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remporté plufieurs victoires fur les Sarraiins. Mais
Nicephore fur quelque foupçon , lui avoit ôté cette
d ig n ité , aveè ordre de demeurer chez lui fans en fo r-
tir. L ’imperatrice obtint une lettre pour le rappeller y
& quoique Nicephore eût ordonné qu’il demeurât a
Calcédoine , elle le fit venir à C . P. la nuit de l’onzié-
me de Décembre , indiéton treizième ,■ l ’an du monde
6478. de J. C . 5><ï5>. 1 aborda lui fîxiéme au port
qui étoit fous le palais, Si on les y monta dans une corbeille.
Ils trouvèrent Nicephore endormi , le tue rent,
lu i coupèrent la tê te , Si la montrèrent par une fen être
à ceux qui yenoient à fon fecours. Ainfi mourut
l’empereur Nicephore Phocas, après avoir régné fis
ans trois mois & vingt-fix jours.
Jean Zimifqués fut auffi-tôt reconnu empereur, avec
les deux jeunes princes Baille & Conftantin fils de R o main
le jeune, encore enfans. Zimifquésrappellaceux
que Nicephore avoit exilez ; & premièrement les évêques
, qui n’avoient pas voulu fouferire à la loi qu il
avoit faite au mépris de l’églife. La même nuit que
Nicephore eût été tué , Jean Zimifqués alla avec peu
de fuitêà la grande égiife, voulant recevoir le diademe
des mains du patri-arch1e Pol yeudte. Mais l1 e p1a tri* arc1h e
dit : Q u ’il étoit indigne d’entrer dans le temple de Dieu,
axant les mains encore dégoûtantes du fan g to u t fu mant
de fon parent : qu’il fît penitence, Si qu’enfuite
il pourroit être reçu dans la maifon du Seigneur. Z i mifqués
reçût modeftement la réprimande, Si promit
de faire avec foumiffion tout ce qui lui feroit ordonné.
Mais il reprefenta qu’il n’avoir point mis la main
fur Nicephore , Si que tels Si tels l ’avoient tué , pat
■ordre de l ’imperatrice. Le patriarche ordonna qu’elle
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’m e . i
fût chaifée du palais & releguée dans une ifle : que les
meurtriers de Nicephore fuffent bannis, & la loi qu’il
avoit dreifée au préjudice de l ’é g life , calfée. T o u t cela
fut exécuté ; &: Zimifqués promit encore de donner
aux pauvres, pour l’expiation de fes pechez , tous les
biens qu’il avoit comme particulier. A in fi il fut couronné
le jour de Noël. >
Le patriarche Polyeuète ne furvécut que trente-
cinq jo u r s , & eut pour fucceiTeur Bafile Scamandrirt
moin e , qui étoit en réputation d’une vertu parfaite.
Pour remplir le fiege d’A n tio ch e , qui étoit auifi v a can
t, l’empereur Zimifqués nomma un moine degran-
de v e r tu , nommé T h éod ore , qui lui avoit prédit l’empire
, & l ’avoit prié de tranfporter en Occident les Manichéens
qui infe&oient tout l’O r ien t, répandantleur
déteftable fuperftition , Si de les mettre dans des lieux
-deferts. C e que l’empereur exécuta depuis , Si les mit
en Thrace près de Philippopolis,au grand malheur de
l ’Occident.
La conquête de Tille de Crête fur les Sarraiins, donna
lieu d’y rétablir la religion chrétienne, & ce fu t principalement
par les travaux de faint N ic o n , furnommé
Metanoîte , parce qu’il a voit toujours à la bouche ce
m o t , qui fignifie en Grec : Faites penitence. Il étoit né
dans le P o n t, de.pareils confidefables; mais dès q u îl
fu t un peu grand , il s’enfuit i leur infçû au monaftere
de la Pierre d’o r , dans les confins du Porte & de la Paphlagonie.
L ’obfervance y étoit exaèle , & Nicon y demeura
douze ans, pratiquant parfaitement la vie mo-
naftique. Enfuite fon abbé aïant eu révélation qu’il
étoit appelle à la converfion dq plufieurs peuplés, le fie
fo rd r du monafterere, Si l’envoïa en-Orient, où il fit de
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X X V . Co m m e n ce rii e'é$
de faint Nicon
¿ ’Armenie. .
V ita ap. Baroni
ari. 961.