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V. Chr. Ademar
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3 8 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
à fon tombeau un grand nombre de miracles.
O n apprit peu de tems après que le prince de Baby-
lone avoit fait abattre l’églife du faint fepulcre à Jerufàlem;
8c paffapour confiant en France, que c’étoit
à la pouriuite des Juifs. Vo ic i comme le moine Gla-
bert le raconte. Les Juifs étoient indignez de voir une
multitude innombrable de Chrétiens aller en pèlerinage
au faint fepulcre. Il y avoit grand nombre de
Juifs à Orléans, où le roi Robert faifoit fouventfon
féjour, 8c c’étoient les plus fiers 8c les plus hardis de
rous.Ils gagnèrent donc par argent un nommé Robert
fèrf fu g itif du monaftere deMelleray, quicouroit le
monde en habit de pelerin ; & l’envoïerent avec des
lettres écrites en caracteres hébraïques, 8c enfermées
dans un bâton, adrefïeesau prince de Bàbylone: qui
portoient que s’il ne faifoit promptement détruire cette
maifbn, fi venerable aux Chrétiens, ils le dépoüil-
leroient bien-tôt de ion roïaume. Le prince aliarme
envoïa des gens à Jerufàlem, qui renverfèrent l’églifè
de fond en comble. Us s’efforcèrent même de rompre
avec des maffes de fer la grote du fàint fepulcre, mais
ils ne purent. C ’eft lafèconde fois que cette églife fut
ruinéeda première fut au mois de Juin 6 13. quand elle
fut brûlée par les Perles.
O n fut enflate par tout le monde , que ce défàftre
étoit arrivé par la malice des Juifs; & les Chrétiens
réfolurent d’un communconfentement de les bannir
de toutes leurs terres. Ainfi la haine publique éclatant
contr’eux,on les chaffa des villes,plufieurs furent noïés
ou tués par le fe r , & par d’autres genres de m o r t, 8c
quelques-uns fe tuerent eux-mêmes : enforte qu’il en
paroiffoit peu dans la Chrétienté. Les évêques firent
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défenfè à tous les Chrétiens d’avoir avec eux aucun Tj" ~
commerce d’affaires: ordonnant toutefois de recevoir • 10I° ‘
ceux qui voudraient fè convertir. Ainfi plufieurs fè
firent baptifer, par la crainte de la mort, ôc revinrent
peu après à leur ancienne façon de vivre.
Le porteur de la lettre, qui avoit caufé tant de mal,
revint à Orléans, 8c fut reconnu par un pelerin, qui
avoit voiage avec lui en Levant ; 8c qui le trouva encore
en grande liaifon avec les Juifs, dont il avoit reçu
degrandesrecompenfes.il fut pris 8c foüetté fi rudement,
qu’il confeflafon crime; 8c auffi-tôt les officiers
du roi le condamnèrent au feu , 8c il fut brûlé
hors la v ille , à la vûë de tout le peuple. C inq ans après
la ruine de cette églifè, les Juifs qui s’étoient cachez en
divers lieux , recommencèrent à paroître, 8c fe rétablirent
comme auparavant. La même année la mere du
prince de Babylone, qui étoit chrétienne, 8c fè nom-
moit Marie, commença à rebâtir l’églife du fàint Se-
pulcrejôcune multitude incroïable de gens de tout païs
allèrent à Jerufàlem, & donnèrent de grandes forâmes
pour contribuer à ce bâtiment. Tel eft le récit de Gla- cu.sax«.it t.
Bert. Peu de tems après, c’eft-à-dire l’an 1 o 12. le roi
Henri fit auffi chafïèr les Juifs de Mayence.
Les Grecs comptent la chofe ainfi : L ’an du monde cejr.p. 7os.
6 j 18* indieftion huitième, c’eft l’an de J. C. 1010 .
A z iz qui commandoit en Egypte, aïant rompu les
traites avec les Romains, pour un très-petit fujet, ren-
verfà le temple magnifique du fàint Sepulcre à Jerufàlem,
ruina les monafteres, 8c en çhaflà les moines,
qui s’enfuirent de toutes parts.
Mais les hiftoires orientales nous apprenent, que xxix.
ce deftrudeur du faint Sepulcre, fut Îe troifiéme des t«!ifo
C c c i j