
1 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tin, ornée en forme de croix des d o u x de N . S, Cette'
A n . 936. lance étoit en la poffeffion de R od o lfe II. roi de Bour-
¿■,■»*.«3. s. fie. gogne , à qui le roi Henri la fit demander , offrant une
L.uu}r.i.<t.c. ix. grande récompenfe. R o d o lfe répondit qu’il ne s’en dé-
feroit jamais ; mais Henri Taxant menacé de défoler
tout fon roïaume par le fer 8c par le fe u , il-fe rendit ;
& le roi Henri ravi d’avoir enfin ce tré fo r , donna au
roi Rodolfe de grands prefens en ot 8c en a rg en t, 8c
une bonne partie de la Suaube.
xrx. Le roi Henri travailla aufïi à la converfion des in fî-
Lgiits du Non. J eies ^ ^ baptifer un roi des Abodrites 8c un ro i
Cant' des Danois ou Normands, Il réprima leur roi Gourm T
„ ’’ u *r' ce grand ennemi des C h ré tien s , 8c le réduifit àdeman-
Adam s-rem. c, Jcr Ja pajx . pUjs | mit a Slefvic une colonie de
48» Helm.'cbron. * l C •
s L i . c . i . Saxons & un marquis ou gouverneur de rrontiere.
am c‘ 4' A lors Unni archevêque de Breme voïant la porte
ouverte à l’évangile , entreprit de rétablir Téglife
de Hambourg négligée depuis long-temps. Il réfo-
lu t de faire par lui-même la vifite de fon vafte dio-
cefe ; 8c le peuple de Breme le fu i y i t , ne pouvant
fouffrir fon a b fen c e , 8c prêt à s’expofer à tout a v e c
lui. U n n i étant arrivé chez les D a n o is , ne put rien
gagner fur leur roi Gourm ; mais il convertit fon fils-
Harold , enforte qu’il permit la profeffion publique
du Chriftianifme ; quoiqu’il ne fut pas encore bap—
tifé.
« Æ L’archevêque aïant donc ordonné des pretres dan&
chaque églife de Dannemarck , recommanda les fideles
au roi Harold 3 & avec fon fecours 8c un ambaffadeur
de fa part il parcourut les ifl.es des Danois : prêchant:
l'évangile aux infidèles , & affermiffant dans la foi les
Chrétiens qu’il trouvoit captifs. P u is ,fu iv an t les tra*-
L i v r e c i n q u a n t e - c i n q u i e ’me. 1 7
ces de faint Anfcaire fon prédeceffeur, il paffa la mer
Baltique 8c vint au port de Birca. C ar pendant foi-
xante-dix ans qui s’étoient écoulez depuis la mort de
faint Anfcaire aucun millionnaire n’avoit ofé paifer en
Suede, que le feul prêtre Rimbert. L ’archevêque U n ni
y étant donc arrivé , trouva que la religion chrétienne
y avo it été entièrement oubliée pendant les régnés
courts 8c fanglans de plufieurs rois : ainfi il eut
bien de la peine à fe faire écouter. Il avoit achevé
fa miffion , & fe préparoit au retour , quand il fut a ttaqué
de maladie, & -mourut vers la mi-Septembre
Tan 93 6. in d iâ io n neuvième. Ses difcipLes enterrerent
fon corps à Birca où il étoit m o r t , 8c emportèrent fon
ch e f à Breme où ils Tenterrerent à faint Pierre devant
l ’autel. Il avoit tenu ce fiege dix-huit ans. Son fuccef-
feur fut Adaldague qui le tint cinquante-quatre ans.
Il étoit de famille noble , parent 8c difciple d’A d a-
luard évêque de Verden -, qui prêchoit les Sclaves dans
le temps que l’archevêque Unni prêchoit chez les Suédois.
Adaluard étoit connu à la cour d’A llem a gn e ,
8c y fit connoître le jeune Adaldague qui étoit bienfa
it de fa perfonne -, mais plus aimable par fes moeurs.
O n le tira du choeur de Téglife d’Hildesheim -, 8c une
rencontre finguliere.contribua à fa promotion. La reine
Mathilde voïant le roi Henri fon époux à l’extrémité
alla fe mettre en prières dans Téglife ; 8c les cris
du peuple lui aïant appris qu’il étoit m o r t , elle demanda
s’il y avoit quelque prêtre encore à jeûn , qui
pût cclebrer la meife pour lu i. Adaldague s’y offrit: la
reine lui donna fur le champ des bracelets d’or qu’elle
portoit : elle lui fçût bon gré toutq^fa vie d’avoir dit la
première meffe pour l’ame du roi fon époux, & Tarche.
D ij
A n . 936.
Slip. liv . XLV. I I .
». 3 1. Sup. liv . L•
*.38.
Q. 31-
V it a B. Math. c.
z .n .9 .
Bol. 14. M a it. to,
7.p. $61.