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grands fruits, particulièrement chez les Arméniens ^
qu’il délivra de plufieurs erreurs.
Depuis il fut infpiré de paiTer en l’ifle de Crete ,
qui bien que délivrée de la domination des Sarraiins,
étoit encore pleine de leurs fuperflitions, qui avoient
pris racine pendant les cent trente ans qu’ils en avoient
été les maîtres, Saint Nicon commença par y crier à
fon ordinaire : Faites penitence : mais les infulaires
étonnez ôi choquez de cette nouvelle maniéré de prêcher
, s’rrriterent furieufement contre lui | ôi étoient
prêts à le maltraiter. Il changea donc de mérhode ,
ôi prenant en particulier les plus fenfez- & les plus dociles
, il les appaifa premièrement par des paroles
douces, puis il les toucha , en leur découvrant leurs
pechez , Si leurs aétions les plus fecrectes. Alors leur
colere fe tourna en vénération : ils le regardèrent comme
un apôtre envoie de Dieu , fa réputation fe répandit
par toute i’iile : on venoit à lui de tous côtez,
Ils embraderent la fo i qu’il leur p ro p o fo it, & reçurent
tous le baptême. On rebâtit par tout des é g life s ,
on établit des prêtres, des diacres & des portiers, Ôç
on régla les faintes cérémonies. Après plus de deux
ans de féjou r, fainr N icon s’embarqua ôi paifa à Epi-
daure.
L ’empereur Nicephore par jaloufie contre les Latins,
ordonna au patriarche P oly euétederige r Ocrante
en archevêché , ôi de ne plus permettre qu’on célébrât
en Latin les divins myfteres dans la Poüille ôi la Cala-
bre ; mais feulement en Grec : difant que les papes de ce
temps-là n’éroient que des marchands & des fimonia-,
ques. Polyeuéte envoïa donc à l’évêque d’Otrante des
lettres, par lefquelles il le faifoit archevêque f ôi lui
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’m e . 167
donnoit pouvoir de confacrer des évêques à Aciren-
to la , T u r c ic o , Gra vina, Maceria ôi Tricario.
Le pape Jean X I I I . de fon côté érigea deux nouveaux
archevêchez dans cette partie méridionale de l’Icalie ,
qui jufques-là n’avoir point eu d’autre métropole que
Rome. Car ce pape étant chaffé de R om e , fe retira à
C a p o u ë , ôi enfuite à la priere d ePan do lfequi en é toit
prince, il érigea ce fiége en archevêché,& en confacra
premier archevêque Jean frere du même prince l’ail
8. L ’année fuivante dans un concile tenu à Rome en
préfence de l’empereur Otcon,le même pape Jean X I I I .
érigea auffi en archevêché le fiege de B en e v en t, à la
priere du même Pan do lfequien étoit feigneur ; Ôi en
confîderation du côrps de faint Barthélémy qui y rc-
pofoit. Le pape accorda donc à Landolfe déjà évêque
de Benevent le pallium & le droit de confacrer fesfuf-
fragans au nombre de dix, fçavoir les évêques de fainte
A g a th e , A v e llin o , Q u in tod e c im um , autrement
Eclane, A r ian o , A fc o li, B o v in o , V o ltu ra ra , Larina,
T e le fe & A lifa . A la charge toutefois que l ’évêque de
Benevent viendroit à Rome recevoir la confecration
& le pallium. La bulle eft fouferite par le pape, l’empereur
ôi vingt-trois évêques, & datrée du vinge - fî-
xiéme de Mai 965?. indiètion douzième , la quatrième
année du pontificat de Jean X I I I .
ans le même temps un feigneur chéri de l’empereur
O t to n , fut faifi du démon en préfence de tout le
Inonde, enforte qu’il fe déchiroit lu i-m êm e â belles
dents. L ’empereur le fit mener au pape , pour lui mettre
autour du cou la chaîne de faint Pierre : mais des
clercs le trompèrent, ôi lui mirent jufqu’à deux fois
une autre chaîne, qui ne fit aucun effet. Enfin on ap-
A n . 96.9.
Chr. C sjf. lib. II.
c-9.
Tû/77. y . CÔÏIC. p t
238.
I ta l. fa c . totn* 8 ,
Chr. Saxo air.
5»68 Sigib, an/
969