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--------------- cadavre d é ch iré, ôc l’enfevclirent. On élut enfuitc
A n . 986. j can ^ Romain de naiffance,fils de R o b e r t, qui tint le
faint fiege quatre mois fans être facré ; c’cft pourquoi
il n’cft point compté entre les papes. Enfin on élut Jean
X V . auffi R om a in , fils de Léon prêtre,qui fut facré le
vingt-cinquième d’A v n l 9 8 g . ôc tint le faint fiege dix
ans.
xm. De fon tempsmourut S. Dunftan lalumiere d e l’An-
Frndcs.Düniian. g ieterre_ Quatre ans auparavant faint Ethelvolde de
Vincheftre étant venu à Cantorben avec l'évêquc de
R o ch e ftre , Dunftan les reçut avec grande jo ie , parce
que c’étoit par fes foins qu’ils avoient été nourris, in-
rtruits ôc élevez aux premiers honneurs de l ’églife.
Après avoir paffé plufieurs jours enfemble en douces
converfations : l’archevêque les conduifit hors la ville ;
ôc quand il fallut fe feparer, il commença à fondre en
larm e s , enforte qu’elles lui coupoient la parole. Les
deux évêques étonnez lui en demandèrent la eaufe.
C ’eft que je f ç a i , d it - il, que vous.devez mourir bientôt.
En effet levêque de R ocheftre étant à peine rentré
dans fa ville , fu t attaqué d’une maladie violente , qui
stc.j len.p.(07. l ’emporta en peu de jours; ôc l’évêque de Vincheftre
tomba malade avanç même que d’arriver chez lui. Il
mourut le premier jour d’Août l’an 584. la vingt-deu-
M.rtyr.n.i.Aug. xiéme année de fon épifcopat. L ’églife honore fa me-
\nas.Eifcgin. i. mo|re je jQur pa m o r t . & on l ui attribuoit plufieurs
écrits que nous n’avons plus.
S*e. 5. "Ben. p. IIS. Après la mort de S. E th e lvo ld e ,il y eut une grande
s u p . L i jjyiiiQu pOUr l’éledtion du fucceffeur, entre les clercs
qui avoient été chaffez de l’églife de Vincheftre pour
leurs déreglemens, ôc les moines qui avoient été mis
à leur place : car chaque parti en vouloir un de fon
L i v r e c i n qju a n t e - s e p t i e’m e . Z43
corps. Saint Dunftan s’étant mis en pricre pour de- ■
mander à Dieu de lui faire connoîcre celui qui étoit ^ N< iu S ‘
digne de remplir ce fiege : fiin t André lui apparut,
ôc lui ordonna de. prendre Elfcge abbé de Batb , &
le facrer évêque de Vincheftre. C ’étoit un grand
perfonnage , Ôc il fut depuis archevêque de Can-
rorberi.
Le jour de l’Afcenfion dix-feptiéme de Mai 988.
après la leéture de le v a n g ile , S. Dunftan prêcha à fon
ordinaire: puis il continua la meffe ôc donna la bene-
diétion folcmnelle avant la communion. Il exhorta
encore fon peuple à fe détacher des chofes de la terre ;
ôc après avoir donné le baifer de p a ix , il ne put fe co n tenir
davantage , ôc leur dit de fe fouvenir de lui , ôc
que le jourétoit proche où Dieu l ’appelleroit. Alors il
s’éleva de grands c r is , on vit couler des torrens de larmes;
Ôc un prêtre nommé Elgâr doéle ôc ve rtu eu x ,
qui fut depuis évêque , déclara que le matin.même il
avoir vû des anges dire à Dunftan qu’il fe tint prêt
pour partir le famedi.
Après le dîné l’archevêque revint à l ’églife ôc marqua
le lieu de fa fepulture. Comme il remontoit pour aller fe
repofer, ainfi qu’ila vo itac cou tum ép en d an d ’efté: ceux
qui le fuivoient en grand nombre le virent élevé de
terre ôc monter en l ’air. Ils en furent effraïez : ôc écant
revenu à bas, il leur dit : Vous voïez où Dieu m’appelle
ôc perfonne ne doit defefperer de venir au ciel en fui-
vant mes traces Cherchez en tout à pratiquer la volonté
de Dieu. Ne vous mettez pas en peine de paraître
b o n s , mais de l’être : ni de ne paraître pas méchans,
mais de ne l’être pas. Je vous prédis que la nation An-
gloife fouffrira beaucoup ôc long- temps de la part des
H h i ij