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R o b e r t ar:he»
*£ q u e de
R o u e n .
Sup.liv. L7. ft.
a-7*
Order. Vit. lib.
y. c. 44.
Mabill. Anal»
tem»i.p* 438.
X I X .
le u t a r d fanatique
.
Qlab. lib. i I .e.II.
'371 H i s t o i r e E c c L E S i A S T r o j o Ë . ’
de toute fujetion aux évêques. La charte de cette
exemption fut fouferite par Robert archevêque dé
R o ü e n , dans le diocefe duquel eft Fefcatn, & par tous
les autres évêques & les feigneurs. C e tte exemption
fut depuis confirmée par le roi R o b e r t , & par le pape
Benoît VIII. r r 1
Robert archevêque de Roüen donn-a la même
exemption à douze autres églife s, en confideration de
la mémoire d u d u e fo n p e re , de fuivant la volonté du
duc fon frere. Car il étoit fils d eR ich a rd 1 qui en 989.
après la mort de Hugues , lui donna cet archevêché
avec le comté d’Evreux : auflï v iv o it - il en prince &
non en eveque , étant tout occupe de ies affaires temporelles
& de fes plaifirs , & continuant le fcandale
qu’avoit donné fon prédéceffeur. Il époufaune femme
nomme Herleve avec laquelle il v iv o it publiquement»
&c en eut trois fils, R ich a rd , Raoul & Guillaume, au£-
quels il diftribua le comté d ’E vreux & d'autres grandes
dignités. Robert eft toutefois loué pour fa libéralité
envers les é g life s , principalement fa cathédrale, qu’il
commença a rebâtir des les fondemens» & en fit une
grande partie : il tint l’archevêché de Roüen quarante
huit ans, c’eft-à-d ire , ju fq u e s à la n ï o j 7 . & fit péniten
ce à la fin de fes jours.
Vers la fin de 1 an mille » un homme du peuple »
nommé L eu ta rd , du bourg de Vertus , au dioceie de
Chaalons , s’érigea en prophète & féduifit plufieurs
perfonnes. Il etoit un jour dans les champs à travailler
? s étant endormi de laflitude, il s’imagina fentirura
grand eifain d abeilles lui entrer dans le corps par esa
bas, & io r t ir par fa b ou ch e , avec un grand bruit: puis
ces abeilles le piquoient & l ’a g ito ien t, & après l ’avoir
L i v r e c i h q _u a n t e - h ü r t i e ’m e . J 7 5
tourmenté lon g tems , lui parloient & lui comman-
doient d éfaire plufieurs chofes impoffibles aux hommes.
Fatigué de cette v ifio n , il v in t chez lui & quitta fa
femme, prétendant fuivre un précepte de l’évangile il
fertit comme pour aller faire fa priere , & étant entré
dansl eghfe , rl prit la croix & la brifa avec l image du
crucifix. Ceux qui le virent en furent effraies,& le c ru -
rent infenfé : mais comme c étoit des païfans fimples ôc
credules, il leur perfuada qu’il faifoit tout cela en verra
d une merveilleufe révélation qu’il avoir reçûc de
D ieu .
Il parloit beaucoup, & vouloir paroitre un g ran d d o -
éteurj mais fes difeours avoient auflî peu de folidité que
de v en te . Il difoit qu’il ne falloir c roire qu’une partie de
e eq u ’avoient dit les prophetes,& que le refte é toit in u tile.
I difoit auffiqu’il é toit fuperftu de donner les d îmes.
Il s’acquit la réputation d’un faim homme, & s’attira
en peu de tems la plus grande partie du peuple. Ge-
boüin alors évêque de Chaalons »vieillard très (avant ».
le fit ven ir, & l’interrogea fur tout ce qu’il avoir oüi dire
de fes d ifeours & de fes a étions. Leutard voulut cacher
íes erreurs, & emploïer des autorités de l’écriture ,
q u ’il n’a voit pas étudiée : mais l’évêque le convainquit
de contradi étion & d’extravagance, & defabufa le peuple
qu il a vo itféduit. Le malheureux Leutard,fe voïant
confondu & abandonné, fe p récipita dans un puits.
Ve r s le meme tems deLeutard»il parut à Ravenne un
autre fanatique, nommé Vilga rd grammairien depro-
feflion, fuivant l’ufage desltaliens,qui preferoient alors
cette etude a toutes les autres. Une nuit il crut vo ir en
lon g e les trois poètes V irg ile » Horace & Ju v én a l, qui
luirendoient grâces de l ’affeétion qu’il avoir pour leurs
A a a iij.
XX.
A u tre fanatfb-
que..
G la b .ll. C, l i a .