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f in de S Maycu.I
de Çlugnj.
Mabill. f&c. ‘y.
fien. p. 780. c.$r
Ma b ill, elog. S.
f)d}L£&c.6. p-6 5$.
'Vii.a ibid. p. 6.81.
To. 6. fp ictl.p'
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’z %6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
papes ont accoutumé de venir trouver les rois de France.
Mais fi vous voulez venir chez nous, nous vous recevrons
avec grand honneur , & vous traiterons de
même pendant le iéjour & le retour.
Vers le même temps le roi Hugues pria faint M ayeul
abbé de C lu g n i, pour lequel il avoir une vénération
finguliere , de venir réformer l’abbaïe de faint Denis.
Il y avoir au moins trois ans que le faint abbé s’etoit
donné un coadjuteur. Car fe Tentant charge d années
& d’infirmitez; il eut le même foin que fes prédecef-
feurs, de prévenir la vacance de l’abbaïe, en faifant élire
fon fucceiïeur de fon vivant. Il choifit O dilon ne
en A u v e rgn e ,d e la famille des feigneurs de Mercoeu'r.
Dès fon enfance il fut mis dans le clergé de faint Julien
de Brioude ; mais étant arrivé à un âge plus meur,
jl fut touché d’un grand defir de quitter le monde ; &
faint Mayeul étant venu en A u v e rgn e , on lui amena
ce jeune h om m e , dont il conçut de grandes efperan-
ces. Des lors ils fe lièrent d’une telle affeCtion, que peu
de temps après Odilon quitta Brioude, & vint a C lu -
gni prendre l’habit monaftique» Il fit fi promptement
de fi grands progrès dans la p e r fe c tio n , que faint
May eulle jugea digne de luifucceder. C e fu t vers 1 an
2i>i. comme il paroît par plufieurs chartes des années
fuivantes, ou il eit nomme comme abbe. L aCte de fon
élection eft femblable à celui de $. M a y eu l, & marque
la réfiftaneeque l’on craignoit de la part d Odilon. C e t
aCte eft fouferit par faint M a y e u l, puis par R od o lfe
roi de Bourgogne , par Bouchard archevêque de L io n ,
Hugues évêque de G en çv e, Henri de Laufanne, H u gues
de Mâcon , Vaultier d’A u tun , & quelques autres
prélatsou feigneurs, & ççnt foi,'tante 0 dix-fept moines,.
- tanS
L i v r e c i n q u a n t e - s e p t i h ’m e , 187
tant étoit nombreufe la communauté de Clugni. C e t -
ufage de faire aflïfter aux élections des abbez tant de ^ N’ ^4 4 -
perfonnes conftituées en dignité, avoit quelque fondement
dans la réglé de faint Benoît, & fervoit à rendre
ces aCtes plus autentiques. Saint Mayeul ne laiffa pas
d’être regardé comme abbé jufques à fa m o r t , ce qui
paroît par plufieurs chartes.
Loin de fe relâcher dans fa vieillede , il s’excitoit à n** p «»•
• fervir Dieu avecunenouvelleferveur. Deuxansavant
fa mort, Tentant diminuer fes fo rce s ,il nevouloit plus
paroître en pu b lic , & fe ten o it enfermé dans le monaf-
tere, ou dans quelqu’une des maifons qui en dépen-
doient. Là il ne laiifoit pas de donner aux frères des avis
falutaires; mais il s’occupoit principalement à la prière
ou à la leCture , fou vent il pleuroit quand ilp enfoit
aux hommes fpirituels qu’il-a voitconnus,quifa ifoient
fleurir la religion , & combattoient vigoureufement
pour la défenfe de leglife . Par ce fouvenir ilfe trou vo it
deftitué de toute confolation en ce monde, & defiroit
plus ardemment d’être avec Jefus-Chrift. Il étoit en
cet é ta t, quand le roi Hugues le pretfa de venir à faint
Denis ; ôc quoiqu’il fentît fa fin très-proche, il ne laiffa
p as de fe mettre en chemin , eroiant ne pouvoir
mieux achever fa courfe , que dans une fi bonne oeu- >
vre. Mais étant en Auvergne à un monaftere de ion
ordre, nommé alorsSilviniac,aujourd’hui Souyigny à
deux lieues de M o u lin s ,& dudiocefe de C le rm o n t,il
fut attaque d’une maladie qu’il jugea mortelle; & mourut
tranquillement le vendredy lendemain de l’Afcen-
flon onzième de Mai l ’an 5 5 4 . après avoir gouverné
1 abbaie de C lu gn i quarante & un an. Il y fut enterré s,p. 1. ly, ». si.
dans l’égh fed e faint Pierre, le-roi Hugues aflifta à fes
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