
Marten. de
Antiq. rit. to, z,
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jour : voïant qu’on ne pouvoir fans péril la prendre peu
à peu pendant ii long-tems, & qu’il y avoit peu de
prêtres capables d’en prendre un fi grand foin. Il répondit
; que cette ceremonie repreièntoit les apparitions
de J .C . à fes difciplespendant quarante jours après là
relurreétion. Car pour aider leur foi encore foible, il ne
fe contenta pas de fe montrer une fois à eux : mais avant
que de les envoyer dans le monde, il les fortifia pendant
quarante jours de la vûë de fon corps, comme d’une
nourritute celefte. Ainfi l’évêque qui tient la place
de J. C . étant prêt à envoyer les prêtres au peuple qui
lui eft fournis,leur donne l’euchariftie pour quarante
jours, afin dé les faire fouvenir de cette conduite du
Sauveur, C ’eftce que rapporte Fulbert , & on trouve
encore la même obièrvance marquée dans un pontifical
de l’égliiè de SoiiTons, écrite avant fix cens ans, où on
lit ces paroles après la ceremonie de l’ordination : Les
prêtres doivent recevoir de l’évêque des particules du
corps de Notre-Seigneur, pour en communier pendant
quarante jours : à l’exemple de N . S. J. C. qui converià
quarante jours avec fes difciples après là refurreébion.
O n trouve toutefois dans un ancien ordre Rom ain ,
que les nouveaux prêtres ne communioient que pendant
ièpt jours, de l’hoftie qu’ ils avoient reçuë de l’évêque.
Ce qui fuffifoitpour montrer l’unité du iàcrifice
de l’évêque & du prêtre : qui eft encore une raifon rapportée
par Fulbert.
Dans une autre lettre il répond ainfi à un prêtre qui
l’avoit confulté : Je vous confeille, pour le plus fu r , de
vous abftenir de celebrer la meiTe, plûtôt que de la dire
lans a voir au moins deux ou trois affiftans. Quant à
l ’offrande : on peut dire que ceux pour qui nous làcrifio
iis ,
L i v r e c i n q u a n t e -n e u v i e ’m e . 48g
fions, offrent à Dieu par nos mains le iàcrifice deloüan-
ge. Il répond à une autre confultation fur un prêtre,
convaincu d’avoir célébré la melfe fans communier,
qu’il en faut exa&ement rechercher la caufe. Si c’eft
par erreur contre la fo i, ou pour quelque autre crime
abfolument m or te l, il faut le dépofer; fi c’eft pour
yvrellè ou impureté, comme ce font auffi des pechez
mortels, quoique plufieurs prêtres l’ignorent ou feignent
de l’ignorer, il faut l’interdire & le châtier par
1 abftinerice, julques à ce q u ’il foit corrigé. Si c’eft par
dégoût, à caufe de la fréquenté célébration, il faut le
priver de la communion pendant un an entier, fuivant
le concile de Tolede. Si c’eft une crainte exceffive pour
une faute legere, il faut le corriger avec charité fuivant
le capitulaire. Si c’eft une maladie d’eftomac ou
de cerveau > il doit s’abftcnir du miniftere, juiques à
ce qu il recouvre là lànté. Dans une autre lettre il dit: 1
Q uant au divers nombre de pièaumes, que quelques-
uns ajoûtent dans le tems du jeûne, à la fin de chacune
des heures canoniales, je n’en trouve point de réglé ;
& j ’eftimerois ces pièaumes. luperflus, s’ils n’étoient
autorifez par la dévotion de ceux qui les difent. Outre
les lettres de Fulbert , nous avons de lui quelques fermons,
particulièrement contre les Juifs, & für la nativité
de la fainte Vierge, dont il inftituala fête dans
fon diocefe. Entre fes fermons on trouve quelques re- f,
gles de pénitences canoniques pour les plus grands
crimes. . ¡.. • 7? ... j
Apres la mort de-Fulbert , leroi Robert fit élire évêque
de Chartres Thierry, qûi fut ordonné par Leothe-
fic archevêque de Sens: nonobftant Toppofition des
chanoines de Chartres qui avoient élu leur doien, &
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