
A n . ioi 6.
Chron. Ademi-
rip. 177 •
X L I I I .
f Normands en
Italie.
Glab. n i . c, i .
Cbr. CaJÏ. Ub,
IX. C.J .
4 1 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Vers le même tems il y eut à Rome un tremblement
de terre, qui commença le vendredi-faint,après l’adoration
de la croix. U n J u if de la iynagogue Grecque
donna avis au pape, qu’à la même heure les Juifs trai-
to ien ta v e c dérifion l’image du Crucifix. Le pape s’en
étant informé e x a c tem en t, &c aïant trouvé qu’il etoit
a in fi, condamna les coupables à perdre la v ie ,& après
qu’ils eurent été d é cap ite z , la fureur des vents cefla.
Cependant il v in t à Rome un feigneur Normand
nommé R a o u l, qui s’étant attiré l’indignation du duc
R ic h a rd , étoit lo rd du païs a vec tout ce qu’il avoir pu
emporter. Il expliqua fon avantureau pape Benoit, qui
le jugeant brave gu e rr ie r, lui expofa les entreprifes
des Grecs lur l’empire d’O ccident. C ar l’empereur Baille
avoir ordonné au Catapan , c ’e ft-à -d ir e , au gou verneur
de ce qui lui re fto iten Ita lie , d’exiger le tribut
qu’il prétendoit lui être dû ; & en éxecution de
cet ordre, le Catapan a voit fubjugé une partie de la
p rov ince de Benevent. Le pape le plaignit donc a
Raoul , qu’il ne trouvoit perfonne dans le païs , capable
de repouifer les Grecs. Il s’y o ffr it, le pape l’en*
v o ïa à B en e v en t, & il conduifit fi bien les Italiens |
qu’il leur fit remporter des avantages confiderables.
Les Normands étoient déjà connus en Ita lie\ cas
fe iz e ans aup ara v an t, c’eft-à-dire, vers l’an m il, quarante
Normands revenant du pèlerinage de Jerufalem,
arrivèrent à Salerne, qu’ils trouvèrent affiegée par les
Sarafins. Les Italiens admirèrent lagrande taille de ces
é trangers, leur bonne mine & leu rad re iïe à m anier les
armes. Gaimar prince de Salerne , leur donna des armes
& des chevaux i & ils firent une fortie furies in fidèles
fi imprévue 8c û y ig o u reu fe , qu’ils les forcèrent
L i v r e c i n q u a n t e -h u i t i e ’m e . 411
à fe retirer. Le prince de Salerne les combla de louang
e s , leur offrit de grands préfens , & les preffainftam-
ment de demeurer avec lui : mais ils répondirent, qu’en
ce qu’ils avoient f a i t , ils n'avoienteu autre m o til que
l’amour de D ieu & de la religion , refuferent les préfens,
8c retournèrent en leur païs. Le prince de Salerne
envoïa avec eux des députez en Norman die, avec
des citrons , des amandes & d’autres fruits d'Italie, des
étoffes précieufes 8c des harnois dorez pour les chev
a u x , afin d’exciter d’autres Normands à venir dans
un païs, qui produifoit ces richeffes.
Le bruit des v i& o ire s de Raoul s’étant répandu de cub.m.
tous co tez , une multitude innombrable de Normands
fortirent de leur païs avec leurs femmes 8c leurs en-
fans, non feulement par la permiffion du duc Richard,
mais par fes ordres preffans. Après pluiïeurs viótoi-
res fur les G r e c s , Raoul vo ïant que íes troupes dimi-
n u o ien t, 8c que les Italiens étoient peu propres a la
guerre ; paffa les monts avec peu de fuite, 8c alla trouve
r l’empereur Henri, pour lui expofer 1 état des cho-
fes. L’ empereur , qui lur fa réputation defiroit de le
v o i r , le reçut très-bien, & lui fit divers prefens.Nous
verrons les grandes fuites de cette entree des N o r mands
en Italié.
E n treles évêques chéris de l’empereur S. Henri, on x,LIV-
„ . » ' n i 1 . . • / ' r-1 J E g liïc d A lIc- compte S. Volbodon de Lie ge , qui étant ne en Flandre magne,
d'une famille illuftre , fu t élevé dans le chapitre d’U -
treéb, en gouverna l’école , 8c en fut prévôt. A prè sla tí¡B°‘Llo'Jiír'
mort d eB aud r ifu c ce ffeu rd eN o tge r, l’empereur donna
à Volbodon l’évêché de Liege en 10 1 7 .il fut iacrc
par S, Heribert de Cologne , & il continua eniuite à le
reconcilier avec l ’empereur, il ne tint le fieg eq u eq u a -
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