitez»
L ’an 10 29. l’églife deFrance perdit une de lès plus
grandes lumières, Fulbert évêque de Chartres. Il s’étoit
attiré la colerede la reine Confiance, en s’oppoiàntau
defir qu’elle avoit de faire couroner roi Robert ion dernier
fils ; au préjudice de Henri qui étoit l’aîné ; & que
le roi ion pere vou lo it faire reconnoître roi.Pourexclu-
re Henri, on l’accuioit d’être diffimulé, pareiïèux,mou,
capable de négliger fis droits comme ion pere ; & on
prétendoit que ion frere avoit toutes les bonnes quali-
tez contraires. Fulbert étoit pour Henri fuivant l’intention
du roi : quoiqu’il fût bien averti que plufieurs évêques
l’en blâmoient enfecret, & que plufieurs en prenant
un tiers parti, étoient d’avis de ne couronner ni
l’un ni l’autre du vivant du pere.Enfin la volonté du roi
prévalut & Henri fut couronné à Reims le jour de lâ
Pentecôte, quatorzième de Mai l’an 10 2 7. mais Fulbert
s’excuià de fi trouver à ion iàcre, pour ne pas s’expo-
fer inutilement à la colere de la reine.
Fulbert mourut l’an 1 o 29. le dixième d’Avril, laiiTant
plufieurs difeiples & quelques écrits , entr’autres des
lettres au nombre de plus de cent : mais courtes pour la
plûpart, à caufe comme il le dit fou ven t, de la multitude
défis occupations. Outre celles dont j’ai p a rlé , en
voici qui me paroiflfent remarquables. La première qui
L i v r e c ï n q u a n t e -n e u v i e ’m e . 4 3 -7
eil une lettre dogmatique , o ü en expliquant les principaux
points de la religion chrétienne, il d it , que l’eu-
chariftie n’eftpas' le fymbole d’un vain myilere, mais
par l’opération du S. Eiprit le vrai corps de J. C. Et
enfuite: Il n’eft pas permis de douter, que celui qui a
tout fait de rien , ne change par la même puiflance la
matière terreilre en lafubftance de j . C.
Dans la ficonde lettre, Fulbertrépond à une conful-
fation touchant l’ufàge qui s’obfervoit alors en plufieurs
eglifes, que le pretre, a ion ordination, recevoir
de levêque une hoitie confacrée,qu’il devoit confumer
peu a peu , en prenant fous les jours une particule quarante
jours durant. Je cry ois, d it - il, que cet ufage fut
établi dans toutes les églifes, enforte queperfonne ne
dut en être furpris : car les évêques de notre province
I obfirvent tous. Ilparle.du pais delà naiiîànce. Puis il
raconte un fa it, qui lui avoit donné occafion de chercher
la raifon de cette coûtume. Un prêtre aïantrecu
à fon ordination l’hoilie de la main de levêque, l’enve-
lopa dans un parchemin deiliné à cet ufage, qu’il ou-
V r o it tous les jours en célébrant la meiTe , & en prenoit
une petite partieproportionnée au nombre des jours.
II arriva une fois, qu’aïant dit la meiTe en pliant les or-
nemens & le corporal, il oublia le parchemin où étoit
1 hoftie; & le lendemain 1 heure de la mefle étant venue,
il ne la trouva plus, quelque mouvement qu’il, fi donnât
pour la chercher. L ’évêque l’aïant appris; ordonna
à tous les freres de faire penitence pour lui ; & lui en
impoià à lüi-même une fivere.
Je pris cette occafion de demander à l’évêque, s’il ne
jugeroit pas à propos, fans préjudice de la religion, de
confumer l ’hoftie tou te entiere le premier ou le fécond